Journée nationale du 11 novembre
Le 11 novembre est une date très importante du calendrier mémoriel national puisqu’elle commémore la fin du premier grand conflit mondial, affrontement ayant profondément et durablement marqué la société française. La date anniversaire de l’armistice marquant la fin des combats de la Grande Guerre a été retenue en 1922, faisant du 11 novembre un jour férié. Depuis 2012, cette journée honore également la mémoire de tous les « morts pour la France ».
Mis à jour : novembre 2025
Actualités
Chaque année le 11 novembre, pour commémorer l’armistice de 1918 et rendre hommage à tous les « Morts pour la France », les autorités civiles et militaires organisent au niveau national, et dans tout le territoire, une cérémonie devant les monuments aux morts de la Grande Guerre. La communauté éducative est invitée à s’impliquer dans les cérémonies en lien avec les préfets, les élus locaux et les responsables territoriaux de l’office national des combattants et des victimes de guerre. Il serait souhaitable que les élèves puissent prendre une part active à ces cérémonies après y avoir été préparés en classe par leurs enseignants.
Durant l’année 2025-2026 est célébré le Centenaire du Bleuet de France, et sont commémorés les 110 ans de la bataille de Verdun et de la bataille de la Somme.
Des appels à projets sont ouverts sur la plate-forme ADAGE (pour les élèves de CM2 à la terminale) :
- Le « Centenaire du Bleuet de France (1925-2025) » qui permet de travailler sur les notions d’engagement et de solidarité. Les commémorations du 11 novembre peuvent marquer un temps fort du projet par la participation des élèves aux cérémonies après y avoir été préparés.
- « Traces et échos de la bataille de Verdun (1916-2026) » permet de travailler sur la Première Guerre mondiale en s’appuyant sur les programmes scolaires d’histoire et d’enseignement moral et civique, mais aussi de manière transversale dans un cadre interdisciplinaire. Cet appel à projets invite les enseignants et leurs élèves à (re)découvrir les lieux de mémoire, le patrimoine de proximité, les archives et les œuvres d’artistes qui ont voulu témoigner de la Grande Guerre.
L’Office national des combattants et des victimes de guerre propose également deux concours : Les Petits artistes de la mémoire - La Grande guerre vue par les enfants (1er degré) et Bulles de mémoire (2nd degré).
L'inscription à ces appels à projets est à réaliser sur ADAGE via l’intranet académique
Une journée mémorielle nationale
Le 11 novembre fait référence au jour de la signature de l’armistice par les représentants des Alliés et des Allemands, dans la clairière de Rethondes, mettant fin aux combats de la Première Guerre mondiale en 1918 sur le front d'Europe occidentale.
Ce terrible conflit, particulièrement meurtrier (en France, près de 2 millions de morts ou disparus, en comptant les victimes militaires et civiles), a marqué profondément la société, de sorte que la mémoire des victimes de la guerre devient rapidement un sujet politique important.
La loi du 24 octobre 1922 fixe au 11 novembre la commémoration de la victoire et de la paix, faisant de ce jour une fête nationale et un jour férié. Dès lors, chaque année, à Paris et dans toutes les communes de France, sont commémorés la victoire sur les Empires centraux, la fin du conflit ainsi que le souvenir des combattants français disparus.
La loi du 28 février 2012 élargit la portée mémorielle du 11 novembre : ce sont désormais tous les civils et militaires « morts pour la France » des conflits anciens ou actuels qui sont honorés.
Des symboles commémoratifs à la hauteur du traumatisme collectif
Parmi tous les pays ayant participé à la Grande Guerre, la France est celui qui a perdu le plus grand nombre d’hommes, relativement à son nombre d'habitants.
Le bilan humain est terrible :
- Près d'un soldat français sur cinq est mort (soit tué au champ d'honneur, soit mort de ses blessures, en captivité ou de maladie) ou disparu, représentant près d’un million et demi d'hommes.
- Près d'un soldat français sur deux a été blessé, représentant près de quatre million d'hommes, dont un quart a droit au versement d'une pension d’invalidité (600 000 invalides, 300 000 mutilés et amputés, 42 000 aveugles, 15 000 « gueules cassées »...)
