Mesures et actions pour lutter contre le décrochage

La lutte contre le décrochage scolaire commence avec l’inscription du droit à la formation de tous les jeunes dans le code de l’éducation et dans les mesures prises pour que le fonctionnement du système éducatif permette l’exercice de ce droit. En complémentarité, les partenaires des plates-formes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD) proposent et mutualisent des dispositifs et solutions répondant aux besoins des jeunes décrocheurs au sein des territoires.

Mis à jour : janvier 2025

Les mesures de soutien à la lutte contre le décrochage

Les 3 champs de la politique de lutte contre le décrochage scolaire

Prévention :

  • Définition : posture, gestes et pratiques professionnels, stratégies, organisations et dispositifs visant à encourager la persévérance scolaire et à favoriser la réussite de tous les élèves.
  • Public cible : tous les élèves (actions structurelles), élèves présentant des risques (actions spécifiques).
  • Exemple de dispositif : actions liées à l'obligation scolaire, prévention de l'exclusion, climat scolaire, implication des parents, pratiques pédagogiques, pratiques coopératives, prise en charge globale, enseignement mutuel...

Intervention :

  • Définition : dispositifs et actions mis en œuvre suite à l’identification de signes de décrochage (passivité, travail non fait, difficultés scolaires, absences perlées ou absentéisme…). Le repérage est un prérequis à l'intervention.
  • Public cible : élèves en situation de décrochage mais qui n'ont pas encore quitté le système scolaire. Élèves individuels ou groupes d’élève.
  • Exemple de dispositif : actions d'accompagnement scolaire ou socio-éducatif (modules, tutorat entre pairs...), recherche ponctuelle de solutions, PAFI…

Remédiation :

  • Définition : elle a pour objectif le retour en formation, l'accès à une qualification ou l'accès à un emploi d’élèves ayant déjà décroché.
  • Public cible : élèves décrochés.
  • Exemple de dispositif : structures de retour à l‘école (microlycées, microcollèges, lycées de la seconde chance), Ecoles de la 2e chance, EPIDE, service civique…

La lutte contre l’absentéisme

La lutte contre l’absentéisme, l’obligation de formation et le soutien à la parentalité sont les premiers de la prévention du décrochage scolaire.

L’obligation de formation

L'obligation de formation pour les jeunes de 16 à 18 ans prévue par la loi n° 2019-791 du 26 juillet 2019 pour une école de la confiance (article 15) est entrée en vigueur à la rentrée de septembre 2020 (article L 114-1 du code de l'éducation). Elle concerne à la fois les jeunes mineurs « décrocheurs » sans qualification et ceux qui possèdent un diplôme et ne trouvent ni en emploi ni en formation. C'est l'ambition de ne laisser aucun jeune mineur sans solution de formation et d'accompagnement et également l'objectif du plan « 1 jeune / 1 solution ».

Le droit au retour en formation initiale

Afin de réduire les sorties du système scolaire sans diplôme, l'article 14 (code de l'éducation L122-2) introduit un droit au retour en formation qui permet :

  • à des jeunes sortant sans qualification du système éducatif d'obtenir un diplôme général, technologique ou professionnel, ou un titre à finalité professionnelle sous statut de la formation initiale, de l'apprentissage ou en tant que stagiaire de la formation professionnelle ;
  • à des élèves ayant quitté le système éducatif sans certification professionnelle d'acquérir un diplôme professionnel inscrit au RNCP (décret n° 2014-1453  et décret n° 2014-1454 pour les bacheliers généraux et la circulaire du 20 mars 2015 pour les bacheliers technologiques).

Droit au retour en formation initiale pour les sortants du système éducatif sans diplôme ou qualification professionnelle (circulaire du 20 mars 2015)

La re préparation de l’examen en cas d’échec

Conformément à l’article D.331-42 modifié, les élèves ayant été ajournés aux examens des voies générale, technologique et professionnelle (baccalauréat, BT, BTS, CAP) sont autorisés, à la rentrée scolaire qui suit immédiatement cet échec, à les préparer à nouveau dans l'établissement dans lequel ils étaient précédemment scolarisés. Ce droit s'exerce une seule fois.  Pour lutter contre le décrochage scolaire et les sorties précoces sans qualification, chaque élève issu de l’établissement est recontacté, qu’il soit ou non volontaire pour préparer à nouveau son examen. Cette disposition s’inscrit notamment, dans le cadre de l’obligation de formation 16-18 (Article L114-1).

Les PAFI : aménager le parcours des élèves en risque de décrochage scolaire

Les parcours aménagés de formation initiale (PAFI) représentent une opportunité pour les jeunes en risque de décrochage scolaire. En combinant des activités scolaires avec des expériences pratiques, ils offrent aux élèves une voie flexible et personnalisée pour poursuivre leur formation tout en développant leurs compétences et en renforçant leur engagement dans leur parcours éducatif et professionnel.

