Égalité filles-garçons et prévention des violences sexistes et sexuelles

Enjeu démocratique majeur, l’égalité entre les filles et les garçons à l’École se fonde sur l’éducation contre les représentations stéréotypées, l’accompagnement de parcours de réussite pour les filles et les garçons et de choix d’orientation favorisant la mixité, et enfin la prévention et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Mis à jour : mars 2025

L’égalité filles-garçons : un enjeu démocratique majeur

Des parcours et des expériences scolaires différentes pour les filles et les garçons

Les statistiques sexuées, publiées chaque année par le ministère, montrent bien les différences de parcours et d’expériences scolaires des filles et des garçons.

En terme de performances, les résultats moyens des filles sont globalement supérieurs à ceux des garçons tout au long de la scolarité, sauf en mathématiques où un écart s’installe en faveur des garçons dès les premiers mois du CP. Les parcours scolaires des filles sont également plus fluides : elles redoublent moins, sortent moins souvent précocement du système scolaire, sont davantage présentes en filière générale et dans l’enseignement supérieur, réussissent mieux aux examens. Pour autant, les filles disent avoir moins confiance dans leur réussite scolaire. À l’inverse, les garçons sont davantage présents en voie professionnelle, en particulier en apprentissage ; ils sont par ailleurs plus nombreux que les filles à n’être plus scolarisés à 17 ans.

Les choix de spécialités au lycée, ainsi que les diplômes préparés conduisent à une nette sous-représentation des filles dans les formations scientifiques et industrielles, que les écarts de performance n’expliquent pas en totalité. À l’inverse, les garçons sont sous-représentés dans les humanités et dans les formations du champ de la santé et du social, dont les métiers connaissent une crise d’attractivité. 

Les inégalités entre les filles et les garçons se mesurent également à l’aune de leur exposition au sexisme et aux violences sexuelles. Les dernières enquêtes de climat scolaire et de victimation, menées au collège en 2021-2022 et au lycée en 2022-2023, montrent que les filles sont davantage victimes d’insultes sexistes. Parmi les violences subies par les filles, les violences sexuelles ou à caractère sexuel sont surreprésentées.

Des objectifs pour l’institution scolaire

L’éducation à l’égalité et contre les représentations stéréotypées commence dès les premières années de scolarité. Sa prise en compte se fait de manière intégrée dans la transmission des savoirs, la transmission des valeurs, l’accompagnement des parcours, la politique visant à réduire les inégalités sociales et territoriales, la prévention des violences et du harcèlement, le développement d’une culture de l’engagement chez les élèves.

L’égalité est inscrite dans les programmes d’enseignement, notamment dans l’enseignement moral et civique et plus généralement dans toutes les disciplines. Parallèlement, des actions éducatives permettent de mener avec les élèves des projets qui sont des leviers de déconstruction des stéréotypes et de lutte contre les discriminations sexistes et les violences de genre. Au cycle 4, 18 heures annuelles sont dédiées à des projets d’éducation à la citoyenneté, pour la mise en œuvre desquels un vademecum est à disposition des équipes éducatives (mis à jour en novembre 2024).

La formation de l’ensemble des personnels est un levier essentiel pour transmettre le sens du principe d’égalité aux élèves et de le mettre en œuvre, au quotidien, dans la relation pédagogique, en neutralisant les effets des biais de genre qui influencent la construction de la confiance chez les élèves, notamment dans leurs compétences.

L’accompagnement à l’orientation et la découverte des métiers contribuent également à favoriser des parcours de réussite pour les filles et les garçons et à dépasser des choix d’orientation qui restent encore très déterminés par le genre.

L’éducation à la citoyenneté, aux droits et aux responsabilités, au respect mutuel, le développement des compétences psychosociales ainsi que l’éducation à la sexualité concourent à faire des établissements scolaires des espaces de sécurité et de bien-être propices aux apprentissages.

