Séminaire 2022 Lutter contre le racisme et l’antisémitisme
Comment lutter contre le racisme et l'antisémitisme à l'école ? Retrouvez les enregistrements vidéos des conférences et les ressources issues du séminaire qui s'est déroulé au Musée national de l'Histoire de l'immigration et au Mémorial de la Shoah, à Paris, les 7 et 8 juin 2022.
Contexte
Ce séminaire s’inscrit dans la mise en œuvre de la politique publique de lutte contre le racisme et l’antisémitisme définie par les plans successifs pilotés par la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH). Dans un contexte marqué par de nouvelles formes de racisme et d’antisémitisme dans la société française et à l’école (montée en puissance des discours identitaires dans l’espace public, résurgence de l’antisémitisme sous de nouveaux aspects, développement des discours de haine racistes et antisémites en Iigne), le ministère poursuit le déploiement de ses actions de formation sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme et pour la transmission des principes et valeurs de la République.
En retenant une approche pluridisciplinaire, ce séminaire permet d’articuler les apports récents de la recherche avec les programmes d’enseignement et l’action éducative. Cette formation vise aussi à accompagner les personnels en charge de la formation à enrichir Ies offres de parcours de formation en académie.
- Affiner son expertise sur le racisme et l'antisémitisme afin de renforcer les compétences des professeurs et des personnels d'éducation, notamment pour l'axe 1 « Faire partager les valeurs de la République », et l'axe 6 « Agir en éducateur responsable et selon des principes éthiques ».
- Présenter différentes approches pédagogiques afin de lutter contre le racisme et l'antisémitisme et permettre d'alimenter la réflexion lors de l'élaboration des programmes de formation académiques.
- Proposer des ressources facilement transposables en académie (formation initiale, formation continue et de proximité, interventions des équipes « Valeurs de la République »).
Racisme et Antisémitisme - État des lieux en 2022
État des lieux du racisme et de l’antisémitisme dans la société française
Visionner la conférence « État des lieux du racisme et de l’antisémitisme dans la société française » de Sophie Elizéon, préfète et déléguée interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH).
Les nouvelles formes du racisme et de l’antisémitisme
La table ronde est animée par Isabelle de Mecquenem, agrégée de philosophie, membre du Conseil des sages de la laïcité.
Visionner l'intervention « Racisme, antisémitisme et mouvements d’extrême-droite » de Nicolas Lebourg, historien et politiste, spécialiste des mouvements d’extrême-droite en Europe, qui revient sur les mots de l’extrême-droite. Il insiste sur la violence qui leur est associée et présente le nouveau « marché idéologique » des racismes et de l’antisémitisme.
N. Lebourg commence par une clarification des mots qui entourent la notion d'« extrême droite ». Il définit ainsi les mots d’« extrême droite », de « racisme », d'« antisémitisme », de « racialisme », d'« islamophobie », des mots qui naissent au XIXe siècle ou au début du XXe siècle, sur une période très courte, au cours de ce siècle des nations, de la société industrielle et du colonialisme.
Dans un second temps, il met l’accent sur la forte progression actuelle des violences racistes, liée à une progression des violences d’extrême-droite, y compris à l’international. Enfin, il insiste sur le lien entre les idées racistes et les mouvements d’extrême droite avec la construction des notions racistes de « blanchité », de « grand remplacement », de « Français de papiers », de « nationalisme blanc ». Il existe aussi, notamment depuis 2015, une mutation néo-populiste de l’extrême-droite face à l’islam (« accélérationnisme ») dans un contexte de guerre raciale fantasmée.
En conclusion, N. Lebourg montre que le racisme du XIXe siècle permettait l’union des classes sociales nationales contre celui qui était hors du groupe racial. Aujourd’hui le racisme s’appuie sur des groupes raciaux globalisés définis à l’échelle mondiale, un racisme contre lequel on a aujourd’hui des difficultés à produire un contre-discours.
Visionner l'intervention « Les nouvelles formes du racisme et de l’antisémitisme sur internet et les réseaux sociaux » de Rudy Reichstadt, politologue et journaliste, fondateur de Conspiracy Watch, l’Observatoire du Conspirationnisme, qui met en avant le lien qui existe entre les questions racistes et antisémites et la complosphère, même si le racisme et l’antisémitisme ne sont pas des composantes systématiques d’une théorie du complot. Il propose une sélection d’exemples, non exhaustive.
