Lire et faire lire des œuvres littéraires complexes

Le programme

La formulation retenue pour le 10^eRendez-vous des Lettres (RDVL) « Faire lire » rassemble deux enjeux qui s’articulent sans se confondre :

• si « faire » est évidemment à entendre comme un semi-auxiliaire, l’expression factitive implique une délégation. Comment non pas seulement produire des lectures, mais former des lecteurs ?
• « lire et faire lire » indique aussi une continuité, qui est celle de la transmission : lire en classe, vraiment, lire avec les élèves, exige qu’une lecture souvent considérée comme un préalable à la séance, à l’étude et au commentaire, en devienne le centre – ou plutôt le cœur.

Pour traiter de sujets aussi centraux dans la discipline, et qui concernent l’ensemble de la formation des élèves, du premier degré aux classes post-baccalauréat, ces journées de formation prennent appui sur d’abondants travaux didactiques, sur les expériences menées dans les classes et le partage de pratiques, mais aussi sur les réflexions réalisées dans les précédentes sessions.

L'espace m@gistère, accessible à tous, permet de retrouver les contenus suivants ;

• Des ressources pédagogiques et didactiques sur l'enseignement de la lecture ;
• Les témoignages vidéo d'élèves de collège, lycée professionnel, lycée général et technologique, sur leur rapport à la lecture ;
• Les ressources et documents en lien avec les ateliers thématiques ;
• Les enregistrements vidéo des conférences ainsi que les ressources associées.

Bénédicte Shawky-Milcent, maître de conférence en didactique de la littérature à l'université Grenoble Alpes - UMR LITT&ARTS CNRS, intervient sur le thème « Le sujet lecteur face au défi de la complexité - Les voies actuelles de la recherche en didactique de la littérature ».

Cette conférence présente les voies choisies par la recherche en didactique de la littérature pour favoriser la transmission des œuvres complexes et donner aux élèves le goût de s’y plonger par eux-mêmes. Après avoir analysé la notion de complexité, elle aborde notamment : la question de l'absence de désir pour la découverte d’œuvres difficiles et les moyens de le susciter, celle du temps nécessaire à leur appropriation, celle des gestes de lecture du lecteur aguerri et les pistes permettant de faire de cet habitus l'objet d'un apprentissage, le rôle d'une parole subjective autorisée à nommer la distance et le dépaysement, et enfin la question de la créativité de l'apprenti lecteur, pouvant devenir un levier pour interpréter les textes résistants. La présentation se termine par l'évocation des projets de recherche récents, centrés sur une collaboration plus étroite avec les enseignants, et tentant de décrire avec eux les pratiques effectives d’enseignement.