Séminaire national Éducation aux médias et à l'information, ambitions et pilotage

Intégrée dans les objectifs du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, l’éducation aux médias et à l’information (ÉMI) est présente dans les programmes de cycle 2 et 3. La maîtrise des médias et de l’information fait l’objet d’une partie spécifique dans les programmes du cycle 4. Cet enseignement transversal irrigue toutes les disciplines, notamment l’EMC ainsi que les nouveaux programmes du lycée. Il trouve sa traduction dans des séquences en interdisciplinarité qui privilégient une pédagogie active inscrite dans une dynamique de projet.

Dès lors, l’ÉMI se décline à plusieurs niveaux : dans l'établissement, par des projets en lien avec les programmes ; en académie, au travers d'actions fédérant plusieurs acteurs aux côtés des enseignants ; à l’échelon national et international dans la participation à des actions éducatives telle que la Semaine de la presse ou des médias dans l’École.

Dans le cadre du plan national de formation, le thème du pilotage de l’ÉMI a donné lieu à une réflexion nourrie croisant l’expertise de l’ensemble des acteurs de la chaîne éducative, avec un consensus autour de la nécessité d’un renforcement de la formation, aussi bien des corps d’inspection que des personnels de direction, des enseignants de tous degrés et champs disciplinaires que de l’ensemble des équipes éducatives. L’objectif étant celui d’une appropriation collective renforcée, condition sine qua non pour une mise en œuvre efficiente de cet enseignement transversal.

Les ambitions de l’EMI ce ne sont pas ses enjeux. Les enjeux, nous les connaissons parfaitement. Nous, communauté éducative. Nous, citoyens.

Ils ont été réaffirmés  comme une priorité par les attentats de Paris en janvier et novembre 2015 qui ont marqué une résurgence des théories complotistes. Nous les connaissons depuis le Brexit et l’élection américaine en 2016 qui ont marqué une nouvelle vague de la désinformation. Nous les connaissons depuis l’assassinat de Samuel Paty en octobre 2020 qui a marqué une autre séquence de la haine en ligne.

Les enjeux de l’EMI nous les connaissons également depuis mars 2020 et la crise sanitaire mondiale qui est un condensé inédit de théories du complot, de désinformation, mésinformation et malinformation, de déclarations, commentaires, spéculations, de discriminations, de cyberviolences dont du cyberharcèlement, d’expositions aux risques informatiques (cybermalveillance, cyberdélinquance, cyberattaque, cyberguerre), de recueil, de captation de données dont les données personnelles, de renforcement général des règles de modération, de surutilisation des écrans, …

Pour atteindre des ambitions, il faut être en capacité de relever des défis dont les enjeux déterminent la stratégie.

Vulgariser, rendre explicites et visibles les thématiques en lien avec l’EMI et faire travailler ensemble les différents acteurs figurent parmi les ambitions de cet enseignement du système éducatif français. Pour atteindre ces ambitions, plusieurs défis sont à relever dont celui de la formation. À relever à plusieurs niveaux : local, académique, national. Aussi bien au premier qu’au second degré.

L’objectif de cette table ronde a été de proposer des leviers pour encourager la construction de parcours de formation permettant aux élèves de développer leur esprit critique face aux discours médiatiques, notamment sur les objets scientifiques.

Les intervenants ont évoqué le continuum formation initiale / formation continue, la formation de formateurs, le rôle du CLEMI et l’hybridation et la nécessaire mutualisation des offres de formation à travers trois questions :

1. Quelle place, quelle visibilité, quelle cohérence de l’EMI dans la formation initiale et la formation continue, au niveau national, au niveau académique ?
2. Existe-t-il des pratiques inter-académiques de mutualisation des supports de formation ?
3. Quelles modalités de formation informelle (au fil de l’expérience) et non formelle (structurée hors de l’école) ?