Il y a 80 ans, la libération du camp d’Auschwitz
Mis à jour : janvier 2025
Le 27 janvier 1945, l’armée soviétique libérait le camp d’Auschwitz. Cette date symbolique a été retenue par certains États du Conseil de l’Europe en 2002, puis par les Nations unies en 2005 pour commémorer les génocides et œuvrer à la prévention des crimes contre l’humanité. À l’occasion du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, le 27 janvier 2025, cette page propose des ressources pour étudier l’histoire de cet événement et mettre en œuvre avec les élèves un travail d’histoire et de mémoire.
Une date symbolique dans une histoire complexe
Le 27 janvier 1945 marque la date d’entrée des troupes soviétiques dans le complexe d’Auschwitz-Birkenau. Celui-ci connaît toutefois, depuis l’été 1944, du fait de la progression militaire des Alliés, un processus d’évacuation organisé par l’appareil nazi qui conduit au déplacement de dizaines de milliers de prisonniers, forcés de travailler au profit de l’économie de guerre allemande.
Le complexe d’Auschwitz-Birkenau regroupe principalement trois camps administrés par les SS situés sur les localités d’Oswiecim (rebaptisé Auschwitz par les Allemands), Birkenau et Monowice (Monowitz), au sud de la Pologne : le premier site est un camp de concentration ouvert par les Allemands dès 1940 ; le deuxième, créé en 1941, devient le camp de rassemblement et d’extermination des Juifs d’Europe de l’ouest ; le troisième, créé en 1942, est un centre de travail forcé construit autour d’une usine chimique fabriquant du carburant de synthèse pour la société IG Farben.
S’étendant sur plus de 200 hectares, c’est le plus vaste des lieux de l’univers concentrationnaire et d’extermination nazi. Y furent conduits, d’une part, des prisonniers de guerre (polonais et soviétiques) ainsi que des opposants politiques et des individus soupçonnés de résistance et, d’autre part, des personnes considérées par les nazis comme « éléments asociaux » (Juifs, Tsiganes, témoins de Jéhovah, homosexuels, prostitués, etc.). Plus de 1,3 million d’hommes, femmes et enfants, très majoritairement juifs, furent conduits sur le complexe d’Auschwitz-Birkenau et la plupart y trouvèrent la mort.
Lorsque, le 12 janvier 1945, l’Armée rouge déclenche une nouvelle offensive à travers le territoire polonais, il reste encore environ 67 000 prisonniers dans les trois camps principaux d’Auschwitz. Le 17 janvier, 58 000 détenus sont jetés sur les routes, entamant les « marches de la mort » à destination de camps de l’intérieur du territoire allemand. Des milliers de personnes meurent alors sur les routes ; quelques rares prisonniers réussissent à s’évader à cette occasion.
Le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques atteignent Auschwitz, qui n’était pas un objectif pour l’armée, et découvrent les différents sites qui constituent le complexe. À Birkenau, les baraques du Canada II, incendiées par les SS le 23 janvier, sont encore la proie de flammes qui détruisent les centaines de milliers d’objets qui y étaient entreposés, alors que les entrepôts du Canada I, encore intacts, conservent les traces de l’extermination : plus d’un million et demi de vêtements, des milliers de paires de chaussures y sont retrouvés. Dans les camps de la zone, quelques milliers de détenus sont encore en vie parmi les 9 000 laissés par les SS.
Le site d’Auschwitz est ensuite utilisé dans les derniers mois de la guerre pour détenir des prisonniers de guerre allemands tandis que des baraques sont démontées pour reconstruire une Pologne exsangue. Des pillages ont également lieu. À la fin de la guerre, la ville polonaise reprend son nom d’Oswiecim, tandis que le site du camp conserve son nom allemand et devient rapidement un lieu de mémoire : en 1947, le Parlement polonais crée un musée d’État, dont l’une des missions est la préservation de l’ancien camp de concentration.
Points d’appui dans les programmes
Dans les programmes d’histoire, le génocide des Juifs est abordé dès le cycle 3 en CM2, dans le cadre du thème intitulé « La France, des guerres mondiales à l’Union européenne ». Il est ensuite à nouveau étudié au collège et au lycée :
- troisième – L’Europe, un théâtre majeur des guerres européennes ;
- première professionnelle – Guerres européennes, guerres mondiales, guerres totales (1914-1945) ;
- terminale générale – Fragilité des démocraties, totalitarismes et Seconde Guerre mondiale ;
- terminale technologique – Totalitarismes et Seconde Guerre mondiale.
