Focus : prévention des violences sexistes et sexuelles à l’École

Mis à jour : juillet 2023

Le rôle des adultes dans la prévention des violences sexistes et sexuelles est primordial. Protéger les enfants contre toute forme de violence est un impératif qui s'impose à tous, et cette protection est un droit garanti par l'article 19 de la Convention Internationale des droits de l'enfant (CIDE).

L'éducation à la sexualité participe également à cette protection. Elle doit permettre de sensibiliser et faire réfléchir les élèves à l'importance des notions de dignité, d'égalité, de respect mutuel, et leur faire prendre conscience, par exemple, que les propos sexistes instaurent un rapport de force qui peut conduire à d'autres formes plus graves de violences.

Outils de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles à l'École

Mobilisation contre les violences sexuelles : comment repérer et agir ?

La lutte contre les violences sexuelles à l'École est un enjeu fort du système éducatif porté par l'ensemble de la communauté éducative.

À savoir

Un enseignant ou toute autre personne occupant une fonction dans l'enceinte scolaire, dépositaire d'une présomption de violences sexuelles, a obligation de porter secours et de signaler la situation à des fins de protection :

« Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur » (article 40 du code de procédure pénale).

Ressources de l'Éducation nationale

Vademecum « Violences sexuelles intrafamiliales : comprendre, prévenir, repérer et agir »

Dans le cadre du plan d’actions gouvernemental de lutte contre la prévention des violences sexuelles intrafamiliales, un vademecum a été élaboré par le ministère chargé de l'Éducation nationale. Destiné à l’ensemble des personnels, son objectif est triple :

  • améliorer la connaissance et la compréhension des violences sexuelles intrafamiliales des professionnels ;
  • outiller les personnels afin de favoriser la libération de la parole et le repérage des élèves victimes ;
  • renforcer les actions de prévention notamment en éducation à la sexualité.

Ce guide propose une présentation juridique et pédopsychiatrique de l’inceste, des outils d’aide au repérage et à l’accueil de la parole de l’enfant, des informations concernant la procédure de signalement et des indications visant à accompagner les personnels dans cette démarche ainsi que des séquences pédagogiques dédiées couvrant les classes de la grande section maternelle à la terminale.

Pour en savoir plus sur cette problématique et accéder à la conférence ministérielle dédiée à ce sujet, consultez la page éduscol « Focus : Prévention des violences sexuelles intrafamiliales à l’École ».

Fiche ressource

Pour mieux repérer et savoir comment agir face à une situation préoccupante, des faits de violences sexuelles révélés et/ou constatés, consultez la Fiche ressource - Rerérer les situations de violences sexuelles à l'École et agir.

Guide « Comportements sexistes et violences sexuelles : prévenir, repérer, agir »

Le guide « Comportements sexistes et violences sexuelles : prévenir, repérer, agir »  (novembre 2019) constitue une ressource pour aider les équipes éducatives des collèges et des lycées à mieux prévenir et agir face aux situations liées à des comportements sexistes, à des violences à caractère sexuel et à leurs conséquences.

Ce guide a été réalisé par la direction générale de l'enseignement scolaire avec le service des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et les hommes.

Outils de prévention contre le harcèlement sexiste à l’École

  • La page éduscol dédiée à la prévention du harcèlement entre élèves propose des éléments de compréhension sur le cybersexisme et le sexting non consenti / revenge porn ainsi que des ressources pour agir
  • Le prix « Mobilisons-nous contre le harcèlement », intègre deux prix spéciaux sur le sujet du harcèlement sexiste et sexuel. Les lauréats ainsi que des ressources sont disponibles sur le site « Non au harcèlement ».
  • Un numéro vert, le 30 20, est mis à la disposition des élèves victimes de harcèlement, des parents d’élèves et des professionnels par l’Éducation nationale.
  • Le 3018 pour les jeunes victimes de violences numériques, dont le cyberharcèlement, et leurs parents. Il permet notamment d’accompagner les victimes et d’intervenir auprès des réseaux sociaux pour supprimer un contenu illégal en quelques heures. L’appel est gratuit, anonyme et confidentiel, du lundi au samedi, de 09h à 20h.

