publié le 15 nov 2022 par Hélène HORSIN MOLINARO
Des chercheurs et ingénieurs de l’université de Franche-Comté, de SUPMICROTECH-ENSMM et du CNRS, au laboratoire FEMTO-ST ont développé un robot miniature capable de manipuler des objets micrométriques, à peine visibles à l’œil nu, à des vitesses et précisions jamais atteintes. Ces travaux font l’objet d’une publication dans la revue Science Robotics d’août 2022.
MiGriBot est un robot miniature capable de réaliser des opérations de prise et dépose d’objets submillimétriques avec des vitesses et des précisions inégalées. Il est capable de saisir et de manipuler des micro-objets à peine visibles à l’œil nu (de 40 micromètres à plusieurs centaines de micromètres, μm) et peut réaliser 720 opérations de prise et dépose de micro-objets par minute, avec une précision inférieure au micromètre. Ces performances font de lui le robot le plus rapide au monde, toutes échelles confondues.
La vitesse et la précision sont deux enjeux majeurs dans les systèmes automatisés de production et de l’industrie du futur (ou Industrie 4.0). Ce robot servira à assembler des systèmes micro-électro-mécaniques et optiques (MEMS/MOEMS) utilisés dans l’industrie de l’électronique où les besoins en cadence de travail sont de plus en plus élevés. Grâce à sa vitesse et à sa compacité, plus de 2000 robots pourront être placés dans 1 m2 pour réaliser plus d’un million d’opérations par seconde !
Les performances de MiGriBot sont rendues possibles grâce à son architecture unique qui lui permet de saisir et de manipuler des micro-objets. Là où les autres microrobots ont une extrémité rigide, MiGriBot repose sur un nouveau principe avec une extrémité articulée. Ce détail fait toute la différence car cette extrémité articulée permet de piloter une micro-pince sans aucun fil ni actionneur embarqué ! Le second avantage de ce robot est que toutes ses mobilités, y compris la micro-pince placée sur l’extrémité articulée, sont actionnées depuis la base du robot, rendant ses parties mobiles très légères. Enfin, sa structure robotique n’occupe qu’une surface de 20 x 20 mm2. Ce niveau de compacité est obtenu en utilisant du silicium pour les éléments rigides, un polymère comme articulations souples et des actionneurs piézoélectriques dotés de capteurs de position. MiGriBot est donc plus léger, plus compact et plus rapide que les microrobots de manipulation déjà existants.
► Voir le communiqué de presse sur le site du CNRS