
Le harcèlement entre élèves
Le ministère en charge de l'Éducation nationale a arrêté un plan d'actions de prévention qui se décline tout au long de l'année sur l'ensemble des territoires afin de combattre toutes les formes de harcèlement entre élèves.
Cette violence sournoise peut avoir des conséquences lourdes sur l'épanouissement personnel et la réussite scolaire des enfants et des adolescents.
Le programme de lutte contre le harcèlement à l’école « pHARe » intègrera toutes les écoles élémentaires et tous les collèges publics à la rentrée 2022.
Comprendre
Qu'est-ce que le harcèlement entre élèves ?
Le harcèlement est une violence répétitive, physique, verbale ou psychologique perpétrée par un ou plusieurs élèves à l’encontre d’un de leur camarade qui est dans l’incapacité à se défendre dans ce contexte précis.
Avec le développement des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, il dépasse le cadre scolaire et affecte aussi les jeunes à travers le cyberharcèlement.
Les victimes sont souvent seules face à cette menace diffuse.
On peut considérer qu'il y a harcèlement quand :
- un rapport de force et de domination s'installe entre un ou plusieurs élèves et une ou plusieurs victimes ;
- il y a répétition : différentes formes d'agressions se répètent régulièrement durant une longue période ;
- isolement/abandon : la victime est isolée et mise à l’écart par le groupe. Ou dans d’autres cas, la victime s’enferme sur elle-même et se trouve dans l’incapacité de trouver les réponses appropriées pour s’en sortir.
De graves conséquences
Les conséquences sur le bien-être et la santé mentale des jeunes victimes sont nombreuses :
- décrochage scolaire voire déscolarisation (des études montrent que la peur des agressions expliquerait 25% de l'absentéisme des collégiens et lycéens) ;
- désocialisation, anxiété, dépression ;
- somatisation (maux de tête, de ventre, maladies) ;
- conduites autodestructrices, voire suicidaires.
L’objectif premier est la détection précoce des situations de harcèlement qui évite leur inscription dans la durée et favorise la résolution rapide des cas.
Le cyberharcèlement
Le cyberharcèlement est défini comme « un acte agressif, intentionnel perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électroniques, de façon répétée à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule ». Il peut prendre la forme, par exemple, de moqueries ou de menaces en lignes, d’usurpation d’identité, de publication de photos ou de contenus montrant un élève en mauvaise posture, ou encore de sexting non consenti.
L’anonymat, la viralité, la solitude des victimes derrière leur écran sont des caractéristiques particulières du cyberharcèlement qui entraînent des conséquences pouvant être d’une gravité particulière.
Le cybersexisme
D'après une étude réalisée par l'Observatoire universitaire international éducation et prévention (OUIEP-université Paris-Est) et coordonnée par le Centre Hubertine Auclert auprès de 1 200 élèves de collège et lycée en Île-de-France en 2016, les filles sont davantage exposées à des formes spécifiques de cyberviolences, à caractère sexiste et sexuel. On parle alors de cybersexisme.
Droit à l’image
La fraternité suppose une qualité de relations interpersonnelles garantie par les lois de la République. Toute personne a droit au respect de son image. Dans le cadre du respect de la vie privée, chaque individu a un droit exclusif sur son image et l’utilisation qui en est faite. Si la diffusion d’une image porte atteinte à la vie privée, une plainte peut être déposée contre l’auteur de cette diffusion.
Délit de harcèlement
Les lois de la République prohibent explicitement le harcèlement.
L’article 5 de la loi Pour une École de la confiance inscrit le droit à une scolarité sans harcèlement dans le code de l’éducation. Cette disposition donne une assise légale aux nombreuses actions de prévention menées par le ministère et envoie à l’ensemble de la communauté éducative un signal fort visant à amplifier la mobilisation contre le harcèlement entre élèves.
La loi Balanant visant à combattre le harcèlement scolaire prévoit la création d’un nouveau délit de harcèlement scolaire. Des peines spécifiques tenant compte du nombre d'ITT sont prévues : jusqu’à 10 ans d'emprisonnement en cas de suicide ou de tentative de suicide de la victime, plus une amende pouvant aller jusqu’à 150 000 euros. En outre, la loi dispose que « les établissements d’enseignement scolaire et supérieur publics et privés ainsi que le réseau des œuvres universitaires prennent les mesures appropriées visant à lutter contre le harcèlement dans le cadre scolaire et universitaire ».
Revenge porn ou vengeance pornographique
La loi réprime également le revenge porn, la vengeance pornographique, par la diffusion de photographies intimes. Depuis la loi du 7 octobre 2016, les documents ou enregistrements présentant un caractère sexuel obtenus avec le consentement de l’intéressé nécessitent son accord préalable avant leur diffusion. À défaut, la loi qualifie la pratique de délit. Les peines prévues sont de deux ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende.

Mon établissement s’engage contre le harcèlement à l’école
Qu’est-ce que le programme phare ?
