Journée nationale du 11 novembre
Le 11 novembre est une date très importante du calendrier mémoriel national puisqu’elle commémore la fin du premier grand conflit mondial, affrontement ayant profondément et durablement marqué la société française. La date anniversaire de l’armistice marquant la fin des combats de la Grande Guerre a été retenue en 1922, faisant du 11 novembre un jour férié. Depuis 2012, cette journée honore également la mémoire de tous les « morts pour la France ».
Une journée mémorielle nationale
Le 11 novembre fait référence au jour de la signature de l’armistice par les représentants des Alliés et des Allemands, dans la clairière de Rethondes, mettant fin aux combats de la Première Guerre mondiale en 1918 sur le front d'Europe occidentale.
Ce terrible conflit, particulièrement meurtrier (en France, près de 2 millions de morts ou disparus, en comptant les victimes militaires et civiles), a marqué profondément la société, de sorte que la mémoire des victimes de la guerre devient rapidement un sujet politique important.
La loi du 24 octobre 1922 fixe au 11 novembre la commémoration de la victoire et de la paix, faisant de ce jour une fête nationale et un jour férié. Dès lors, chaque année, à Paris et dans toutes les communes de France, sont commémorés la victoire sur les Empires centraux, la fin du conflit ainsi que le souvenir des combattants français disparus.
La loi du 28 février 2012 élargit la portée mémorielle du 11 novembre : ce sont désormais tous les civils et militaires « morts pour la France » des conflits anciens ou actuels qui sont honorés.
Des symboles commémoratifs à la hauteur du traumatisme collectif
Parmi tous les pays ayant participé à la Grande Guerre, la France est celui qui a perdu le plus grand nombre d’hommes, relativement à son nombre d'habitants.
Le bilan humain est terrible :
- Près d'un soldat français sur cinq est mort (soit tué au champ d'honneur, soit mort de ses blessures, en captivité ou de maladie) ou disparu, représentant près d’un million et demi d'hommes.
- Près d'un soldat français sur deux a été blessé, représentant près de quatre million d'hommes, dont un quart a droit au versement d'une pension d’invalidité (600 000 invalides, 300 000 mutilés et amputés, 42 000 aveugles, 15 000 « gueules cassées »...)
Pour tenter d’atténuer le traumatisme collectif, des symboles permettant d’entretenir le souvenir de ces victimes et d’exprimer la solidarité nationale voient le jour.
Les monuments en hommage aux soldats tombés
À Paris, un lieu de commémoration nationale voit le jour le 11 novembre 1920 avec une première cérémonie, sous l’Arc de Triomphe, rendant hommage au « Soldat inconnu » (dépouille non identifiée d’un soldat français tombé au champ d’honneur, représentant symboliquement l’ensemble des militaires tués). Une flamme éternelle y est allumée à partir du 11 novembre 1923 ; elle est désormais ravivée tous les jours à 18h30 lors d’une cérémonie organisée par le Comité de la Flamme à laquelle les élèves peuvent participer.
Sur l’ensemble du territoire, les municipalités font ériger, généralement par souscription publique, des monuments aux morts, cénotaphes (monuments n'abritant aucun corps) dédiés aux soldats originaires de la commune tués pendant le conflit.
Le « Bleuet de France » en soutien des soldats blessés
L’Œuvre nationale du Bleuet de France a été fondée en 1925 à l'initiative de deux infirmières de l'Institution Nationale des Invalides : Charlotte Malleterre et Suzanne Leenhardt. Son but est de faire réaliser des bleuets en tissu par les pensionnaires afin de les vendre sur la voie publique. Cette vente sur la voie publique permet d’apporter un revenu complémentaire pour les pensionnaires des Invalides, blessés de la Grande guerre. Cette tradition s’est perpétuée jusqu’à nos jours.
Après avoir été géré par l’Office national des combattants et victimes de guerre (ONaCVG), le « Bleuet de France » est devenu un fonds de dotation, c’est-à-dire un organisme privé, créé le 29 juin 2022. Aujourd’hui, l’Œuvre nationale du Bleuet de France soutient les blessés de guerre, les veufs - veuves et les pupilles de la Nation, ainsi que les victimes d’actes terroristes.