Dans l’enseignement de spécialité HGGSP, en classe terminale, un thème porte sur Histoire et mémoires et traite dans son objet conclusif « l’histoire et les mémoires du génocide des Juifs et des Tsiganes ».
Ressources documentaires
Le musée d’État d’Auschwitz-Birkenau propose sur son site en ligne une page synthétique sur les événements (en anglais), ainsi qu’un cours en ligne plus détaillé sur l’évacuation et la libération du camp (en anglais), qui fournit notamment des notices sur les derniers jours du camp, l’effort de documentation des crimes, ou encore l’aide fournie aux survivants pour les détenus libérés.
L’Encyclopédie numérique d’histoire de l’Europe (EHNE) propose plusieurs articles sur l’histoire de la Shoah et sa mémoire, notamment une recension de la Nouvelle histoire de la Shoah, dirigée par Alexandre Bande, Pierre-Jérôme Biscarat et Olivier Lalieu : « Entre histoire et émotion, comment enseigner la Shoah ? »
Une page du Conseil de l’Europe éclaire l’histoire et les enjeux, notamment démocratiques, de la journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité et propose des ressources pour l’enseignement.
Le Comité français pour Yad Vashem - Institut international pour la mémoire de la Shoah propose une page à partir de l’exposition « Le soldat Tolkatchev aux portes de l’enfer. Majdanek et Auschwitz libérés : Le témoignage d’un artiste » qui reproduit des œuvres du soldat soviétique Zinovii Tolkatchev, artiste officiel de l’Armée rouge lors de la découverte des camps.
Ressources pédagogiques
Le site Lumni enseignement propose diverses ressources pertinentes pour aborder la libération du camp d’Auschwitz :
- un reportage soviétique figurant dans les archives des Actualités françaises : « Les troupes soviétiques libèrent le camp d’Oswiescim » – ce reportage figure dans l’article « La négation de l'Homme dans l'univers concentrationnaire nazi », qui revient plus largement sur la découverte des camps ;
- un article plus général sur « La fin de la guerre. Les opérations, les répressions, les déportations et la fin du IIIe Reich (1944-1945) » ;
- une piste pédagogique pour la mise en œuvre du programme de terminale HGGSP : « Le camp d’Auschwitz, de l’histoire à la mémoire » ;
- un article sur « Ginette Kolinka, rescapée de la Shoah et passeuse de mémoire », qui propose des extraits de son témoignage en dialogue avec des collégiens ;
- enfin, le site propose également plusieurs archives des journaux télévisés évoquant les commémorations du 27 janvier, notamment lors de la première année (2003) et du 60e anniversaire (2005).
Le site « Enseigner l’histoire de la Shoah », réalisé par le Mémorial de la Shoah, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, propose de nombreuses ressources pédagogiques, dont une étude de cas sur le complexe d’Auschwitz-Birkenau (1940-1945).
L’USHMM (United States Holocaust Museum and Memorial) propose dans son encyclopédie en ligne une page sur la libération des camps nazis et une série de témoignages vidéo de survivants (en anglais, sous-titres français disponibles) et un film d’archive à partir d’images captées par une équipe de tournage soviétique (narration en anglais).
Les pages éduscol « Mémoire des génocides et prévention des crimes contre l’humanité » et « Histoire et mémoire » recensent des actions éducatives et des scénarios pédagogiques autour de l’histoire et de la mémoire de la Shoah.
Lumni propose des ressources que les professeurs peuvent conseiller à leurs élèves pour un visionnage dans le cadre privé :
- Un extrait du documentaire « Apocalypse » :
« 27 janvier 1945 : libération d’Auschwitz par l’Armée rouge » - Un extrait du témoignage d’Esther Sénot, déportée survivante d’Auschwitz sur la libération :
« la libération et le retour des camps »
À consulter également
Sur éduscol : Enseigner le génocide des Roms d’Europe
Sur education.gouv.fr : 27 janvier : journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité