Rencontres philosophiques de Langres 2020 - Le langage
La dixième édition des Rencontres philosophiques de Langres porte sur le thème du langage.
Programme des Rencontres philosophiques
Le langage
Nous avons trop vite fait de rapporter le langage à la communication et d'en faire l'instrument universel de notre intelligence et de notre humanité. En vérité, nous vivons dans l'élément du langage. Où ne se fait pas simplement jour la question d'une « familiarité » : les mots et les phrases que nous entendons résonner ne sont pas seulement ces intermédiaires qui nous relieraient fidèlement aux réalités du monde et, ce faisant, les uns aux autres. Ils sont ce monde lui-même, parlé et par là-même ordonné, au sein duquel nous naissons, nous nous élevons et nous trouvons progressivement repères, lumière, certitudes ou craintes.
Enjeux et programme du séminaire de formation des RPL
L'École tout entière vit au rythme du dialogue, de l'écoute ou du débat, et donne au langage deux de ses dimensions les plus importantes : transmettre et faire société. Chaque élève est un futur citoyen éclairé, qui découvre tout autant la poésie que l'argumentation, les répliques de théâtre que les grands discours de l'Histoire, le langage dans d'autres langues que le langage par les signes mathématiques et scientifiques. Il comprend ainsi peu à peu que le langage est à la fois pensée et action, sur le chemin de l'autonomie et de la liberté individuelle.
C'est pourquoi le nouveau baccalauréat introduit une épreuve de « Grand oral », préparant chaque élève à une prise de parole construite dont il aura besoin tout au long de sa vie. Dès l'école maternelle et primaire, l'acquisition du langage est une priorité : l'entrée des enfants en maternelle dès 3 ans permet une meilleure acquisition et diversification de vocabulaire et le ministre a fait de l'apprentissage du français et des mathématiques une priorité.
Le langage intéresse naturellement la philosophie. La notion figure au programme de la discipline en classe de terminale de la voie générale et « la parole » à celui de l'enseignement de spécialité Humanités, littérature et philosophie de la classe de première. Le langage est enfin au cœur de l'éducation artistique et culturelle, qui nous permet d'utiliser les mots mais aussi le corps, la peinture, la sculpture, la danse pour s'exprimer et communiquer avec le monde.
Conférences à écouter ou à lire
Conférence inaugurale - La puissance propre de la langue
Frank Burbage, Inspecteur général de l’éducation nationale, doyen du groupe philosophie
La parole fascine, qu’elle soit élaborée ou subtile, maladroite et balbutiante, ou savante et littéraire. Prise dans les plis de la vie la plus ordinaire, elle porte toujours en elle des velléités qui enrichissent les tours du langage le mieux établi.
Car la parole la plus simple ne se contente pas de reproduire les éléments pourtant innombrables du déjà-dit ou du déjà-pensé. Dans le moment de son expression, elle les déplace et les renouvelle. Pour cela même, on accorde à la parole son pouvoir créateur et l’on tient d’un même mouvement la langue pour un réservoir simplement hérité – et, selon l’argument, pour un ensemble de rapports entre signes, entre significations disponibles et utilisables, en amont ou en aval du langage vraiment vivant.
Or c’est la langue, le vivant, le subsistant, sans doute fragile et même mortelle, mais de longue haleine et résiliente. Elle est dotée d’une puissance propre dont l’ordre comme le désordre spontanés résistent aux savoirs autant qu’aux pouvoirs qui tentent d’en maîtriser le cours.
D’où émerge la question, non pas de la pluralité et de l’incommensurabilité des langues, mais de la langue elle-même, dans sa réalité tout à la fois instituée et naturelle.