Les dix sites conspirationnistes francophones les plus visités et influents (en tête desquels « Égalité et réconciliation » et « France soir ») ont tous un tropisme d’extrême-droite, identitaire ou antisystème et antisémite. En général, ce qu’on voit en ligne, on le retrouve dans l’espace public, dans des manifestations, sur des murs taggés, etc. Les exemples cités s’appuient sur l’imaginaire du complot de la finance juive liée au pouvoir et au président Macron : usage de « mèmes » et de formules codées, de citations apocryphes, de photomontages, de diagrammes censés prouver des connexions et donc un complot. De la même manière, on assiste à une banalisation de la Shoah et du rôle du gouvernement de Vichy, notamment dans le contexte de la crise de la Covid.
Pour conclure, R. Reichstadt signale que l’islamisme en ligne n’est pas très producteur de complotisme, même si certains sites reprennent des éléments de sites d’extrême-droite, notamment autour du thème du « nouvel ordre mondial ».
Approches disciplinaires pour prévenir le racisme et l’antisémitisme
Histoire - Race et histoire dans les sociétés occidentales
La table ronde est animée par Mathias Dreyfuss, délégué adjoint, conseiller éducation, culture, enseignement supérieur et recherche à la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH).
Visionner les interventions de :
- Jean-Frédéric Schaub, directeur d’études à l’EHESS, spécialiste des mondes ibériques à l’époque moderne, auteur de « Pour une histoire politique de la race », Seuil (2015) et co-auteur avec Silvia Sebastiani de « Race et histoire dans les sociétés occidentales (XVe-XVIIIe siècle), Albin Michel (2021).
- Aurélia Michel, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Paris Diderot, spécialiste des sociétés d’Amérique centrale, autrice de « Un monde en nègre et blanc, Enquête historique sur l’ordre racial », Point Seuil (2020).
- Benoit Drouot, professeur agrégé d’histoire, membre de l’équipe académique Valeurs de la République de l’académie de Reims, vice-président de l’association « ALARMER » et responsable la rubrique pédagogique de « RevueAlarmer ».
Télécharger le support de Benoît Drouot.
Les derniers ouvrages de Jean-Frédéric Schaub, Silvia Sebastiani et Aurélia Michel participent du renouvellement historiographique francophone autour des questions de races, de racisme et de façon incidente d’antisémitisme. Leurs ouvrages inscrivent ces histoires dans un temps long qui croise l’histoire des sciences, l’histoire politique, l’histoire économique et sociale, l’histoire de l’art et l’anthropologie.
Jean-Frédéric Schaub présente le travail collectif, croisé et pluridisciplinaire sur l’histoire longue de la formation des catégories raciales dans les sociétés occidentales dans « Race et histoire dans les sociétés occidentales (XVe-XVIIIe siècle) ». Il propose une définition synthétique de la « race » : un processus de racialisation à partir du moment où est postulée, dans un contexte politique donné, l’idée que les caractères sociaux et moraux des personnes ou des groupes se transmettent de génération en génération à travers des processus sociaux dans lesquels le corps physique intervient.
Comment cela se manifeste-t-il concrètement dans l’histoire ? Par la conquête et la domination qui crée des rapports sociaux hérités ; par la question de la pureté liée à la religion (inter et intra-religieuse) ; par la question du travail (travail esclave, travail non-esclave et non travail). J.-F. Schaub met également l’accent sur le fait que la majorité des historiens pense que les questions raciales sont des questions contemporaines.
Le travail mené par Jean-Frédéric Schaub dans « Race et histoire dans les sociétés occidentales (XVe-XVIIIe siècle) » se divise en 4 grands domaines :
- la transmission intergénérationnelle du privilège ;
- le lien entre l’antijudaïsme médiéval et l’antisémitisme ;
- la très mauvaise intégration des métis dans les sociétés de conquête ;
- la déshumanisation radicale de l’homme noir dans le mouvement de la traite dans une très longue histoire du rapport euro-africain
Silvia Sebastiani interroge dans ses deux parties le lien entre la traite et les Lumières au XVIIIe siècle.
En conclusion, J.-F. Schaub invite à abandonner une vision binaire du problème racial, car le racisme est avant tout une technique de contrôle politique de la mobilité sociale.
Aurélia Michel reprend la définition de la race comme une des techniques de contrôle de la mobilité sociale et insiste sur le fait qu’il faut aller au-delà de l’idée que la race serait un procédé qui consiste à rejeter l’autre en essentialisant une différence. Ainsi, à l’époque moderne, il ne s’agit pas de justifier l’esclavage par la couleur de peau, c’est le recours massif à la traite qui construit progressivement le racisme.