Les PAFI peuvent entre proposés à des jeunes d'au moins 15 ans en risque de décrochage et scolarisés dans un établissement du second degré. Ils offrent la possibilité de suivre un parcours aménagé constitué de temps scolaire et d'activités telles qu'un stage en entreprise ou une période en service civique. Les PAFI permettent aux jeunes de conserver leur statut scolaire pendant toute la durée du parcours, qui peut varier de quelques semaines à une année maximum. Ces parcours sont conçus pour répondre aux besoins spécifiques de chaque élève en termes d'apprentissage et de développement personnel, tout en favorisant leur engagement dans des activités concrètes et professionnelles.

Le PAFI Tous droits ouverts

La démarche PAFI-TDO vise à offrir une solution personnalisée aux élèves en risque de décrochage pour lesquels seules les solutions internes à l’éducation nationale ne répondent pas à leurs besoins. Elle s’appuie sur les dispositifs proposés par les partenaires des plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD) pour construire un parcours sur mesure.

Ressources

Parcours Ambition Emploi

Le parcours Ambition emploi (Arrêté du 18 juillet 2023 relatif au parcours Ambition emploi) vise à sécuriser l’accès à l’emploi ou à une poursuite d’études pour tous les élèves venant d’achever leur cycle de formation au lycée professionnel. Il s’appuie sur un partenariat avec l’ensemble des acteurs territoriaux de la formation et de l’insertion des jeunes réunis au sein des plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD), tout particulièrement la mission locale.

Le parcours personnalisé est construit par le lycée en partenariat avec les opérateurs du service public de l’emploi pour répondre aux besoins des élèves en vue d’un accès à l’emploi ou d’une poursuite d’études. La durée du parcours est adaptée aux objectifs définis pour chaque élève et ne peut excéder quatre mois.

Ressources

L'offre des réseaux FOQUALE

Dans l’éducation nationale, à l’échelle des districts scolaires et des bassins de formation, des groupements d’établissements s’organisent en réseaux formation qualification emploi (FOQUALE) pour assurer au sein des PSAD, la prise en charge des jeunes âgés de 16 à 25 ans qui reviennent en formation initiale dans le cadre du droit au retour en formation et de l’obligation de formation. Les réseaux FOQUALE contribuent au développement d’une offre de solutions diversifiée permettant de proposer aux jeunes concernés de construire des parcours personnalisés.

Les structures de retour à l'école (SRE)

Au sein des réseaux FOQUALE, le développement de structures de retour à l’école (SRE) tels que les microlycées, microcollèges ou les lycées de la nouvelle chance permet aux jeunes qui ont interrompu leur parcours scolaire de reprendre une formation diplômante dans une des structures recensées. Innovantes, les pratiques qui y sont déployées alimentent une réflexion utile à la lutte contre le décrochage et au développement de la persévérance scolaire dans l’ensemble du système éducatif. Les parcours proposés dans ces structures permettent le retour en formation et visent la réussite au baccalauréat ou à un autre diplôme. Les SRE se développent, notamment dans la voie professionnelle, et apportent également une réponse pour les collégiens avec l’ouverture de plus de 30 nouveaux microcollèges.

Liste des structures de retour à l’école

Les partenaires

Les Écoles de la deuxième chance (E2c)

Les Écoles de la deuxième chance (E2c) proposent une offre spécifique aux décrocheurs sans qualification avec des parcours de 6 mois pour une remise à niveau en fin de collège et une intégration à la fois sociale et professionnelle avec des périodes importantes de stages en entreprise.

L'Epide

L'Epide, établissement public d'insertion dans l'emploi, accueille des jeunes décrocheurs sans aucune qualification ni diplôme et leur propose des cessions d'une durée moyenne de 8 mois en internat où la resocialisation est l'objectif principal. Les stagiaires y suivent des cours de remise à niveau et les valeurs de type militaires y sont importantes.

Le service militaire adapté (SMA) et le service militaire volontaire (SMV)

Relevant du ministère des Outremer, le service militaire adapté (SMA) est un dispositif militaire d'insertion socioprofessionnelle des jeunes ultramarins, de 18 à 25 ans, éloignés du marché de l'emploi. Le service militaire volontaire est une contribution du ministère des Armées dans le domaine de l'insertion citoyenne et professionnelle de jeunes Français de métropole et de l'étranger âgés de 18 à 25 ans exclus du marché de l'emploi. Il s'agit de proposer aux jeunes un parcours d'insertion vers l'emploi, de 6 à 12 mois, au sein d'unités militaires spécifiques. Cette durée variable permettra d'offrir à tous les volontaires stagiaires un parcours individualisé qui s'organisera autour de deux piliers : formation à la vie collective et formation professionnelle.

Des partenaires implantés au niveau des territoires