Syntaxe, sémantique et arguments philosophiques
Joseph Vidal-Rosset, Maître de conférences, département de philosophie, Archives Poincaré, UMR 7117 et université de Lorraine, Nancy
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On définit la syntaxe d’un langage L comme l’ensemble des règles de formation des énoncés à partir desquelles il est possible de décider si un énoncé f est ou n’est pas bien formé dans L, indépendamment de toute considération sémantique au sujet de la signification de f. Quand la syntaxe de L détermine comment il est possible de s’exprimer en faisant usage de L, la sémantique de L définit l’ensemble de tout ce que l’on peut dire avec les expressions bien formées de L. Syntaxe et sémantique ont ainsi leur domaine propre et leur légitimité respective, et donc il ne semble pas judicieux d’instaurer entre elles une quelconque hiérarchie, en soutenant par exemple que l’une est plus fondamentale que l’autre. Cependant, on peut difficilement contester le fait que l’histoire contemporaine de la logique formelle et en particulier de la théorie de la preuve se caractérise par une priorité accordée à la syntaxe sur la sémantique. On rappellera que, par exemple, les fameux théorèmes d’incomplétude de Gödel sont des théorèmes syntaxiques et que les systèmes de preuves formelles qui n’ont cessé de se développer depuis le vingtième siècle (déduction naturelle et calcul des séquents) sont aussi des systèmes de preuves syntaxiques. Le titre de La Syntaxe logique du langage (1934) - ouvrage difficile dans lequel Carnap systématise les méthodes formelles utilisées dans la recherche des fondements en mathématique - exprime à lui seul cette priorité accordée à la syntaxe, qu’il est correct dans le cas de Carnap de qualifier de « priorité philosophique ». On se demandera dans cette conférence s’il est pertinent d’accorder à la syntaxe la même priorité quand il s’agit non de preuves formelles, mais d’arguments philosophiques.
Joseph Vidal-Rosset est maître de conférences, département de Philosophie - Archives Poincaré, UMR 7117 du CNRS - Université de Lorraine - Nancy.
Carnap, R. The Logical Syntax of Language, Routledge & Kegan, 1937, 2010, Londres - Gödel, K. (1995). « Les mathématiques sont-elles une syntaxe du langage? » Dialogue, 34(1), 3-34. doi:10.1017/S0012217300049271 - Vuillemin, J. « La question de savoir s'il existe des réalités mathématiques a-t-elle un sens ? » Philosophia Scientiae 2.2 (1997): 275-312. - Vuillemin, J. « Formalisme et réflexion philosophique », Séance du 25 mars 2000, Bulletin de la société française de philosophie, 94e année, N° 3, Juillet-Septembre 2000, Vrin, Paris.
Sous-entendu…
Élise Marrou, Maître de conférences en philosophie, Sorbonne Université
Dans une émission restée célèbre consacrée au langage réunissant Jean Hyppolite, Pierre Bourdieu, Georges Mounin et Jean Laplanche, Jean Hyppolite avait posé comme point de départ de la discussion que le malentendu était presque permanent. Il ajoutait toutefois qu’il y avait aussi le sous- entendu, sans doute bien plus indéterminé. Cet avertissement n’est certes pas resté lettre morte. Il nous semble pourtant que la distinction entre présupposés et sous-entendus initialement travaillée par le linguiste Oswald Ducrot peut être aujourd’hui reprise à nouveaux frais et fournir un éclairage précieux sur la ligne de partage qui sépare le dire du dit.
Ancienne élève de l’ENS-Ulm, agrégée et docteur en philosophie contemporaine, Élise Marrou est maître de conférences à l’UFR de philosophie de Sorbonne Université. Spécialiste de Wittgenstein, elle travaille sur les formes modernes et contemporaines du scepticisme et sur les transformations contemporaines de la subjectivité.
De l’origine du langage : questions spinozistes
Nathalie Chouchan, Professeur de philosophie en classe préparatoire aux grandes écoles, lycée Henri IV, Paris, académie de Paris
Une nouvelle rhétorique ?
Claire Brunet, Maître de conférences en philosophie, département design, ENS-Paris-Saclay
Si l’on ne fait pas l’hypothèse que le langage fût jadis un don divin, généreusement offert à des créatures qui ont ainsi accédé au sens et à la rationalité, si l’on considère que la question de son émergence terrestre s’articule, d’une manière ou d’une autre, à celle de l’évolution des espèces vivantes comme à celle de la genèse progressive de l’humanité, un cercle semble inévitable : le langage apparaît en effet indissociable de la communauté vivante et pensante au sein de laquelle il se déploie, alors même que celle-ci le requiert, pour sa constitution tant sensible qu’intellectuelle. Le terme même d’ « émergence » enveloppe cette difficulté plus qu’il ne la dissout : comment passer, sans solution de continuité et sans apport extérieur, à l’ordre proprement symbolique qui institue tout à la fois la possibilité de se parler et de parler du monde ? On sait la critique très sévère que Spinoza adresse au finalisme théologique et à l’imagination qui nous détournent d’une connaissance précise de la nécessité naturelle et des continuités causales. Mais comment penser en leur sein l’apparition du langage ? Et comment faire l’économie théorique de l’événement que les textes bibliques désignent du nom de création ?
