Les pionniers du cinéma en dialogue avec les arts

Il y a 150 ans, naissait Alice Guy, pionnière du cinéma. L’étude de son parcours et de son œuvre constitue une entrée privilégiée pour découvrir la production cinématographique française des années 1895-1907 en lien avec l'histoire des arts. C’est l’occasion pour les professeurs de différentes disciplines d’expliquer aux élèves comment les arts dialoguent et évoluent à la fin du XIXe siècle.

Mis à jour : juin 2023

Gros plan sur Alice Guy

Le 1er juillet 1783 naissait Alice Guy, pionnière du cinéma, à la fois réalisatrice, scénariste, productrice en France et aux États-Unis.

La conférence de Maurice Gianati permet de visionner plusieurs films d’Alice Guy, notamment son premier La fée aux choux (à 1h 38min 11s).

À l’occasion de la sortie de la bande dessinée de Catel et Bocquet sur Alice Guy, le site de France Inter a publié diverses ressources qui permettent de comprendre le contexte dans lequel s’est déroulée la première projection et le rôle d’Alice Guy dans la pratique émergente des salles de cinéma.

Le parcours de cette pionnière du cinéma peut également illustrer le programme limitatif de l’enseignement de spécialité de terminale en histoire des arts « Objets et enjeux de l'histoire des arts : femmes, féminité, féminisme ».

Alice Guy, 1896
- Crédit: Apeda Studio New York - Collection Solax

L’art de transformer le réel

L’architecture haussmannienne, les paysages panoramiques offerts par le train, l’invention de la peinture en tube, l'œil stimulé est désormais sans cesse en mouvement. L’homme moderne devient un observateur, un voyageur et un spectateur. Les peintres, photographes ou inventeurs s’approprient ces changements et deviennent des témoins de cette société nouvelle qui transforme le réel en art.

Le professeur peut faire visionner aux collégiens une capsule extraite du Journal junior d’Arte, disponible sur la plateforme Lumni, pour découvrir l’histoire du cinéma. Les élèves peuvent ensuite s’appuyer sur cette vidéo pour proposer un portrait de Léon Gaumont, Alice Guy, Auguste et Louis Lumière, Jules Etienne Marey, Georges Méliès ou Charles Pathé, voire, à l’issue de leur travail de recherche en groupe, réaliser une capsule vidéo.

Le mouvement

Pygmalion et Galatée

L’introduction de l’exposition présente Pygmalion et Galatée (1889) d’Auguste Rodin et rappelle que le rapport entre art et mouvement trouve ses origines dans Les Métamorphoses d'Ovide où une statue prend vie sous les yeux de son créateur.

Avec une classe de 6e, on peut lire le mythe et des extraits choisis des Métamorphoses, dans une traduction au choix du professeur et le comparer aux œuvres d’art qui représentent ce thème. Les élèves sont invités à écrire l'histoire d'une métamorphose.

Le musée d'Orsay propose de découvrir six œuvres de l'exposition dans des clips d'animation.

Une courte animation sur la danse serpentine de Loïe Fuller peut être à l’origine d’un projet alliant cinéma, danse et théâtre. Initiatrice d’une esthétique tournoyante en mouvement, cette danseuse avait besoin d'effets spéciaux pour faire son spectacle. Ses chorégraphies peuvent donner lieu à la création, l’interprétation et la présentation d’une chorégraphie individuelle ou collective en lien avec le thème au programme de l’enseignement optionnel de seconde « La danse, une approche plurielle ».

Loïe Fuller
- Crédit: Samuel Joshua Beckett (MET, 2005.100.950)

Monet se plaisait à peindre le temps en mouvement afin reproduire les variations de la lumière sur la cathédrale de Rouen. Cette série peut devenir un objet d’analyse pour le thème « Mécanique : comment décrire le mouvement ? »  au programme de physique chimie en seconde professionnelle. Les élèves apprennent à utiliser et interpréter des enregistrements de mouvements après avoir observé le travail sériel de Monet. Avec le professeur documentaliste et le professeur de français, ils peuvent ensuite produire une exposition virtuelle sur le mouvement.

Représenter la ville en mouvement : nouveau défi des impressionnistes et des premiers cinéastes, la ville devient un sujet privilégié pour les artistes qui saisissent la foule en liesse, les défilés politiques et militaires et les promenades dans les jardins publics le dimanche. L’étude de la ville peut recouvrir divers champs disciplinaires et donner lieu à différentes productions : écrits, présentations orales, œuvres plastiques…

Le décor

À partir des années 1850, Paris se transforme, se métamorphose : avec le baron Haussmann, naissent les grandes avenues. Les immeubles se modernisent et l’arrivée des réverbères électriques donnent ses lettres de noblesse à la ville lumière. En 1889, est inaugurée la Tour Eiffel. C’est dans ce contexte que le cinéma voit le jour.

Pourquoi Paris est-elle surnommée « la ville lumière » ? Cette courte vidéo accessible sur la plateforme Lumni permet de comprendre le décor que Paris donne aux cinéastes en pleine révolution industrielle. Il est possible d’envisager une séance sur l’électricité avec des lycéens de la voie professionnelle pour comprendre l’apport de cette technologie, et réfléchir aux nouvelles solutions d’éclairage pour la ville de demain : écoresponsable et durable.

La Tour Eiffel depuis le Nord du Trocadéro, 1889
- Crédit: USMC Archives from Quantico, USA

La Tour Eiffel au cinéma ce monument érigé à l’occasion de l’exposition universelle permet d’analyser l’architecture de Paris au tournant du XIXe siècle. À partir d’un extrait du documentaire d’Arte, le professeur peut faire réaliser aux collégiens un kamishibai sur l’histoire de la dame de fer à une époque donnée.

Paris se dote de salles de cinéma

Le dossier pédagogique de l’exposition De la photographie au cinéma Lumière ! le cinéma inventé organisée à Évian-les-Bains, permet aux élèves de cycle 3 de découvrir les modalités des salles de cinéma. En lien avec le questionnement d’arts plastiques sur les dispositifs de présentation des œuvres, les élèves peuvent inventer, et créer à l’aide de différents matériaux, une présentation de leur salle de cinéma idéale.

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