Enseigner à des jeunes sourds

Depuis 2005, la langue des signes française (LSF) est reconnue comme une langue à part entière. Tout élève concerné (sourd, malentendant ou non) peut bénéficier d'un enseignement en langue des signes.

Mis à jour : juin 2023

Pôle d’enseignement des jeunes sourds

Le pôle d’enseignement des jeunes sourds (PEJS) permet de regrouper dans un secteur géographique donné des ressources nécessaires à l'accompagnement des élèves sourds de la maternelle au lycée, quel que soit leur projet linguistique. Deux parcours sont possibles : le parcours bilingue (LSF/ français écrit) et le parcours en langue française (français oral et écrit).

Dans l'éducation et le parcours scolaire des jeunes sourds ou malentendants, l'article L. 112-3 du code de l'éducation pose le principe de la liberté de choix entre :

  • une communication bilingue : langue des signes française (LSF) et langue française écrite,
  • une communication en langue française écrite et orale : avec ou sans appui du langage parlé complété (LPC) ou de la langue des signes françaises (LSF).

La circulaire n°2017-011 du 3 février 2017 précise le parcours de formation des jeunes sourds ou malentendants et décline :

  • les conditions d'exercice du choix par les familles du mode de communication,
  • les modalités de scolarisation des jeunes sourds ou malentendants,
  • les différents parcours au sein du pôle d'enseignement pour jeunes sourds ou malentendants (PEJS).

Si la LSF peut être la langue d'enseignement des élèves sourds ou malentendants, elle peut être enseignée aux élèves non sourds (notamment les enfants entendants de parents sourds ou Children Of Deaf Adults-CODA). Au lycée, la LSF est un enseignement optionnel de la voie générale et technologique.

Parcours bilingue (LSF/français écrit)

Pour le parcours bilingue, la LSF est la langue première des élèves : elle est la langue d'enseignement mais aussi une langue enseignée. Le parcours bilingue permet à l'élève sourd de suivre les enseignements en LSF et d'apprendre le français progressivement, essentiellement via l'écrit et grâce à la LSF. Tout au long de sa scolarisation, l'élève approfondit sa maitrise de la LSF tout en intégrant progressivement des éléments de la culture sourde.

En fonction du nombre d'élèves et des ressources à disposition, deux organisations sont possibles :

  • une classe d'élèves sourds exclusivement : l'enseignant communique exclusivement en LSF ;
  • une classe mixte d'élèves sourds et d'élèves entendants : deux enseignants dispensent conjointement les cours, l'un communique en LSF, l'autre en français et à l'oral.

Les enseignants des classes bilingues sont :

  • des enseignants sourds ayant atteint le niveau C1 du cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL),
  • ou des enseignants formés ayant atteint le niveau B2 et visant le niveau C1 du CECRL.

Au collège, les élèves du PEJS peuvent bénéficier d'un interprète professionnel. Celui-ci travaille de concert avec l'enseignant mais n'assure pas de tâche d'enseignement.

Parcours en langue française

Lorsque l'élève sourd ou malentendant et sa famille souhaitent privilégier le français oral, ils peuvent choisir le parcours en langue française. Dans ce cas, c'est le français oral qui est utilisé pour communiquer.

Le parcours en langue française peut s'effectuer avec appui :

  • du langage parlé complété (LPC),
  • de la langue des signes française, LSF (en tant que langue seconde).

Textes de référence

Parcours de scolarisation du jeune sourd

Articles R 351-21 à R 351-26 du code de l'éducation : dispositions particulières en faveur des jeunes sourds.

Circulaire n°2017-011 du 3 février 2017 publiée au BOEN n°8 du 23 février 2017 : mise en œuvre du parcours de formation du jeune sourd.

Choix de la langue de communication

Article L 112-3 du code de l'éducation
« Dans l'éducation et le parcours scolaire des jeunes sourds, la liberté de choix entre une communication bilingue, langue des signes et langue française, et une communication en langue française est de droit. Un décret en Conseil d'État fixe, d'une part, les conditions d'exercice de ce choix pour les jeunes sourds et leurs familles, d'autre part, les dispositions à prendre par les établissements et services où est assurée l'éducation des jeunes sourds pour garantir l'application de ce choix. »

Article L.312-9-1 du code de l'éducation
« La langue des signes française est reconnue comme une langue à part entière. Tout élève concerné doit pouvoir recevoir un enseignement de la langue des signes française. Le Conseil supérieur de l'éducation veille à favoriser son enseignement. Il est tenu régulièrement informé des conditions de son évaluation. Elle peut être choisie comme épreuve optionnelle aux examens et concours, y compris ceux de la formation professionnelle. Sa diffusion dans l'administration est facilitée. »