Opération « Un livre pour les vacances »
Action emblématique marquant l'engagement du ministère en faveur de la lecture, l'opération « Un livre pour les vacances » permet à tous les écoliers de CM2 de quitter l'école primaire avec un livre à lire pendant l'été. Les élèves peuvent partager le plaisir de lire avec leur famille, leurs camarades et leurs professeurs.
Cette page propose des ressources pour découvrir l’œuvre en CM2, encourager la lecture personnelle durant l’été et en approfondir la connaissance à la rentrée en classe de 6e.
Mis à jour : juin 2024
Un livre pour les vacances 2024
Comme chaque année, l’opération « Un livre pour les vacances » permet à tous les écoliers de CM2 de recevoir une œuvre de la littérature française pour les accompagner durant les vacances d’été. Pour cette édition 2024, le récit initiatique L’homme qui plantait des arbres de Jean Giono a été choisi dans le contexte du changement climatique, afin de sensibiliser mieux encore les élèves à la protection de la nature et développer leur conscience écologique. Le citoyen de demain ne peut se concevoir indépendamment de la nature et de son devenir.
Chaque année, l’illustration du livre est confiée à un artiste contemporain de grand talent. Après Joann Sfar, Voutch, Emmanuel Guibert, Rebecca Dautremer, Catherine Meurisse et Catel, c’est Pierre-Emmanuel Lyet qui, avec ses crayons de couleurs vives, accompagne le jeune lecteur du désert à la luxuriance de la forêt, dans un mouvement guidé par l’émotion, du contemplatif à l’intime. Ces illustrations associées à la beauté de la langue de Giono mettent en valeur le travail patient et opiniâtre d‘Elzéard Bouffier et son inoubliable rencontre avec le narrateur.
Du 23 mai au 5 juillet 2024 : distribution d’un exemplaire à tous les élèves de CM2.
Les écoles peuvent inscrire, sur justificatif, les élèves porteurs d’une déficience visuelle et/ou d’un trouble cognitif (dys, TDA-H, TSA) sur le site de la Médiathèque Valentin Haüy, qui permet de disposer gratuitement du livre en version audio avec voix humaine ou voix de synthèse, ainsi qu’en braille numérique.
D'ici la rentrée scolaire, les professeurs de français de 6e recevront également un exemplaire via la direction des services départementaux de l'éducation nationale (DSDEN) dont ils dépendent.
Découvrir l'ouvrage en classe
À la remise du livre, un temps de présentation de l'ouvrage est organisé pour susciter l'intérêt de chaque écolier et l'envie de lire.
En amont de la réception de l’ouvrage, les professeurs peuvent commencer à faire découvrir à leurs élèves L’homme qui plantait des arbres ainsi que l’univers de Jean Giono en prenant appui sur les ressources proposées. Destinées aux classes de CM2 pour accompagner la découverte du livre, ces ressources peuvent également être utilisées dans le cadre de la liaison CM2/6e et en début d’année de 6e.
Extrait du texte
Consulter ci-dessous le texte des premières pages de L'homme qui plantait des arbres de Jean Giono.
L'homme qui plantait des arbres de Jean Giono
GrandPalaisRmnÉditions - Texte des pages 8 à 17
Avertissement :
Les mots suivis d’un astérisque* sont expliqués dans le lexique à la fin de cet extrait.
[...]
Il y a environ une quarantaine d’années, je faisais une longue course à pied, sur des hauteurs absolument inconnues des touristes, dans cette très vieille région des Alpes qui pénètre en Provence. Cette région est délimitée au sud-est et au sud par le cours moyen de la Durance, entre Sisteron et Mirabeau ; au nord par le cours supérieur de la Drôme, depuis sa source jusqu’à Die ; à l’ouest par les plaines du Comtat Venaissin et les contreforts* du Mont-Ventoux. Elle comprend toute la partie nord du département des Basses-Alpes, le sud de la Drôme et une petite enclave* du Vaucluse.
C’était, au moment où j’entrepris ma longue promenade dans ces déserts, des landes* nues et monotones, vers 1 200 à 1 300 mètres d’altitude. Il n’y poussait que des lavandes sauvages.
Je traversais ce pays dans sa plus grande largeur et, après trois jours de marche, je me trouvais dans une désolation sans exemple. Je campais à côté d’un squelette de village abandonné. Je n’avais plus d’eau depuis la veille et il me fallait en trouver. Ces maisons agglomérées, quoique en ruine, comme un vieux nid de guêpes, me firent penser qu’il avait dû y avoir là, dans le temps, une fontaine ou un puit. Il y avait bien une fontaine, mais sèche. Les cinq à six maisons, sans toiture, rongées de vent et de pluie, la petite chapelle au clocher écroulé, étaient rangées comme le sont les maisons et les chapelles dans les villages vivants, mais toute vie avait disparu.
C’était un beau jour de juin avec grand soleil, mais sur ces terres sans abri et hautes dans le ciel, le vent soufflait avec une brutalité insupportable. Ses grondements dans les carcasses des maisons étaient ceux d’un fauve dérangé dans son repas.