Le bleuet est devenue la fleur symbole des anciens combattants français, au même titre que le coquelicot pour les anglo-saxons ou, dans une moindre mesure, la pâquerette en Belgique.
Le 11 novembre dans les programmes scolaires
Sans être toujours explicitement évoqué dans les programmes, l’armistice du 11 novembre 1918 appartient aux grands repères chronologiques que les élèves acquièrent au cours de leur scolarité, à travers l’étude de la Première Guerre mondiale à plusieurs reprises dans leur cursus.
- En classe de CM2, le programme invite à une première approche de la Première Guerre mondiale « à partir des traces de la Grande Guerre […] dans l’environnement des élèves (lieux de mémoire et du souvenir, paysages montrant les reconstructions, dates de commémoration). »
- En classe de 3e, la Première Guerre mondiale est abordée dans le cadre du premier chapitre d’histoire consacrée à « l’Europe, théâtre majeur des guerres totales (1914-1945) ».
- En classe de 1re, la Première Guerre mondiale est au programme des différentes voies.
- En 1re générale, l’armistice du 11 novembre peut être abordé dans le cadre du chapitre sur « Sortir de la guerre », notamment pour traiter le point de passage et d’ouverture portant sur « 1920, le soldat inconnu et les enjeux mémoriels ».
- En 1re technologique, le troisième thème porte sur « la Première Guerre mondiale et la fin des empires européens ».
- En 1re professionnelle, la Première Guerre mondiale est également abordée dans le cadre du thème 2 « Guerres européennes, guerres mondiales, guerres totales (1914-1945) »
En terminale générale, l’enseignement de spécialité HGGSP comprend un thème intitulé « Histoire et mémoire » qui invite à étudier les relations complexes entre événements historiques et leur portée mémorielle. Plus spécifiquement, un jalon concerne la Grande Guerre : « Un débat historique et ses implications politiques : les causes de la Première Guerre mondiale. »
Les lieux de mémoire et le patrimoine artistique et culturel lié à la Première Guerre mondiale permettent de développer des projets pluridisciplinaires notamment dans le cadre l’éducation artistique et culturelle.
Des actions éducatives et commémoratives
Chaque année, les équipes éducatives sont encouragées à faire de la période du 11 novembre un temps fort mémoriel et citoyen pour les élèves.
Le 11 novembre étant un jour férié, des actions éducatives interdisciplinaires peuvent être menées avant ou après cette date au sein des écoles ou des établissements, en s’appuyant par exemple sur les mémoires familiales et locales. Cela peut offrir l’opportunité de faire découvrir aux élèves les lieux de mémoire situés à proximité, notamment les monuments aux morts des communes qui tiennent une place privilégiée au sein de la mémoire locale, ou de visiter des musées ou mémoriaux (visites pouvant être facilitées grâce au dispositif « pass Culture »). Pour les élèves de CM2, ce peut être l’occasion d’entamer un travail sur une partie de l’année scolaire en participant au concours des Petits artistes de la mémoire.
Par ailleurs, écoles et établissements sont invités à se rapprocher des collectivités territoriales, en particulier des communes, et des services départementaux de l’ONaCVG, voire d’autres partenaires de l’Éducation nationale, tels que le Souvenir français,
afin de pouvoir mener des projets éducatifs visant à faire participer les élèves aux commémorations locales du 11 novembre organisées par les autorités civiles et militaires. Cette participation nécessite évidemment une préparation pédagogique préalable adaptée au niveau scolaire des élèves.
Les enseignants sont invités à déclarer la participation des élèves à ces actions éducatives sur l’application ADAGE afin que l’engagement de chaque élève puisse être pris en compte dans son parcours tout au long de sa scolarité.
Des ressources pour le 11 novembre
Ressources pédagogiques
Lumni Enseignement propose aux enseignants une offre de ressources numériques pédagogiques librement accessibles aux professeurs et aux élèves via le médiacentre de l'ENT ou bien après avoir créé un compte avec l’adresse électronique professionnelle. On trouve notamment sur le site Rétronews un article sur l’armistice du 11 novembre 1918 et un autre sur le premier anniversaire de l’armistice, le 11 novembre 1919 à partir d’une sélection de unes de journaux.