Nathalie Chouchan est professeur de philosophie, Khâgne, lycée Henri-IV - Rédactrice en chef des Cahiers philosophiques (Vrin).
« L’utilité propre de l’art » in Spinoza et les arts, L’Harmattan 2020 (vol. sous la direction de P.F.Moreau et L.Vinciguerra).
Les mathématiques, Corpus GF (nouvelle édition 2018).
Pensée kantienne du langage et grammaire générale
Raphaël Ehrsam, Maître de conférences en philosophie, Sorbonne Université
Au cours de notre intervention, nous interrogerons le corpus kantien, afin de voir la modification de l’idée philosophique de la grammaire qui s’y produit. Nous verrons en quoi Kant s’efforce de tirer certaines conséquences de l’idée condillacienne selon laquelle l’exercice des pouvoirs de l’esprit est indissociable de l’usage des signes linguistiques, et en quoi, pour lui, la maîtrise implicite des règles grammaticales vaut comme condition préalable à la réflexion ultérieure sur les principes transcendantaux de l’entendement. Pour mener ce projet à bien, nous suivrons un parcours de la situation théorique de l’idée de grammaire philosophique à partir de Port-Royal.
Raphaël Ehrsam est maître de conférences à Sorbonne Université. Il est l’auteur de Le problème du langage chez Kant (Vrin, 2016), co-directeur de l’ouvrage collectif Libertés des Lumières (Champion, 2018), et co-directeur des dossiers de revue Visages de Putnam (Archives de philosophie, 2016) et Perspectives philosophiques sur le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir (Philosophie, 2020). Ses travaux actuels portent sur les pensées de la violence et de la résistance à celle-ci ainsi que sur les approches métaphysiques, sociales et politiques de la liberté.
Y a-t-il un langage poétique ?
Olivier Barbarant, Inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche, doyen du groupe lettres
Les réflexions sur la poésie sont traversées par un conflit, souvent souterrain, mais décisif : se définit- elle par un langage spécifique, radicalement autre au regard du langage ordinaire, qui conduirait alors à une forme spécifique de pensée ? « L’enjeu de cette question est important, car il s’agit de savoir si la poésie renie le langage ou l’exalte, si l’expression poétique attise ou éteint la signification, et finalement quel visage du monde, ouvert, ou rebelle à la communication, le poète constitue » (Mikel Dufrenne, Le Poétique, PUF, 1973). La poésie invente-t-elle un autre langage à force d’usages particuliers de la langue ? Ses spécificités sont –elles de l’ordre de la séparation ? Pour ne pas s’en tenir à des déclarations abstraites, la réflexion essaiera surtout de prendre appui sur des poèmes, et d’en tirer quelques fils.
« Avec internet, il n’y a plus de discours. Il y a une espèce de distribution purement imaginaire de locuteurs qui sont dans la joie maniaque d’avoir levé toute censure. (...) Il n’y a plus d’Autre qui vous entende ou qui vous écoute. C’est un échange duel (...) sans aucune honte, ni pudeur ».
Analysant ce qu’il nomme une « nouvelle rhétorique », fondée sur les dispositifs technos contemporains, voire induite par eux, le psychanalyste Charles Melman fait aujourd’hui valoir la déconstruction du discours qu’ils occasionnent. Et dès lors aussi celle de l’inconscient freudien.
Nous appuyant sur ces remarques cliniques, nous tenterons de comprendre en quoi les fondements de notre réflexion classique sur le langage (schéma de Jakobson, analyse mallarméenne du vers, voire pratique platonicienne du dialogue...) sont ébranlés par ces façons d’user du langage dont les « tweets » de Trump sont le symptôme majeur : tout serait explicite et exposé dans le temps même où l’expression se fait besoin ; rien à entendre ni rien qui soit dans l’ombre, rien de refoulé.
Quel avenir pour la poésie, dès lors ? Voire, pour le propos politique.