Pour tenter d’atténuer le traumatisme collectif, des symboles permettant d’entretenir le souvenir de ces victimes et d’exprimer la solidarité nationale voient le jour.
Les monuments en hommage aux soldats tombés
À Paris, un lieu de commémoration nationale voit le jour le 11 novembre 1920 avec une première cérémonie, sous l’Arc de Triomphe, rendant hommage au « Soldat inconnu » (dépouille non identifiée d’un soldat français tombé au champ d’honneur, représentant symboliquement l’ensemble des militaires tués). Une flamme éternelle y est allumée à partir du 11 novembre 1923 ; elle est ravivée tous les jours à 18h30 lors d’une cérémonie organisée par le Comité de la Flamme à laquelle les élèves peuvent participer.
Sur l’ensemble du territoire, les municipalités font ériger, généralement par souscription publique, des monuments aux morts, cénotaphes (monuments n'abritant aucun corps) dédiés aux soldats originaires de la commune tués pendant le conflit.
Le « Bleuet de France », symbole national d'engagement et de solidarité
La création du Bleuet de France s’inscrit dans l’histoire de la Grande Guerre (1914-1918). En 1916, deux infirmières, Charlotte Malleterre et Suzanne Leenhardt, servant à l’Hôtel national des Invalides (hôpital militaire) entreprennent de faire coudre des bleuets à des combattants grièvement blessés. Les médecins cherchent à soigner les blessures nouvelles, particulièrement douloureuses et traumatisantes, que provoque l’emploi massif de l’artillerie et que les civils ont du mal à accepter (amputations, « Gueules cassées », notamment). Fabriquer des bleuets permet donc aux soldats d’être occupés mais aussi de gagner un peu d’argent en les vendant. Ils manifestent ainsi leur existence et rappellent indirectement à leurs concitoyens les sacrifices consentis pour emporter la victoire.
La fleur du bleuet s’impose alors comme le symbole de la reconnaissance et de la solidarité de la nation à l’égard des personnes mobilisées ou engagées pour sa défense. L’association « Bleuet de France » est créée en 1934 et organise la première collecte lors des commémorations du 11 novembre. En 1957, le 8 mai est choisi comme deuxième jour de collecte, en soutien aux combattants de la Seconde Guerre mondiale. Cette collecte permet toujours, aujourd’hui, de soutenir financièrement les bénéficiaires, les pupilles de la nation, les familles endeuillées et les victimes du terrorisme.
Le Bleuet de France montre aussi l’idée que la liberté et la démocratie doivent parfois être préservées au prix le plus élevé. Le Bleuet de France prône donc l’esprit de défense tout en entretenant la mémoire des combattants engagés dans les conflits contemporains.
Le Centenaire du Bleuet de France est un moment privilégié pour sensibiliser les élèves à ce symbole national (à l’instar du poppy pour les Britanniques) arboré lors des cérémonies de commémoration, parmi lesquelles la cérémonie du 11 novembre. Pour commémorer l’armistice de 1918 et rendre hommage à tous les « Morts pour la France », les autorités civiles et militaires organisent une cérémonie au monument aux morts. Les élèves, après y avoir été préparés dans un cadre scolaire, peuvent y prendre part. Les services départementaux de l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG) sont des partenaires privilégiés à contacter dans ce cadre, notamment pour emprunter la mallette « Explique-moi une cérémonie ».
Consulter le livret en ligne « Explique-moi une cérémonie »
Aujourd’hui, chacun est invité à porter le Bleuet de France lors des grandes journées de la mémoire.
- Du 1er au 11 novembre, pour commémorer l’armistice du 11 novembre 1918 et rendre hommage à tous les « Morts pour la France ».
- Le 11 mars en hommage aux victimes du terrorisme.
- Du 1er au 8 mai, pour commémorer la victoire contre le nazisme.
- Le 14 juillet en soutien aux valeurs républicaines et aux forces armées.
