Faire des maths et des sciences, un choix possible pour toutes !

Les femmes restent sous-représentées dans les filières et les carrières scientifiques. Ces inégalités trouvent leur source dans la scolarité. Dès les premiers mois du CP, des écarts de réussite apparaissent en mathématiques au détriment des filles.  Tout au long du parcours, à compétences égales, leurs choix d’orientation sont par ailleurs différents de ceux des garçons. L’École dispose de leviers pour favoriser la réussite de toutes et tous et promouvoir des choix d’orientation équilibrés.

Mis à jour : juin 2025

Comprendre les mécanismes des inégalités

Écarts de performance en mathématiques

En début de CP, les filles obtiennent un score à l’évaluation nationale de début d’année très légèrement supérieur à celui des garçons en mathématiques. À partir de l’évaluation du milieu de CP, les résultats des garçons sont plus élevés que ceux des filles. Les écarts de scores en faveur des garçons se creusent ensuite à chaque évaluation de début d’année : ils sont de 10 points à la mi-CP, de 19 points en CE1, et de 32 points en CM2. Dans le second degré, les écarts de scores sont toujours en faveur des garçons mais sont d’ampleur plus modérée (21 points en sixième et seconde, 18 points en quatrième). (Note d'information n° 25-04, DEPP).

Une étude de l’Institut des politiques publiques (janvier 2024) montre que ce phénomène est généralisé à l’ensemble du territoire, tous types d’établissements et milieux sociaux confondus.

D’après la DEPP (Note d'information n° 25-26), les filles, à niveau égal, montrent également moins de confiance en elles face aux évaluations — légèrement en français, et de façon marquée en mathématiques.

Sous-représentation dans les filières scientifiques

Les écarts se prolongent dans les choix d’orientation au lycée. La spécialité Numérique et Sciences Informatiques (NSI) en est une illustration frappante : en 2024, seulement 19 % des élèves de première et 15 % de ceux de terminale en NSI sont des filles ( « Les choix d’enseignements de spécialité et d’enseignements optionnels à la rentrée 2024 », DEPP et « Filles et garçons sur le chemin de l’égalité de l’école à l’enseignement supérieur - édition 2025 »,DEPP).

Le rapport de l’IGESR-IGF « Filles et mathématiques : lutter contre les stéréotypes, ouvrir le champ des possibles » montre la diminution progressive des filles dans les enseignements de spécialité avec une composante STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques). Elles sont seulement 25% à suivre une formation STEM en première année après le baccalauréat. 

L’étude du Centre Hubertine Auclert (« Les freins à l’accès des filles aux filières informatiques et numériques »,mai 2022) apporte un éclairage complémentaire sur le vécu des filles dans des environnements très peu mixtes.

Agir sur les représentations à travers les pratiques pédagogiques

Prendre conscience de ses représentations

Faire évoluer les représentations des élèves sur les disciplines scientifiques et, en particulier, les mathématiques implique de prendre conscience de ses propres représentations, notamment des attentes différentes qu’un enseignant ou une enseignante peut avoir en direction des filles et des garçons ; cela nécessite également d’observer ses pratiques et de se saisir de quelques leviers simples pour les faire évoluer :

  • répartition des prises de parole,
  • rôles assignés aux filles et aux garçons dans les travaux de groupe,
  • choix des supports pédagogiques,
  • manière d’évaluer et d’apprécier les résultats des élèves.

À lire : 

À consulter : 

S’appuyer sur les collectifs enseignants

Les laboratoires de mathématiques, espaces de formation et de partage entre pairs, sont de plus en plus nombreux à intégrer les enjeux d’égalité dans leurs échanges permettant ainsi le partage de bonnes pratiques et l’impulsion d’initiatives en direction des élèves à l’échelle de l’établissement.

Une autoformation sur la plateforme e-inspe, intitulée « Contribuer à la diversification des choix d’orientation », permet d’approfondir cette réflexion.

Valoriser les parcours féminins en sciences et techniques

Des modèles contemporains accessibles

Des figures historiques à explorer

Encourager la mixité par les actions éducatives

Clubs de mathématiques

Véritables espaces d’expérimentation, ils permettent de dépasser les cadres scolaires classiques et de lutter contre les stéréotypes de genre. Le marrainage par une scientifique peut constituer un levier fort d’identification.

À consulter : Vademecum des clubs de mathématiques et témoignages de marrainage.

Concours et dispositifs favorisant la mixité

  • Science Factor et Challenge Innovatech : visent à développer les compétences tout en valorisant la diversité des parcours.
  • Concours CGénial : encourage la constitution d’équipes mixtes, valorise la coopération, renforce la confiance en soi des filles dans les disciplines scientifiques.
  • Becomtech : programme Jump in Tech pour les filles de 14 à 17 ans, incluant initiation au numérique et accompagnement des anciennes participantes via les Ambassadrices.

À consulter sur éduscol

Orientation : diversifier les perspectives dès le collège

Séances pédagogiques et outils

Rencontres avec des scientifiques

Temps forts à mobiliser

Classes à horaires aménagés en mathématiques et en sciences

Une expérimentation est lancée dès la rentrée 2025 dans certains établissements de sept académies : Amiens, Bordeaux, Créteil, Martinique, Nancy-Metz, Normandie, Poitiers.

Proposées aux élèves volontaires, ces classes ont des effectifs de 50 % de filles et 50 % de garçons. Ils bénéficient d'environ 2 à 3 heures par semaine s’y ajoutent pour réaliser un projet collectif encadré tout au long de l’année scolaire par les professeurs du collège et des partenaires du monde de la recherche ou de l’ingénierie.