Des actions de lutte contre le cybersexisme par le centre Hubertine Auclert

La campagne de sensibilisation sur le les violences sexistes et sexuelles

#Plusjamaissansmonaccord

Le centre Hubertine Auclert a lancé en octobre 2020, une campagne de sensibilisation de lutte contre les violences sexistes et sexuelles en direction des adolescents entre 15 et 18 ans : #Plusjamaissansmonaccord.

Pourquoi cette campagne auprès des jeunes ?

40 % des femmes victimes de violences sexuelles avaient moins de 15 ans au moment des faits, et 16 % étaient des adolescentes de plus de 15 ans (source, enquête VIRAGE INED, 2016).

En 2019, les mineurs représentent plus de la moitié (55 %) des victimes de violences sexuelles (viols, agressions et harcèlement sexuels) connues des forces de sécurité. Cela représente plus de 30 000 enfants et adolescents. Parmi ces victimes mineures, 80% sont des filles (source, Lettre de l’Observatoire national des violences faites aux femmes, 2020).

Pour le lancement de cette campagne, le centre a mobilisé quatre influenceuses et influenceurs, très populaires auprès du public adolescent : l’influenceuse @itscrazysally, les humoristes @agathe.vrte et @batzair, et le rider de BMX @philippecantenot. Lors d’un live YouTube, ces influenceuses et influenceurs ont discuté ensemble de leur vécu, des conséquences pour les victimes, de l'aide à apporter et des réactions à privilégier lorsqu'on est témoin de violences sexistes ou sexuelles.

Revoir le live YouTube de lancement de la campagne #Plusjamaissansmonaccord.

Cette campagne se décline également autour de :

Le cybersexisme chez les adolescents : étude sociologique

Le centre Hubertine Auclert a coordonné, en 2015/2016, une étude auprès de 1200 élèves franciliens, portant sur le phénomène du cybersexisme. Cette étude a été réalisée en partenariat avec l'observatoire universitaire international d'éducation et prévention (OUIEP) de l'université Paris-Est Créteil.

Consulter « Cybersexisme chez les adolescentes et adolescents (12-15 ans) - Étude sociologique dans les établissements Franciliens de la 5e à la 2de ».

Quelques données de l'enquête

20% des filles (13% pour les garçons) rapportent avoir été insultées en ligne sur leur apparence physique (poids, taille ou de toute autre particularité physique).

17% des filles (et 11% des garçons) déclarent avoir été confrontées à des cyberviolences à caractère sexuel par le biais de photos, vidéos ou textos envoyées sous la contrainte et/ou diffusées sans l'accord et/ou reçues sans en avoir envie. Cela concerne ainsi près de 3 filles et 2 garçons dans chaque classe.

Aujourd'hui, la sociabilité des adolescents et adolescentes passe par la mise en scène et l'exposition de soi notamment via les réseaux sociaux. À travers la diffusion virale de selfies dénudés, les garçons gagnent en popularité, et les filles sont jugées de manière négative et insultées.

Le site dédié aux cyberviolences : #stopcybersexisme

Publication de photos intimes, insultes, humiliations ou harcèlement sur Internet, les jeunes sont particulièrement exposés à de nouvelles formes de violences, au travers de leur utilisation quotidienne d'Internet et des réseaux sociaux. Confrontés à ce phénomène, les adolescentes et adolescents ne sont pas toujours conscients de la gravité de ces attaques et ne savent pas toujours quelle attitude adopter ni qui contacter pour faire cesser ces violences. 

Le centre Hubertine Auclert propose un site de ressources #stopcybersexisme entièrement dédié à la lutte contre le cybersexisme.