Après avoir été géré par l’Office national des combattants et victimes de guerre (ONaCVG), le « Bleuet de France » est devenu un fonds de dotation, c’est-à-dire un organisme privé, créé le 29 juin 2022. Aujourd’hui, l’Œuvre nationale du Bleuet de France soutient les blessés de guerre, les veufs - veuves et les pupilles de la Nation, ainsi que les victimes d’actes terroristes.
Le 11 novembre dans les programmes scolaires
Sans être toujours explicitement évoqué dans les programmes, l’armistice du 11 novembre 1918 appartient aux grands repères chronologiques que les élèves acquièrent au cours de leur scolarité, à travers l’étude de la Première Guerre mondiale à plusieurs reprises dans leur cursus.
- En classe de CM2, le programme invite à une première approche de la Première Guerre mondiale « à partir des traces de la Grande Guerre […] dans l’environnement des élèves (lieux de mémoire et du souvenir, paysages montrant les reconstructions, dates de commémoration). »
- En classe de 3e, la Première Guerre mondiale est abordée dans le cadre du premier chapitre d’histoire consacrée à « l’Europe, théâtre majeur des guerres totales (1914-1945) ».
- En classe de 1re, la Première Guerre mondiale est au programme des différentes voies.
- En 1re générale, l’armistice du 11 novembre peut être abordé dans le cadre du chapitre sur « Sortir de la guerre », notamment pour traiter le point de passage et d’ouverture portant sur « 1920, le soldat inconnu et les enjeux mémoriels ».
- En 1re technologique, le troisième thème porte sur « la Première Guerre mondiale et la fin des empires européens ».
- En 1re professionnelle, la Première Guerre mondiale est également abordée dans le cadre du thème 2 « Guerres européennes, guerres mondiales, guerres totales (1914-1945) »
En terminale générale, l’enseignement de spécialité HGGSP comprend un thème intitulé « Histoire et mémoire » qui invite à étudier les relations complexes entre événements historiques et leur portée mémorielle. Plus spécifiquement, un jalon concerne la Grande Guerre : « Un débat historique et ses implications politiques : les causes de la Première Guerre mondiale. »
Les lieux de mémoire et le patrimoine artistique et culturel lié à la Première Guerre mondiale permettent de développer des projets pluridisciplinaires notamment dans le cadre l’éducation artistique et culturelle.
Des actions éducatives et commémoratives
Cette commémoration constituant un moment très important pour la consolidation du lien Armée-Nation et du lien entre les générations, les équipes éducatives sont encouragées à faire de la période du 11 novembre un temps fort mémoriel et citoyen pour les élèves.
Le 11 novembre étant un jour férié, des actions éducatives interdisciplinaires peuvent être menées avant ou après cette date au sein des écoles ou des établissements, en s’appuyant par exemple sur les mémoires familiales et locales. Cela peut offrir l’opportunité de faire découvrir aux élèves les lieux de mémoire situés à proximité, notamment les monuments aux morts des communes qui tiennent une place privilégiée au sein de la mémoire locale, ou de visiter des musées ou mémoriaux. Les offres proposées par des partenaires culturels peuvent être financées par la part collective du pass Culture pour les élèves de collège et de lycée qui en bénéficient. Pour les élèves de CM2, ce peut être l’occasion d’entamer un travail sur une partie de l’année scolaire en participant au concours des Petits artistes de la mémoire.
Par ailleurs, écoles et établissements sont invités à se rapprocher des collectivités territoriales, en particulier des communes, et des services départementaux de l’ONaCVG, voire d’autres partenaires de l’Éducation nationale, tels que le Souvenir français, afin de pouvoir mener des projets éducatifs visant à faire participer les élèves aux commémorations locales du 11 novembre organisées par les autorités civiles et militaires. En amont de la cérémonie, les élèves peuvent aussi porter le bleuet du 1er au 11 novembre et participer à des activités. Cette participation nécessite évidemment une préparation pédagogique préalable adaptée au niveau scolaire des élèves.
Les enseignants sont invités à renseigner la participation des élèves à ces actions éducatives sur l’application ADAGE afin que l’engagement de chaque élève puisse être pris en compte d'éducation dans son parcours d'éducation artistique et culturelle tout au long de sa scolarité.
Des ressources pour le 11 novembre
Ressources pédagogiques
La Direction de la mémoire, de la culture et des archives (ministère des Armées) propose des ressources pédagogiques sur la Première Guerre mondiale sur le site Chemins de mémoire, notamment une série d’articles sur la Première Guerre mondiale et le 11 novembre.
Sur le Portail Les Valeurs de la République, Réseau Canopé propose un dossier documentaire multimédia intitulé « Le 11 novembre, rendre hommage aux morts pour la France ». Il constitue un outil de formation pour les enseignants et une ressource pour faire la classe du cycle 3 au cycle terminale.
Lumni Enseignement propose aux enseignants une offre de ressources numériques pédagogiques librement accessibles aux professeurs et aux élèves via le médiacentre de l'ENT ou bien après avoir créé un compte avec l’adresse électronique professionnelle. Consulter les ressources en ligne sur la Première Guerre mondiale.
Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères propose en ligne un dossier sur le 11 novembre 1918 permet de voir des documents diplomatiques français concernant la négociation et la diffusion de la nouvelle de l’armistice.
Le site de l’Assemblée nationale met en ligne le compte rendu de la séance du 11 novembre 1918.
Sur le site Édubase des scénarios pédagogiques sur les monuments aux morts sont également proposés par diverses académies.
Ressources documentaires
Le Portail national des Archives, France Archives, permet de consulter des archives numérisées en saisissant les mots clés.
Le site Image défense propose des archives photographiques sur la Première Guerre mondiale.
Mémoire des hommes (Portail culturel du ministère des Armées) permet d’avoir accès à des bases de données sur les militaires et les civils dans la guerre.
Gallica, la bibliothèque numérisée de la Bibliothèque nationale de France (BnF) propose de nombreux documents sur le 11 novembre (photographies, articles, etc.).
Pour faire vivre l'histoire et la mémoire
Une grande collecte d’archives a été lancée à l’occasion du Centenaire afin d'encourager la numérisation des documents et des objets familiaux liés à la Grande Guerre notamment pour alimenter le fonds de la bibliothèque en ligne Europeana. Des Archives départementales ont mis en ligne des documents sur la Grande Guerre et le 11 novembre et proposent des ateliers pédagogiques (par exemple les AD de Seine-et-Marne, de Gironde, Haute-Saône, etc.).
Le site Chemins de mémoire du ministère des Armées présente le réseau des lieux de mémoire qui met en valeur les musées, les mémoriaux, etc. tout comme la page éduscol consacrée aux lieux de mémoire.
Une mallette « Explique-moi une cérémonie » est disponible auprès des services départementaux de l’Office national des combattants et des victimes de guerre - ONaCVG -, et la bande dessinée « Ma première cérémonie militaire », produit avec l’association Solidarité Défense explique le déroulement d’une cérémonie militaire à un enfant de l’enseignement primaire (disponible pour les établissements scolaires sur demande).
Des ressources pour se former
Dans l’encyclopédie internationale en ligne de la Première Guerre mondiale (en anglais) :
- Un article de Rémi Dalisson sur l’instauration du 11 novembre comme journée nationale de commémoration (en 1922) ;
- Un article de Boris Barth sur la légende du coup de poignard dans le dos, offrant un point de vue allemand sur l’armistice du 11 novembre.
Dans l’encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe (EHNE) :
- Un article d’Isabelle Davion sur les différentes formes d’arrêt des combats.
Des ressources pour proposer un pont avec l'étude de la Seconde Guerre mondiale
La clairière de l'Armistice à Compiègne (Oise) où a été signé l'armistice du 11 novembre 1918 ainsi que celle du 22 juin 1940
L’armistice du 11 novembre 1918 a fait l’objet en France de manifestations qui étaient interdites par l'occupant durant la Seconde Guerre mondiale. Le Musée de la Résistance en ligne (Fondation de la Résistance) propose deux expositions virtuelles : l'une consacrée aux manifestations du 11 novembre 1940, l'autre au défilé d’Oyonnax le 11 novembre 1943 organisé par les maquisards de l’Ain et du Haut-Jura.