Les mots et les choses dans la philosophie bouddhique
Stéphane Arguillère, Maître de conférences en tibétain, Inalco, Paris
Dans ses premières constructions systématiques (ce que l’on appelle les Abhidharma), la pensée bouddhique prend l’aspect d’un inventaire général des éléments de la réalité, dont on pourrait supposer qu’ils sont ce qui est en dernière analyse nommable, une fois réduites les fictions surimposées par l’imagination. Cette littérature comporte une réflexion (pas toujours transparente) sur les signifiants et les signifiés.
Mais le bouddhisme a évolué, chez ceux que l’on appelle les logiciens bouddhiques (Dignāga, Dharmakīrti), vers un hyper-nominalisme : il a fini par ne plus reconnaître l’existence que du singulier, à telle enseigne que les termes langagiers génériques ou spécifiques ne correspondraient guère qu’à des classes mentales n’ayant aucun pendant dans la constitution ontologique des choses auxquelles ils sont appliqués. Davantage, le singulier que les logiciens bouddhiques tiennent pour réel en dernière analyse n’est pas « la chose » comme tout, mais ses parties infinitésimales instantanées, de telle sorte que même le nom propre est déjà un universel, au sens où il nomme une synthèse surimposant une unité imaginaire à un divers fluent.
Avec Nāgārjuna et sa postérité (notamment Candrakīrti, puis les commentateurs tibétains), cette dialectique du substrat sous-jacent ineffable et des surimpositions nominales et mentales est en quelque sorte subvertie, puisque les choses (comme tout) sont regardées comme de simples imputations nominales appliquées à des parties intégrantes qui elles-mêmes sont en dernière analyse de telles imputations nominales : la frontière entre les mots et les choses est ainsi entièrement dissoute, d’une manière dont on peut se demander si elle est cohérente.
Stéphane Arguillère, agrégé de philosophie, maître de conférences en tibétain à l’Inalco, est l’auteur du Vocabulaire du bouddhisme (Ellipses, 2002), de Profusion de la vaste sphère (Peeters, 2007, sur un penseur tibétain du XIVe siècle, Longchenpa), ainsi que de traductions de textes tibétains (Mipham, L’Opalescent joyau, Fayard, 2004 ; Gorampa, La Distinction des vues, Fayard, 2008 ; Tülku Tsullo, Le Manuel de la transparution immédiate, Le Cerf, 2016).
Langage des anges, langage des hommes
Télécharger le texte de la conférence Langage des anges, langage des hommes, Yann Martin, inspecteur d'académie - inspecteur pédagogique régional de philosophie, académies de Nancy-Metz et Strasbourg
Comment pouvons-nous dire, et pas seulement penser, ce qui n’est pas l’objet d’une représentation possible, Dieu en l’occurrence ? Pour Thomas d’Aquin, dont nous suivrons la réflexion, il ne s’agit pas de se demander si un discours sur Dieu est possible, mais comment il est possible, et à quelles conditions. En effet, il y a quelque chose d’étrange à ce qu’un langage nécessairement incarné puisse être adapté à un ineffable qui est peut-être la condition de possibilité de toute parole, ou au moins de tout discours vrai sur les choses. Les anges, sans doute, s’y prendraient autrement. Mais voilà, nous ne sommes pas des anges, même s’il se pourrait que ce que Thomas d’Aquin dit de la communication angélique nous éclaire tout à la fois sur les limites, les conditions et les potentialités d’un langage humain.
Yann MARTIN est IA-IPR de philosophie dans les académies de Nancy-Metz et Strasbourg. Il est l’auteur de La saveur de la vie ou la grâce d’exister (Salvator, 2012), du Petit traité de liberté intérieure (Le Passeur, 2014) ainsi que de La comédie de la vie au travail... et ailleurs (DDB, 2017).
Conférence de clôture - Inventer un mot. La disponibilité du langage
Isabelle Pariente-Butterlin, Professeur de philosophie, université d’Aix-Marseille
Nous sommes habitués à ce que le langage nous donne la possibilité de dire ce que nous voulons dire, au point que nous ne remarquons plus cette disponibilité qui est la sienne. En revanche, nous remarquons les cas où nous la prenons en défaut.
