
Programme d'assistants de langues vivantes étrangères
Le programme d'échange des assistants de langue vivante, financé par le ministère chargé de l'éducation nationale, concerne chaque année près de 4 500 assistants originaires de 66 pays qui participent en France à l'enseignement de leur langue et de leur culture auprès des élèves des écoles, collèges et lycées.
Un programme au service des apprentissages linguistiques et de l’ouverture au monde
Le programme des assistants de langues vivantes étrangères (ALVE) joue un rôle fondamental tout au long du parcours linguistique des élèves et participe de la construction de leur citoyenneté et de leur ouverture au monde.
Véritables ambassadeurs de leur langue et de leur culture, les assistants de langues vivantes étrangères constituent pour les élèves un point de référence culturel et linguistique authentique, une véritable « fenêtre sur le monde ».
Ce programme concerne tous les élèves des écoles, des collèges et des lycées (voies générale, technologique et professionnelle). Les assistants permettent d’augmenter le temps d’exposition des élèves à la langue étudiée et peuvent intervenir auprès des professeurs de langue ou de disciplines non linguistiques (DNL).
Les missions des assistants de langues vivantes étrangères
Le dispositif des assistants de langues vivantes étrangères en France est un programme de « mobilité entrante » qui propose aux étudiants des pays partenaires de bénéficier d’une expérience professionnelle dans le système éducatif français, tout en perfectionnant leur connaissance de la langue et de la culture française.
Les assistants de langue ont un contrat d’une durée de six ou sept mois, pour une charge hebdomadaire de douze heures au sein des écoles, collèges et lycées généraux, technologiques et professionnels de l'enseignement public.
Dans le premier comme dans le second degré, l’assistant de langue intervient auprès des enseignants (professeurs des écoles, professeurs de langues, professeurs de DNL) pendant le temps scolaire et dans le cadre de projets linguistiques ou pluridisciplinaires. Il contribue alors à renforcer les interactions en langue étrangère et apporte un modèle phonologique et un ancrage culturel authentiques pour les élèves.
Consulter les témoignages des anciens assistants de langue en France sur le site France Éducation international.
Témoignages d'assistants et d'assistantes de langues vivantes.
Maty Ngom
Le programme d'échange Assistant langues est un programme initié il y a 110 ans. Un peu plus de 110 ans maintenant, il est financé par le ministère de l'Éducation nationale et coordonné par le CIEP, le centre international d'études pédagogiques.
Vicky Gusto
Il rassemble près de 4500 assistants qui viennent de 60 pays différents et qui parlent quinze langues différentes. Et ces assistants participent en France à l'enseignement de leur langue et de leur culture dans les écoles, les collèges et les lycées de France.
Maty Ngom
De ce fait, les assistants sont des ambassadeurs de ces langues et contribuent à la diffusion de ces langues dans notre système. Accompagnent les élèves dans leur apprentissage de la langue étrangère, principalement à l'oral, dans des activités ludiques généralement, et accompagnent également les enseignants dans des ateliers autour de l'enseignement de ces langues.
Vicky Gusto
Il est souvent pour les élèves le premier locuteur natif qu'ils rencontrent, celui qui incarne la culture et la langue enseignée. Il est pour les professeurs de langue vivante ainsi que les professeurs du premier degré et plus largement pour l'ensemble des personnels des établissements scolaires, quelqu'un qui va établir un lien, un pont entre deux pays et nouer et développer les relations interculturelles et représenter un pays.
Yara Zreigat
Je souhaitais d'être assistant de langue en France parce que c'était toujours un de mes rêves de venir à Paris et de vivre et découvrir la culture française. Et oui, c'est pour ça que j'ai décidé d'apprendre la langue française. Eh oui, et ce programme me permet de découvrir la culture française et en même temps partager ma culture.