Des leviers pour agir en faveur de l’égalité filles-garçons 

Mobiliser les personnels ressources

Des référentes et référents égalité filles-garçons dans chaque collège et lycée 

Depuis la rentrée 2018, chaque établissement du second degré compte un ou plusieurs référents égalité filles-garçons. Leur rôle consiste à diffuser une culture de l’égalité au sein de l’école à travers la mise en œuvre d’actions éducatives pour sensibiliser les élèves, la diffusion d’information et la formation équipes éducatives, la mobilisation autour des temps forts de l’égalité filles-garçons, le développement d'actions partenariales avec les associations promouvant l’égalité entre les filles et les garçons.

Les référents égalité agissent en lien avec les responsables de l’orientation, de l’éducation à la sexualité, de la prévention de la violence et du harcèlement, et de la vie collégienne et lycéenne de l’établissement.

Le réseau des référentes et référents académiques égalité filles-garçons

Dans chaque académie, un ou une référente académique est chargée de mettre en œuvre la politique éducative en faveur de l’égalité filles-garçons, notamment d’animer le réseau des référents des établissements, de les former et d’accompagner l’engagement des collèges et des lycées dans la labellisation « égalité filles-garçons ».

S’engager dans la démarche du label « Égalité filles-garçons », un outil au service d’une approche globale de l’égalité

Le label « Égalité filles-garçons » concerne tous les collèges et les lycées, publics et privés sous contrat.

Il vise à distinguer une approche intégrée de l'égalité qui mette en cohérence l'ensemble des actions menées dans les domaines pédagogique et éducatif pour transmettre et faire vivre l'égalité. Ce label met également en avant les enjeux de pilotage et de formation des personnels.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la page éduscol sur le Label « Égalité filles-garçons ».

Un cadre juridique et institutionnel pour une action forte de l’École en faveur de l’égalité filles-garçons

L'École compte parmi ses missions fondamentales celle de garantir l'égalité des chances des filles et des garçons. C'est le sens des articles L121-1 et L312-17-1 du Code de l'éducation qui disposent que l'École contribue, à tous les niveaux, à favoriser la mixité et l'égalité entre les femmes et les hommes, notamment en matière d'orientation, ainsi qu'à la prévention des préjugés sexistes et des violences faites aux femmes.

La loi du 8 juillet 2013 est venue rappeler que la transmission du respect de l'égalité entre les femmes et les hommes se fait dès la formation dans les écoles élémentaires. Elle a en outre introduit un enseignement moral et civique, qui « fait acquérir aux élèves le respect de la personne, de ses origines et de ses différences, de l'égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que de la laïcité » (article L311-4 du Code de l'éducation). Elle a enfin inscrit dans les missions des écoles supérieures du professorat et de l'éducation celle de « sensibiliser l'ensemble des personnels enseignants et d'éducation à l'égalité entre les femmes et les hommes et à la lutte contre les discriminations » (article L721-2 du Code de l'éducation).

Les textes de référence sur l'égalité filles-garçons

Une politique interministérielle en faveur de l’égalité filles-garçons

Le plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2023-2027)

L'axe 4 du Plan interministériel 2023-2027 pour l’égalité entre les femmes et les hommes, annoncé le 8 mars 2023, consacré à la culture de l’égalité, engage le ministère pour « irriguer les enjeux d’égalité filles/garçons sur l’ensemble de la chaîne éducative » d’une part, pour « favoriser la mixité des filières » d’autre part, en actionnant notamment le levier de l’accompagnement à l’orientation et de la découverte des métiers.

La convention interministérielle pour l'égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif (2019-2024)

La convention interministérielle pour l'égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif (2019-2024), qui engage, pour une durée de cinq ans, six ministères, a vocation à être déclinée dans tous les territoires, sous la responsabilité des recteurs et rectrices, en offrant un cadre aux différents réseaux territoriaux et en favorisant la mise en œuvre et le déploiement d'actions partenariales, en lien avec les collectivités locales, le monde de l'entreprise, le secteur de la santé et du social ou encore les associations.

Quelques références

Le rapport Faire de l’égalité filles/garçons une nouvelle étape dans la mise en œuvre du lycée du XXIe siècle détaille les mesures en faveur de l'égalité Filles/Garçons au lycée général et technologique.

Le rapport annuel 2024 sur l’état des lieux du sexisme en France du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes est paru en janvier 2024.

Des publications de la DEPP apportent des informations sur l'égalité filles-garçons :