Aurélia Michel met ensuite en avant 3 caractéristiques de l’esclavage colonial dans les sociétés européennes développées dans son livre :
-
- la violence extrême de la pratique esclavagiste liée à la violence symbolique de la figure de l’esclave ;
- la centralité de ce phénomène dans l’histoire européenne ;
- les mécanismes de renouvellement des rapports de domination de type colonial, dont esclavagistes, qui vont au-delà des abolitions, voire jusqu’à nos jours.
En conclusion, elle insiste sur la nécessité de travailler sur la dimension coloniale de l’histoire de l’Europe, pour travailler sur une histoire commune. Prendre en compte l’ensemble des populations concernées par cette histoire, c’est aussi une manière de faire sentir à chaque élève qu’il est attendu dans la société et donc de l’amener à construire sa confiance dans les institutions démocratiques et républicaines.
Benoit Drouot, présente l’association « ALARMER » et sa revue en ligne. Il revient sur ce que prévoient les programmes et ce que déploient les professeurs autour de la question du racisme et de l’antisémitisme. Il met l’accent sur les limites et points de vigilance autour du traitement par les programmes et les manuels de cette question, avant de proposer des pistes de renouvellement pédagogique.
Histoire - Mémoire de l’esclavage, mémoire de la Shoah : par-delà le « devoir de mémoire », quelle transmission pour quel récit ?
Visionner la conférence « Mémoire de l’esclavage, mémoire de la Shoah : par-delà le « devoir de mémoire », quelle transmission pour quel récit ? » de Sébastien Ledoux, chercheur associé au Centre d’histoire sociale d’histoire du XXe siècle (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne), spécialiste des enjeux de mémoire. Il donne des éléments de définition de la mémoire, puis il dresse les bases d’une histoire comparée des mémoires de la Shoah et de l’esclavage et s’interroge sur les enjeux de la transmission de la mémoire.
Télécharger le support de Sébastien Ledoux.
Sébastien Ledoux rappelle que la mémoire est présente officiellement depuis 2012 dans les programmes de lycée, même si on travaillait sur la mémoire auparavant.
- Comment définir la mémoire ?
- La mémoire a à la fois :
- Une dimension individuelle : capacité de stocker des informations et de les restituer.
- Une dimension sociale : présence des morts parmi les vivants (« in memoriam ») sous la forme d’hommages.
- Une dimension de représentations individuelles et collectives (imaginaires sociaux qui évoluent avec le temps).
- La mémoire dans nos sociétés contemporaines, c’est :
- Un nouveau vocabulaire : « lieux de mémoire », « devoir de mémoire », « travail de mémoire, etc., à la place du terme de « souvenir ».
- Des évolutions sociétales (patrimoine et impératif de « mémorialisation »).
- Une nouvelle appréhension des rapports oubli/mémoire : la mise en mémoire des violences.
- En France, la matrice de ces mutations est la mémoire de la Shoah.
- Histoire comparée des mémoires de la Shoah et de l’esclavage/Dans l’ombre du récit national traditionnel
- Un récit providentiel de la France, prédestinée à accomplir le progrès de l’humanité à l’échelle mondiale.
- Jusque dans les années 1990, on rend hommage aux grands hommes, aux résistants et aux événements glorieux qui ont permis de sauver le territoire national et de l’étendre ;
- On assiste à une remise en cause dans les années 1990, d’abord par les militants antiracistes, puis par l’État (discours du président Chirac qui reconnaît la responsabilité de la France dans la Shoah en 1995 ; affrontement narratif entre l’État et les militants descendants d’esclaves qui mettent en avant le crime contre l’humanité, ce qui aboutit à la loi Taubira en 2001).
- Conclusion : des mémoires pour quelle transmission ?
- Ce tournant narratif qui met en avant les victimes a eu aussi des effets de polarisation négatifs :
- Une instrumentalisation du politique pour résister à la nouvelle narration et réinjecter du roman national, tout en critiquant l’École.
- Une fixation victimaire en oubliant les réalités complexes.
- La transmission républicaine de ces mémoires passe par la transmission des violences, mais aussi par celle des résistances et des émancipations des acteurs eux-mêmes, mais aussi des « initiés », ceux qui ne sont pas eux-mêmes concernés mais qui prennent fait et cause pour ceux qui sont ségrégués et violentés. Il faut aussi insister sur les causes communes.
- Ce tournant narratif qui met en avant les victimes a eu aussi des effets de polarisation négatifs :
Enseignements juridiques et EMC - Approche juridique du racisme et de l’antisémitisme
La table ronde « Approche juridique du racisme et de l’antisémitisme (approche historique, constitutionnelle et par les programmes) » est animée par Syham Ghemri, IA-IPR d’économie gestion.