Amber Sweat
J'avais quelques opportunités avec les professeurs qui étaient vraiment français, qui étaient de Paris ou Lyon et j'ai trouvé que j'y ai appris beaucoup de choses avec ces profs sur la culture française qui était complètement indispensable pour mes expériences ici en France et je voulais vraiment donner les mêmes opportunités aux élèves français ici. En 2017, j'ai vécu à Paris, mais j'y suis allée beaucoup en banlieue et j'ai su que je voulais retourner et travailler dans les banlieues au nord de Paris. Et quand je me suis rendu compte que j'étais affectée à l'académie de Créteil, j'étais, excusez-moi, hyper contente. Et me voilà aujourd'hui.
Claudia Nava
J'aime les langues en général et j'ai étudié le français et l'anglais à l'université, à mon pays. Et quand j'ai étudié le français et j'ai fini l'université, j'ai commencé à travailler comme professeur. Alors ça, c'est ma profession actuellement. Et. Je voulais venir en France pour habiter et connaître la culture parce que c'était un rêve pour moi. En Bolivie, dans mon pays. La culture française est une chose très... Qui est? Qui n'est pas très familière avec nous. Parce que c'est très loin. Et je voulais habiter en France pour connaître la culture, les gens, pour améliorer la langue, pour simplement aller à un pays qui est évidemment très très loin. Comme je l'ai déjà dit alors, c'était simplement un rêve de travailler ici, d'apprendre, de connaître.
Amber Sweat
Mon arrivée en France, c'était un peu difficile parce que c'est vraiment difficile dans la région parisienne de trouver un appartement, trouver des logements, trouver des amis, parce qu'il y a beaucoup de différences culturelles entre les États-Unis et la France. Mais après deux ou trois semaines, c'était plus facile. Et quand je reconnais mes collègues, c'était plus facile ici parce que mes collègues étaient incroyables.
Yara Zreigat
Quand je suis arrivée, j'avoue que c'était vraiment très difficile. C'était très difficile pour moi d'approcher les gens parce qu'ils avaient l'air très stressés, pressés. Mais je me suis rendu compte que même si j'ai appris le français en Jordanie, je ne connais pas les mots techniques. Par exemple dans la banque ou dans la pharmacie. Donc c'était difficile.
Claudia Nava
C'était parfait parce que j'avais déjà parlé avec le lycée et en fait je suis arrivée et je savais déjà comment arriver à mon lycée. Et quand je suis arrivée, il y avait évidemment les professeurs qui m'attendaient là-bas. Alors c'était parfait.
Amber Sweat
Quand je suis arrivée, j'ai su que c'était mon travail d'enseigner quelques trucs culturels américains et d'enseigner les cours d'anglais, etc. Mais en fait, c'est moi qui a appris beaucoup de choses de mes élèves parce que j'avais l'opportunité d'avoir beaucoup de conversations avec mes élèves aussi sur la culture ici en France, à Aubervilliers, à Paris. En fait comme assistant de langue, je pense que c'est plus qu'une éducation linguistique, c'est vraiment une éducation que tu peux donner aux élèves. Et il y a une réciprocité entre l'assistant et les élèves, et ça, c'est le bilan que j'ai fait avec mes expériences ici en France.
Claudia Nava
Je crois que comme professeur et comme assistant, dans ce cas, on apprend beaucoup chaque jour et on apprend beaucoup parce que ça, c'est la meilleure chose de travailler avec des élèves. Et bon, quand j'ai commencé, j'avais des expectatives. Et bon, je me sens très très très heureuse maintenant parce que je sens que mes élèves ont amélioré beaucoup leur niveau et je peux montrer ma culture chaque jour. Et je peux apprendre la culture française chaque jour. Alors pour moi, ces six mois ont été très, très positifs dans cette expérience.
Amber Sweat
Je pense que les élèves ont fait des progrès avec moi parce que je pense que dans leur cours on étudie vraiment la grammaire, que les rapports entre la langue et la littérature classique comme ça et les littératures contemporaines. Mais avec moi, il y a vraiment les liaisons culturelles. Donc c'est plus facile parce que je suis américaine et mes élèves regardent beaucoup des médias américains aussi, comme les émissions, les séries, les films, etc. Donc le fait que je peux avoir cette discussion avec les élèves, je pense que ça c'est vraiment très important pour les adolescents français.