Un plan de prévention du harcèlement à destination des écoles et des établissements fondé autour de 8 piliers :
- Mesurer le climat scolaire.
- Éduquer pour prévenir les phénomènes de harcèlement.
- Former une communauté protectrice de professionnels et de personnels pour les élèves.
- Intervenir efficacement sur les situations de harcèlement.
- Associer les parents et les partenaires et communiquer sur le programme.
- Mobiliser les instances de démocratie scolaire (CVC, CVL) et le comité d’éducation à la santé, à la citoyenneté et à l’environnement.
- Suivre l’impact de ces actions.
- Mettre à disposition une plateforme dédiée aux ressources.
Tous acteurs de la réussite du programme
Dans les écoles et les établissements phare
Une communauté protectrice engagée dans la mise en oeuvre du programme pHARe :
• des équipes locales formées au repérage et à la prise en charge des situations ;
• des ambassadeurs collégiens acteurs de la prévention et lanceurs d’alertes ;
• des personnels, des parents et des partenaires des écoles sensibilisés.
Au national
• Le comité de suivi du dispositif pHARe avec la conception de toutes les mallettes et l’animation du réseau des superviseurs et des 335 référents harcèlement, sous la conduite de la mission en charge de la prévention des violences en milieu scolaire ;
• le comité d’experts national de lutte contre le harcèlement, représentants du monde associatif, des institutions, des universitaires et des acteurs éducatifs ;
• 2 lignes de soutien aux victimes de harcèlement, le 30 20, et de cyberharcèlement, le 30 18.
Au rectorat
Un comité de pilotage du programme présidé par le recteur avec au moins 2 superviseurs académiques en charge de l’organisation de la formation des équipes ressources des écoles et des établissements et des ambassadeurs lycéens.
Les contributeurs à l’élaboration des mallettes du programme phare :
- Nicole Catheline, pédopsychiatre-spécialiste harcèlement et phobie scolaire
- Sylvie Condette, maître de conférences en sciences de l'éducation de l’université de Lille
- Jean-Pierre Bellon et Marie Quartier, de l’association Résis
- Nora Fraisse, de l’association Marion la main tendue
- Axelle Dessaint et Leslie Sibonie, d’Internet sans crainte et Tralalère
- Catherine Jacquet, des Petits Citoyens
- Corinne Nonin, de l’Aroéven
- Delphine Abécassis, de la MAE
- Richard Galin, chef de projet à la DNE
- Bertand Gardette, de l’association Aphee
- Anne Yeznikian, chargée de mission partenariats et prévention des violences auprès du Dasen du Pas-de-Calais
- Christine Roux, référente harcèlement académie d’Aix-Marseille
Ressources « Non au harcèlement ! »
L’espace « Non au harcèlement ! » du site ministériel
Pour répondre aux situations de harcèlement, le ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports permet de retrouver l'ensemble des outils utiles aux professionnels, afin qu'ils puissent mettre en place des actions préventives contre le harcèlement. Ces pages valorisent également les initiatives des écoles et des établissements, notamment les outils pédagogiques produits (affiches, vidéos).
Le Concours « Non au harcèlement ! »
Chaque année, les élèves du CP à la classe de terminale peuvent participer, avec le concours des personnels des établissements scolaires dans le cadre de projets pédagogiques ou au sein de structures péri et extra scolaires, au concours « Non au harcèlement ! »
Des ambassadeurs collégiens et lycéens de lutte contre le harcèlement
Consultez la page Devenir ambassadeur sur le site Non au harcèlement
La mallette des parents
Consultez la page dédiée au Harcèlement sur le site La mallette des parents
La page Facebook « Non au harcèlement ! »
Visitez la page Facebook Non au harcèlement
Aller plus loin
- La circulaire n°2013-100 du 13 août 2013 sur la prévention et la lutte contre le harcèlement à l'École
- Sur education.gouv.fr, les résultats de l'enquête de climat scolaire et victimation auprès des lycéens pour l'année scolaire 2017-2018
- La note d'information n°17.30 de la Depp (décembre 2017), 94 % des collégiens déclarent se sentir bien dans leur collège
- Les résultats de la première enquête de climat scolaire et victimation menée auprès des élèves de CM1 et de CM2 : 92,4 % d’entre eux déclarent se sentir "bien" ou "très bien" dans leur école (note d’information n° 22.08 de la Depp, mars 2022).
- Journée internationale de lutte contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire, y compris le cyber-harcèlement, le 4 novembre 2021
- Pour signaler une situation de harcèlement, les familles peuvent composer le 3020 de 9h00 à 20h00 du lundi au vendredi et de 9h00 à 18h00 le samedi (appel gratuit) ;
- Pour les situations de cyberharcèlement, le 3018 est joignable du lundi au vendredi de 9h00 à 20h00 et le samedi de 9h00 à 18h00 (appel gratuit). Les élèves peuvent aussi télécharger l’application 3018 pour conserver et transmettre les captures d’écran témoignant du cyberharcèlement dont ils sont la cible.