Il me sembla apercevoir dans le lointain une petite silhouette noire, debout. Je la pris pour le tronc d’un arbre solitaire. À tout hasard, je me dirigeai vers elle. C’était un berger. Une trentaine de moutons couchés sur la terre brûlante se reposaient près de lui.
[...]
Lexique :
- Bonne fortune : chance heureuse.
- Contreforts : petites chaînes de montagnes s’appuyant sur le Mont-Ventoux.
- Enclave : territoire placé à l’intérieur d’un autre.
- Lande : terre non cultivée où poussent des plantes sauvages.
- Ligneuses : dures comme du bois.
Télécharger les illustrations de « L'homme qui plantait des arbres » par Pierre-Emmanuel Lyet
À la rencontre de ...
L’homme qui plantait des arbres en quelques mots
L’homme qui plantait des arbres est le récit d’une transformation silencieuse.
Sur une plaine désertique et échevelée par les vents, Elzéard Bouffier plante des milliers d’arbres. Il arpente chaque jour la terre pour restaurer un monde habitable. « Mais la transformation se faisait si lentement qu’elle entrait dans l’habitude sans provoquer d’étonnement ». Après la Première Guerre mondiale, le narrateur découvre un nouveau paysage : il marche dans une forêt et l’eau coule à nouveau.
Le monde ne sera que ce que nous en ferons. Voilà la grande leçon de Jean Giono sur la puissance de la persévérance et de la générosité qui nous conduit toujours plus loin que nous-mêmes. En plantant des arbres, dans des « efforts quotidiens », Elzéard Bouffier a produit quelque chose de plus grand que lui, et qui lui survivra.
Jean Giono en quelques mots
Jean Giono est né le 30 mars 1895 à Manosque dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Il est contraint de quitter le collège à l’âge de 16 ans afin d’aider financièrement sa famille. Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, il en sort sain et sauf mais profondément pacifiste.
En 1930, Giono, qui a toujours aimé inventer des histoires, décide de se consacrer à l’écriture. Ses premiers romans, tels Colline, Un de Baumugnes et Que ma joie demeure, célèbrent la nature. Après la Seconde Guerre mondiale, Giono rencontre un succès considérable, en 1951, avec le Hussard sur le toit. Il fut également scénariste et historien.
Jean Giono est mort le 9 octobre 1970 à Manosque.
Pierre-Emmanuel Lyet en quelques mots
Pierre-Emmanuel Lyet partage ses activités entre l’illustration, la réalisation de films d’animation et la direction artistique. Son travail explore les thématiques de l’enfance, de l’imaginaire et de la nature.
Ses dessins colorés sont publiés dans la presse française et internationale ainsi que dans l’édition jeunesse et en galeries. Il est l’auteur-illustrateur de Ce jour-là et le dessinateur de Renata. Ses films Parade, Pierre et le loup et Luz & les Sonidos ont été primés dans de nombreux festivals. En 2024, il est lauréat de la Villa Albertine à New York, où il réalisera son prochain livre.
Encourager la lecture personnelle pendant l’été
Les activités décrites dans les ressources proposées sur cette page sont de nature à nourrir la curiosité de l’élève et à faciliter son appropriation de l’œuvre. Elles visent ainsi à susciter l’engagement de l’élève dans une lecture personnelle et autonome.
Ces activités peuvent être intégrées dans un carnet de lecture, poursuivie et réinvesties à la rentrée en classe de 6e. Elles peuvent être exploitées dans le cadre des enseignements, notamment de français, d’histoire-géographie-EMC et de SVT, ainsi que dans celui de l’éducation au développement durable.
Ressources complémentaires
Un film d'animation québécois a été réalisé par l'illustrateur Frédéric Back pour Radio-Canada en 1987 à partir de la nouvelle de Jean Giono.
La version originale française de L'homme qui plantait des arbres est narrée par Philippe Noiret. Le film a reçu de nombreux prix, dont le Cristal du court métrage du Festival international du film d'animation d'Annecy en 1987 et l'Oscar du meilleur court métrage d'animation en 1982.
Des ressources en ligne pour découvrir et approfondir ses connaissances sur Jean Giono et son œuvre
- le dossier Jean Giono sur le site Gallica de la BnF ;
- une capsule sonore « Les arbres qui plantaient des arbres : Jean Giono et les plantes » (3min) France Culture ;
- une vidéo d’archive de l’INA « Entretien avec Jean Giono un an avant sa mort » (3min30), Lumni enseignement ;
- un reportage au Contadour sur les pas de Jean Giono « Jean Giono et la nature, l'homme qui plantait des phrases » (39 min), France Inter ;
- les ressources de l’exposition Giono MUCEM décembre 2019.
Des ressources en ligne pour découvrir l’univers graphique de Pierre-Emmanuel Lyet
- Son site professionnel ;
- une vidéo « Du Bout Des Doigts : Pierre-Emmanuel Lyet » (13min31), Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis.
Pour aller plus loin
Retrouver l'opération « Un livre pour les vacances » sur le site education.gouv.fr