Yara Zreigat
Au début de l'année, mes élèves avaient l'air très difficiles et ils n'avaient pas vraiment l'intérêt d'apprendre l'arabe. Donc c'était un défi pour moi de trouver des façons où je peux attirer leur attention et leur faire parler. Mais après le temps, je pense qu'on a réussi à créer une zone de confort où ils peuvent faire des fautes et où je peux être plus à l'aise parce que c'était la première fois que je me suis retrouvée seule devant une classe entière et c'est la première fois que je gère une classe. Le comportement des élèves, donc c'était difficile pour les deux. Mais maintenant, je vois la différence parce que je pense que j'ai réussi à leur faire parler des petites choses comme, qu'est-ce qu'ils ont fait pendant le week-end? On a partagé un peu de nos cultures et j'ai quelques élèves qui viennent aussi d'origine arabe, mais des pays que je ne connais pas très bien. Donc j'ai appris beaucoup de mes élèves aussi. J'ai partagé en même temps beaucoup.
Amber Sweat
Je pense qu'avec moi, ce qui est vraiment important comme assistante, c'est le fait que avec le prof, on apprend vraiment que la culture, la grammaire, excusez-moi le rapport à la littérature classique et traditionnelle, mais avec moi le fait que je suis américaine, ça c'est vraiment important parce que. Mais mes élèves regardent beaucoup des médias américains, donc les films, les séries, etc. la musique, voilà. Vous avez une leçon par rapport au rap aux États-Unis en fait. Et je pense qu'avec ça, mes élèves ont l'opportunité d'avoir ces conversations avec moi. Et ça, c'est vraiment indispensable. Et je pense que ça, c'est pourquoi mes élèves ont amélioré vraiment leur niveau d'anglais.
Yara Zreigat
C'était vraiment un défi de leur faire parler et de trouver des façons pour attirer leur attention. Mais après quelques semaines, c'est devenu plus facile.
Claudia Nava
Je recommande cette expérience parce que pour moi, c'est une expérience complète. On est indépendant, on peut travailler dans un cadre qui est le nôtre, on peut apprendre, on peut voyager bien sûr, et on a beaucoup, beaucoup de choses positives à profiter avec cette expérience.
Maty Ngom
Je recommande beaucoup ce programme, les assistants de langue. Parce que comme étudiant aux États-Unis par exemple, on apprend la langue français, la langue française. Excusez-moi, mais il y a toujours un rapport très traditionnel, très académique. Et comme j'avais mentionné avec mes élèves, j'avais l'opportunité d'apprendre beaucoup de choses sur la culture française, par les Français, par les adolescents. Et j'espère qu'ils avaient l'opportunité aussi d'apprendre quelques trucs culturels avec moi. Donc il y a un échange et c'est vraiment un programme d'échange de la mobilisation. Et si on finit à l'université, c'est déjà beaucoup et je suis hyper contente avec mes expériences ici en France.
Yara Zreigat
*partie en arabe*
Claudia Nava
*partie en espagnol*
Amber Sweat
*partie en anglais*
Accueillir un assistant de langue dans son école ou son établissement
Accueillir un assistant de langue dans son école ou son établissement relève d’une démarche pédagogique d’équipe, qui s’inscrit dans le cadre du projet d’école ou du projet d’établissement. Ce projet, validé par l’inspecteur de circonscription ou le chef d’établissement, contribue activement à l’ouverture internationale de l’école ou de l’établissement, notamment lorsque celui-ci est inscrit dans une démarche de labellisation Euroscol.
La plateforme ADELE
La procédure de demande d’assistants de langue est désormais centralisée et gérée sur la plateforme ADELE, point de rencontre des différents acteurs du programme, que ce soit pour émettre des demandes, les valider ou suivre les affectations.
Les acteurs du programme

Cette infographie présente les acteurs principaux du programme d’échange d’assistants de langue.
France Éducation international sélectionne les assistants de langue et accompagne les acteurs du dispositif.
Le partenaire étranger sélectionne les assistants de langue et les prépare au départ.
Professeur référent :
- Dans le second degré, le professeur de langue a le rôle du professeur référent. Le professeur de langue accueille l’assistant et travaille avec lui.