La Direction de la mémoire, de la culture et des archives du ministère des Armées propose des ressources pédagogiques sur la Première Guerre mondiale sur le site Chemins de mémoire, notamment une série d’articles sur la Première Guerre mondiale et le 11 novembre.
Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères propose en ligne un dossier sur le 11 novembre 1918 donnant à voir les documents diplomatiques français concernant la négociation et la diffusion de la nouvelle de l’armistice.
Le site de l’Assemblée nationale met en ligne le compte rendu de la séance du 11 novembre 1918.
Sur le site Édubase, une activité pédagogique sur le 11 novembre est proposée par l’académie de Dijon pour les classes de troisième ; des scénarios pédagogiques sur les monuments aux morts sont également proposés par diverses académies.
Ressources documentaires
L’Établissement de Communication et de Production audiovisuelle de la Défense (ECAPD) met en ligne des archives photographiques sur le 11 novembre.
Gallica, la bibliothèque numérisée de la Bibliothèque nationale de France (BnF) propose de nombreux documents sur le 11 novembre (photographies, articles, etc.).
Pour faire vivre l'histoire et la mémoire
Une grande collecte d’archives a été lancée à l’occasion du Centenaire afin d'encourager la numérisation des documents et des objets familiaux liés à la Grande Guerre notamment pour alimenter le fonds de la bibliothèque en ligne Europeana. Des Archives départementales ont mis en ligne des documents sur la Grande Guerre et le 11 novembre et proposent des ateliers pédagogiques (par exemple les AD de Seine-et-Marne, de Gironde, Haute-Saône, etc.).
Le Grand Mémorial du ministère de la Culture permet d’accéder à une base nationale qui rassemble les registres matricules des Archives départementales et le fichier des Morts pour la France du ministère des Armées. Il permet de retracer des parcours de soldats de la Grande Guerre.
Le site Chemins de mémoire du ministère des Armées présente le réseau des lieux de mémoire qui met en valeur les musées, les mémoriaux, etc. tout comme la page éduscol consacrée aux lieux de mémoire.
Une mallette « Explique-moi une cérémonie » est disponible auprès des services départementaux de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre - ONaCVG -, et la bande dessinée « Ma première cérémonie militaire », produit avec l’association Solidarité Défense explique le déroulement d’une cérémonie militaire à un enfant de l’enseignement primaire (disponible pour les établissements scolaires sur demande).
Des ressources pour se former
Dans l’encyclopédie internationale en ligne de la Première Guerre mondiale (en anglais) :
- Un article de Rémi Dalisson sur l’instauration du 11 novembre comme journée nationale de commémoration (en 1922) ;
- Un article de Boris Barth sur la légende du coup de poignard dans le dos, offrant un point de vue allemand sur l’armistice du 11 novembre.
Dans l’encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe (EHNE) :
- Un article d’Isabelle Davion sur les différentes formes d’arrêt des combats.
Sur le site Canopé :
- La plateforme pédagogique « Apocalypse 10 destins » propose un court texte sur la difficulté à dater précisément la fin de la guerre.
Des ressources pour proposer un pont avec l'étude de la Seconde Guerre mondiale
La clairière de l'Armistice à Compiègne (Oise) où a été signé l'armistice du 11 novembre 1918 ainsi que celle du 22 juin 1940
L’armistice du 11 novembre 1918 a fait l’objet en France de manifestations qui étaient interdites par l'occupant durant la Seconde Guerre mondiale. Le Musée de la Résistance en ligne (Fondation de la Résistance) propose deux expositions virtuelles : l'une consacrée aux manifestations du 11 novembre 1940, l'autre au défilé d’Oyonnax le 11 novembre 1943 organisé par les maquisards de l’Ain et du Haut-Jura. La Lettre de la Fondation de la Résistance consacre un numéro (n°103, décembre 2020) aux manifestations du 11 novembre 1940. Le site Chemins de mémoire y consacre également un article en ligne.