Il s'adresse aux victimes (adolescentes et adolescents mais aussi adultes), aux témoins, à l'entourage et aux professionnels :

  • décryptage des cyberviolences sexistes et sexuelles : de quoi parle-t-on ? Pourquoi cela touche davantage les filles et certains garçons ?
  • conseils pour savoir réagir en tant que victime ou témoin : que faire ? Que dit la loi ? Comment signaler du contenu sexiste en ligne ? Qui contacter ?
  • ressources utiles pour mener des actions de prévention : flyers, affiches, vidéos, ...

Des tutoriels pour signaler tout acte de cybersexisme sur les réseaux sociaux et par le biais des outils numériques sont proposés sur ce site.

Des outils de formation développés en partenariat avec la MIPROF : violences conjugales et unions forcées

Violences conjugales : impact sur les enfants

Depuis janvier 2013, la mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF) assure le recueil, l'analyse et la restitution des données sur ces situations. En partenariat avec l'ensemble des organismes, administrations, collectivités et associations concernées, elle participe au développement des initiatives locales.

Les études menées attestent que ces violences auxquelles assiste l'enfant ont des répercussions graves sur son développement social, psychologique, sexuel avec notamment un risque de reproduction de la violence. Il est essentiel que ces situations puissent être repérées, que l'enfant sache qu'il peut s'épanouir dans un contexte de sécurité et que d'autres modèles non violents et égalitaires existent dans les relations avec autrui.

Des données concernant les violences au sein du couple et les violences sexuelles en France sont disponibles dans la lettre de l'Observatoire national des violences faites aux femmes.

L'Ecole et les professionnels qui la composent, sont amenés à repérer ces situations, à recueillir la parole de l'enfant et éventuellement du parent victime et à devoir intervenir.

Dans ce cadre, la MIPROF met à disposition des kits pédagogiques à destination des professionnels afin de les accompagner dans la gestion de ces situations.

Parmi les 4 supports, le kit « Tom et Léna », constitué d'un court métrage et d'un livre d'accompagnement, offre aux professionnels de l'enfance et l'adolescence la possibilité de mieux repérer et appréhender la spécificité des situations des enfants et des mères victimes de violences au sein du couple pour mettre en place une aide adaptée efficace et respectueuse de l'enfant et de la mère.

Le kit est accessible sur le site de arretonslesviolences.gouv.fr.

Mariages et unions forcés

La MIPROF a également développé un guide sur le repérage des filles et des femmes menacées ou victimes de mariage forcé en novembre 2017.

Il s'adresse notamment aux personnels de l'éducation nationale et a pour objectif de faire acquérir aux professionnels un socle commun de connaissance sur les mariages et les unions forcés et sur la prise en charge des victimes mineures et majeures.

Une vidéo « Mariage forcé : paroles de victime » accompagne ce livret.

À savoir

L'utilisation des kits dans le cadre de la formation initiale et continue est libre de droits sous réserve d'une information préalable à la MIPROF. Vous pouvez obtenir les liens de téléchargement et les livrets en format numérique en écrivant à @email

Des associations partenaires, agréées et/ou soutenues par l'Éducation nationale dédiées à la prévention des violences sexuelles

L'association excision, parlons-en !

L'association excision, parlons-en !, a mis en place une campagne « alerte excision »  pour contribuer à prévenir et à protéger les adolescentes des risques d'excision avant l'été.

Elle s'appuie sur 5 outils dédiés aux adolescentes de 12 à 18 ans ainsi qu’à leur entourage (amis, personnels encadrant, professeurs, etc). Ces outils sont gratuits et accessibles à toutes et à tous:

  • Des interventions en milieu scolaire : excision, parlons-en ! intervient dans les collèges et les lycées afin de discuter de la thématique des mutilations sexuelles féminines et de sensibiliser les adolescents.
    En 2017 et 2018, des adolescents sont devenus ambassadeurs de leur campagne. Ils ont partagé des messages, participé à l’événement de lancement de la campagne et créé leurs propres projets sur l’excision.
  • Une sensibilisation grâce à l’audiovisuel : le deuxième outil de la campagne alerte excision est la vidéo. De courtes vidéos de prévention ont été réalisées. Elles ont pour but de faire comprendre la menace en France, de sensibiliser et de lever le tabou autour de la pratique.
  • La campagne d’affichage : les affiches, comme la vidéo, ont pour but de faire réaliser que les mutilations sexuelles féminines sont aussi une réalité pour des jeunes filles vivant en France. Cette campagne a également des objectifs de sensibilisation.
  • Un site internet dédié aux ados : le site « alerte excision » permet d'avoir immédiatement accès à l'information de base sur l'excision, d'évaluer le risque pour soi-même ou une connaissance (quizz), de répondre aux questions fréquemment posées et surtout d'accéder aux numéros et aux outils pour alerter sur une situation préoccupante.
  • Un tchat : un espace de discussion 100 % sécurisé, anonyme et gratuit, excision, parlons-en ! collabore avec l’association En avant toute(s). Du lundi au samedi, de 10 h à 21 h, les jeunes filles à risque, inquiètes ou leur entourage peuvent cliquer sur le bouton “tchat”, pour ouvrir une discussion instantanée avec une professionnelle, formée pour écouter, conseiller et rediriger vers une structure d’accompagnement si besoin. En dehors de ces horaires, il est toujours possible d’envoyer un message hors ligne qui sera transmis aux équipes de façon différée.

United to End Female Genital Mutilation (UEFGM) : plateforme de connaissances en ligne pour les professionnels

En France, trois adolescentes sur dix dont les parents sont originaires de pays qui pratiquent traditionnellement l'excision risquent d'être excisées. Ce sont 60 000 femmes environ qui vivent avec une excision sur le territoire français.

L'association Excision, parlons-en !, ainsi que 12 associations européennes issues de 9 des pays les plus concernés par la problématique des mutilations sexuelles féminines ont créé la plateforme de connaissances UEFGM (Ensemble pour en finir avec les mutilations génitales féminines), cofinancée par la Commission européenne et la Fondation Kering, pour la partie française.

Cette plateforme, gratuite et en ligne, s'adresse à tous les professionnels de tous les domaines (éducation, santé, asile, justice, police, travailleurs sociaux, médias, protection des enfants...), confrontés dans leur travail aux mutilations sexuelles féminines. Interactive, diplômante et traduite en 9 langues, sa mission est de les former et de les informer.

La fédération nationale GAMS

La fédération nationale GAMS (groupe pour l'abolition des mutilations sexuelles et des mariages forcés) est engagée dans la lutte contre toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles.

Elle propose notamment des formations en direction des professionnels et des ressources pour organiser des sensibilisations auprès des élèves dédiées à la prévention des mutilations sexuelles féminines et aux unions forcées.

Le mouvement du nid

Le mouvement du nid est une association spécialisée sur les questions de prostitution dont la prostitution des mineurs.

Elle a développé une revue Prostitution et société et y consacre, en septembre 2019, un dossier sur la prostitution des mineurs : « Agir ensemble contre la prostitution des mineur-es »  (page 16, n° 201) qui rappelle les enjeux et les pratiques à adopter face à ces situations. Elle a également réalisé l’actualisation du guide « Prostitution des mineurs » en collaboration avec le ministère chargé de l’éducation nationale.

Ayant pour objectif de sensibiliser les jeunes à cette problématique ainsi qu'à l'ensemble des violences sexistes et sexuelles, cette association propose de mener des actions de prévention en milieu scolaire sur ces sujets. Ces sensibilisations se mettent en œuvre dans une approche globale où l'ensemble des champs de l'éducation à la sexualité sont abordés et en particulier le champ juridico-social. Cette approche se retrouve dans la brochure « Intimité, sexualité, égalité » à destination des jeunes de 15-25 ans. Une campagne de sensibilisation complète ces actions de prévention, deux affiches « Les apparences de la prostitution sont trompeuses » sont diffusées dans les établissements scolaires.