- Dans le premier degré, le conseiller pédagogique a le rôle du professeur référent. Le conseiller pédagogique oriente et accompagne les assistants sur plusieurs écoles.
L’établissement :
- Dans l’établissement, l’équipe pédagogique définit le projet pédagogique. L’assistant de direction saisit la demande de poste. Le chef d’établissement valide la demande d’assistant. Le secrétariat vérifie les documents administratifs de l’assistant.
- La direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) représente les écoles si elles ne sont pas inscrites sur ADELE.
L’académie :
- Au sein de l’académie, l’inspecteur (IA-IPR ou IEN) valide les demandes de postes. Les gestionnaires au sein de la DPE et la DOS éditent les arrêts de nomination. Le conseiller pédagogique étudie les demandes de postes du premier degré.
L’accueil de l’assistant de langue en 5 étapes
Étape 1 – septembre à décembre : préparation du projet pour l’année N+1
En école ou en établissement, identification des besoins et élaboration du projet pédagogique justifiant le concours d’un assistant de langue étrangère.
Phase 2 – décembre à janvier : formalisation du projet pour l’année N+1
Les équipes pédagogiques qui souhaitent accueillir un ou plusieurs assistant de langue saisissent leur demande via la plateforme ADELE (rubrique « projet pédagogique et conditions matérielles de l’accueil » et « demandes de poste »), selon les modalités communiquées dans la circulaire académique.
Phase 3 – avril à juin : affectations pour l’année N+1
France Éducation international (FEI) et ses partenaires étrangers mettent à disposition les dossiers des assistants de langue sur ADELE. Les rectorats se chargent d’affecter les assistants au sein des écoles et des établissements via cette même plateforme. Les arrêtés de nomination sont ensuite téléversés sur ADELE avant la fin juin pour une prise de fonction des assistants au 1er octobre.
Phase 4 : mai à septembre – préparation de l’accueil des assistants
Les académies, les DSDEN, les écoles et les établissements engagent dès leur affectation un dialogue régulier avec les assistants de langue pour les accompagner dans leur intégration en France et leurs démarches administratives (aide à la recherche de logement, etc.).
Le professeur référent constitue pour l’assistant de langue un interlocuteur privilégié. Identifié dans ADELE, il guide et accompagne l’assistant de langue tout au long de l’année et coordonne le travail des équipes.
Phase 5 : septembre à octobre – accueil des assistants et prise de poste
Les assistants arrivent en France courant septembre pour une prise de poste au 1er octobre. Tous les acteurs les accompagnent dans leur installation administrative et leur prise de poste : ouverture du compte en banque, renseignement du dossier financier, inscription à la sécurité sociale, élaboration de l’emploi du temps, mise à disposition de ressources pédagogiques.
Début octobre, un stage d’accueil académique ou départemental réunit les assistants de langue pour faciliter leur prise de fonction et les accompagner dans leurs missions.
Outils pour l'assistant et l'établissement
Le rôle de France Éducation international
France Éducation international (FEI,) coordonne depuis 2004 la gestion de ce programme pour le ministère chargé de l’éducation nationale Dans ce cadre, en partenariat avec les partenaires étrangers, il conduit la campagne de recrutement et d'affectation des assistants dans les académies et vice-rectorats.
La direction générale de l'enseignement scolaire (Dgesco) arrête, quant à elle, la ventilation par langue et par degré en fonction des choix proposés par les académies dans le respect de leur plafond d'emplois et en fonction de leur politique des langues.
Cadre réglementaire
Le statut et les missions des assistants de langues vivantes sont définis par la circulaire n° 2016-080 du 17 mai 2016 publiée au BO n° 20 du 19 mai 2016.
La rémunération mensuelle brute des assistants de langues vivantes a été revalorisée par l’arrêté du 21 juillet 2022 publié au BO n°31 du 25 août 2022.
Le programme des assistants de langue en chiffres pour l’année scolaire 2022-2023
- 66 pays partenaires ;
- 16 langues : allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, hébreu, italien, japonais, néerlandais, norvégien, polonais, portugais, russe, tchèque, turc, langue des signes ;
- 4 500 assistants de langue.