Visionner les interventions de :
- Emmanuel Debono, historien, docteur en histoire (IEP, Paris)
- MikaëI Benillouche, maître de conférences des Universités, avocat à la Cour
- Anne Gasnier, Inspectrice générale de l’éducation, du sport et de la recherche, groupe économie gestion
La table ronde est divisée en deux temps autour des sanctions des propos racistes et antisémites par la loi, puis des sanctions des actes de discriminations avec une vision croisée d’Emmanuel Debono, historien et de Mikaël Benillouche, avocat pénaliste. Anne Gasnier, inspectrice générale, groupe Economie-gestion, fait ensuite le point sur la place du droit dans les programmes, notamment au lycée.
La liberté d’expression et la loi
E. Debono revient sur le long processus porté par des militants antiracistes jusqu’à l’adoption de la loi antiraciste du 1er juillet 1972, dite « loi Pleven ».
- La loi de 1881 sur la liberté d’expression donne lieu à des excès dans la diffamation et dans l’insulte.
- La LICA (Ligue internationale contre l’antisémitisme), dans les années 1930, porte le combat pour l’adoption d’une loi contre le racisme et l’antisémitisme. Elle est à l’origine de l’adoption de la loi Marchandeau (21 avril 1939) contre la diffamation et l’injure dans un contexte de guerre.
- Le MRAP, après la guerre, entame des procès pour porter une modification de la loi.
- La loi «Pleven », votée à l’unanimité des 2 chambres en 1972, crée le délit de discrimination et permet aux associations de se constituer partie civile.
Mikaël Benillouche, avocat pénaliste, rappelle que la loi pénale est « d’interprétation stricte » : certains propos racistes et antisémites ne sont pas pénalement condamnables, notamment par certains qui connaissent bien la loi et qui la contournent. Le droit pénal prévoit la prohibition de l’injure et de la diffamation envers une personne ou un groupe de personnes, en raison de l’origine ou de l’appartenance « réelle ou supposée » à une race ou une religion. Il revient sur ce qui, dans la loi, relève de la « race » et ce qui n’en relève pas. Par exemple les propos contre les Harkis ne sont pas condamnables par la loi, à partir du moment où être Harki était un choix politique. Les propos contre une catégorie de personnes liées par une origine géographique (Bretons, Corses, mais aussi « immigrés ») ne sont pas non plus condamnés par la loi.
La Cour européenne des droits de l’homme et la Convention européenne des droits de l’homme prévoient que la liberté d’expression vaut aussi pour les propos qui choquent ou dérangent. Il n’y a pas de délit d’opinion, mais il y a des limites à la liberté d’expression, par exemple avec le négationnisme.
Les discriminations et la loi
La discrimination est évidemment très présente dans les anciennes colonies. Mais avant la Seconde Guerre mondiale, on n’insiste pas sur les différences de traitement et le terme de « discrimination » est absent de la loi Marchandeau. La différence de traitement entre les coloniaux et les métropolitains apparaît dans les débats après la Seconde Guerre mondiale.
La loi réprime les discriminations depuis 1972 « lorsqu’elle produit un effet » - le refus de biens ou de services. M. Benillouche insiste sur la difficulté à prouver une discrimination devant la justice.
Droit et lutte contre le racisme et l’antisémitisme dans les programmes scolaires
Anne Gasnier rappelle que 17,5% des lycéens sont concernés par un enseignement du droit.
Cet enseignement a trois objectifs principaux :
- participer à la formation des élèves pour en faire des citoyens éclairés.
- développer leur sens critique et leur responsabilité.
- faire partager les valeurs de l’État.
Le droit est là pour poser un cadre et comprendre ce cadre permet d’agir en tant qu’adulte responsable et citoyen.
3 entrées permettent de traiter de la lutte contre le racisme et contre les discriminations :
- le bloc de constitutionnalité qui énonce des principes.
- les fondements du droit (à quoi sert le droit ? peut-on vivre sans droit ? quelles sont ses évolutions ? quels sont les droits et les prérogatives du citoyen ?)
- des entrées thématiques comme l’égalité et la lutte contre les discriminations , le lien entre responsabilité et liberté des individus, la protection des données personnelles…
Des méthodologies permettent de passer d’une connaissance théorique à la compréhension l’application du droit : la qualification d’un fait, le travail sur la preuve, l’analyse des décisions de justice, la simulation de procès, l’organisation de débats…
Croiser le regard du droit, de l’histoire et de la sociologie permet de faire comprendre aux élèves la société dans laquelle ils vivent.
Enseignements scientifiques - Le point de vue de la génétique sur la question des races
Visionner la conférence « Le point de vue de la génétique sur la question des races » de Étienne Patin, généticien des populations, chercheur au CNRS et à l’Institut Pasteur. Il montre la nécessité de déconstruire la théorie racialiste qui s’appuie sur l’existence de « groupes génétiques » ou « races », à partir de différences morphologiques et de différences comportementales innées, pour aboutir à une « hiérarchisation des races ». Il montre pourquoi la morphologie ne permet pas de classer l’espèce humaine en races distinctes, car la variation de couleur de peau entre êtres humains est largement continue. De plus la couleur de peau ne reflète pas les distances génétiques entre êtres humains.
Télécharger le support d'Étienne Patin.
Les êtres humains ne peuvent pas non plus être classés en groupes génétiques qu’on peut appeler « races » car les métissages ont été omniprésents au cours de l’histoire. Notre génome est donc une mosaïque d’ADN transmis par nos ancêtres, originaires de régions diverses et les êtres humains forment aujourd’hui un continuum génétique ininterrompu.
Enfin, nos comportements ne sont pas non plus déterminés par la génétique. Chaque trait (physique et comportemental) peut être décomposé en facteurs génétiques et environnementaux que l’on peut quantifier, mais la plupart des différences comportementales sont acquises. Pourtant il existe bien des différences génétiques entre les populations et certaines sont dues à la sélection naturelle ou sexuelle.
En conclusion :
- Les tentatives des « racialistes » de classer l’espèce humaine en catégories discrètes ne font que révéler leur grande subjectivité.
- Les êtres humains forment un réseau dynamique de populations, qui se sont séparées récemment, puis se sont régulièrement métissées entre elles.
- Aussi subtiles soient-elles, les différences génétiques entre populations existent et ne doivent pas être négligées. Il incombe à la société et à la recherche de pallier les inégalités entre individus et populations.
Ressources et partenaires pour agir contre le racisme et l’antisémitisme
Ressources institutionnelles pour agir contre le racisme et l’antisémitisme en classe et dans les plans académiques de formation
Télécharger le support de présentation de l'atelier « Ressources institutionnelles pour agir contre le racisme et l’antisémitisme en classe et dans les plans académiques de formation » animé par Guillaume Gicquel, Jérôme Chastan et Hélène Staes (Dgesco).
Cet atelier présente différentes ressources comme le vademecum Agir contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine, des ressources d’accompagnement pour la mise en œuvre des programmes en EMC et en histoire, des ressources pour travailler des projets pluridisciplinaires et des actions mémorielles en classe.
Plateforme Éduquer contre le racisme et l’antisémitisme
Télécharger la présentation des ressources Réseau Canopé et Clemi sur la prévention du racisme et de l’antisémitisme par Anne Gérard, directrice adjointe des éditions transmedia de Réseau Canopé.
Institutions mémorielles
Le Mémorial de la Shoah
Centre d’archives, musée, le Mémorial est aujourd’hui un lieu de médiation essentiel pour la transmission de l’histoire de la Shoah.
Consulter les outils pédagogiques du Mémorial de la Shoah.
La vidéo de l’intervention de Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah, sera disponible prochainement.
La Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME)
Fondation nationale reconnue d’utilité publique, la FME a pour but de développer la connaissance et la transmission de l’histoire de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions comme partie intégrante de l’histoire de la France et du monde, de rassembler les mémoires en valorisant les héritages culturels, artistiques et humains issus de cette histoire et de promouvoir les valeurs républicaines de liberté, d'égalité et de fraternité et l’engagement de la France contre le racisme, les discriminations et les formes contemporaines d’esclavage.
Télécharger le support de Nadia Wainstein, responsable du programme éducation de la FME.
Musée national de l’histoire de l’immigration (MNHI)
Le musée national de l’histoire de l’immigration (MNHI) présente des formations pour les enseignants, des ateliers pédagogiques pour les publics scolaires, mais également des ressources en ligne pour mieux appréhender l’histoire de l’immigration en France.
Exploitation pédagogique de l’exposition « Juifs et musulmans » :
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (mahJ)
Le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme met à disposition des activités en direction du monde scolaire et universitaire (élèves du primaire et du secondaire, étudiants et enseignants).
Remem’beur
L’association Remem’beur propose des actions variées en matière de d’éducation au respect de la dignité d’autrui, de transmission des valeurs de la République et de prévention des comportements de rejets fondés sur l’origine et l’appartenance religieuse (expositions, médiations, projections, ateliers). Ses actions s’appuient notamment sur l’expression artistique.
Conclusion du séminaire
Sophie Elizéon, déléguée interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) conclut le séminaire.