Je m’intéresserais à ces cas où le langage semble opposer une résistance, et à une stratégie possible, qui consiste à inventer un mot. Ces inventions, poétiques, politiques ou techniques, parmi lesquelles aigre-doux, célébré par Du Bellay, ou abracadabrantesque, qu’on connaît chez Rimbaud, rencontrent des succès divers. Certaines sont immédiatement oubliées, tandis que d’autres passent dans la langue et parviennent à effacer leur passé de néologismes. Si donc le langage n’est pas toujours immédiatement disponible, il se montre néanmoins capable de le devenir en accueillant ces termes : il manifeste par là ce que j’analyserai comme une disponibilité à la disponibilité. Dès lors, la question se pose de comprendre comment nous identifions qu’à un endroit, dans le langage, il manque un mot. La résolution de cette difficulté rencontrera l’exigence de la pensée à étendre sur le réel un fin réseau lexical pour le saisir au plus près.
Isabelle Pariente-Butterlin est professeur de philosophie à l’Université d’Aix-Marseille. Son domaine de recherche porte sur l’éthique, et en particulier, en métaéthique, sur le point de contact entre éthique et métaphysique.
Séminaires
Ressources
Séminaire A - Pratiques de fausseté : bullshit, foutaises et autres balivernes
Le bullshit constitue, à l'encontre du mensonge, de la falsification et de l'ironie une nouvelle forme de « pratique de fausseté » caractérisée par le mépris absolu pour les conditions logiques et pragmatiques impliquées par l'énonciation. Il s'agit d'en décrire les formes et les remèdes adéquats.
Consulter le site dédié au séminaire « Pratiques de fausseté »
Séminaire B - Le langage à l'épreuve de la violence de l'Histoire
Nous proposons ici une réflexion commune sur l'écriture de la violence de l'Histoire, ses modalités d'expression, et certains des problèmes éthiques et esthétiques qu'elle soulève.
Téléchager les textes des séances 2 et 3 du séminaire B :
- l'écriture de la violence comme trace de l'Histoire : de la langue allemande dans L'espèce humaine de Robert Antelme (séance 2) ;
- l'écriture du détour ou la nécessité de la fiction : dire la faim (séance 3).
Séminaire C - Le langage comme forme symbolique
Le but est d'explorer la nature du langage, ses fonctions diverses et de savoir s'il peut servir de paradigme pour penser d'autres formes, telles que l'art.
Nous nous concentrons volontairement sur des auteurs relevant du même univers de pensée, l'univers des penseurs allemands ayant lu et pris connaissance des théories du signes et du symbole de Kant et de Hegel, mais aussi de Goethe. L'idée commune à ces trois auteurs que sont le linguiste Guillaume de Humboldt, le philosophe Ernst Cassirer et l'historien de l'art Erwin Panofsky est de considérer le langage comme facteur de culture, énergie où se structurent à la fois le sujet et le monde auquel il donne sens.
Télécharger les textes préparatoires de la séance 1 du séminaire C
Séminaire D - La valeur de la polémique
La polémique, en tant qu'expression virulente d'un désaccord dans l'espace public, se trouve souvent discréditée au profit de l'accord. Par contraste, il s'agit ci de réorienter le regard porté sur l'échange polémique en vue d'interroger sa valeur expressive, constructive et subversive.
Télécharger les textes préparatoires du séminaire D
Séminaire E - La traduction
Les processus de traduction posent concrètement un certain nombre de problèmes liés au langage. Nous abordons particulièrement ceux de la compréhension du sens, du contexte culturel et de l'interprétation, à partir de trois situations de traduction spécifiques : du français à la langue des signes française (LSF) et retour ; du chinois au français ; du français (ancien) au français (moderne) par la médiation des langues étrangères (traduction des Essais en anglais par John Florio et en italien par Girolamo Naselli).
Télécharger la restitution du séminaire E
Séminaire F - Aristote et le logos
On s'intéresse aux significations du logos chez Aristote : il analyse le langage à l'articulation d'enjeux sémantiques, épistémiques, communicationnels, éthiques et politiques, autant que poétiques. Y a-t-il une unité de ce que parler veut dire ?
Télécharger les textes préparatoires des séances 1 et 2 du séminaire F
Télécharger l'article de Véronique Brière De quelle expérience la poétique est-elle le nom ?