publié le 16 juin 2015 par Jean-Christophe DUCHATEAU
Le marché des poudres métalliques utilisables dans le procédé de fabrication additive, cette "impression 3D" de pièces métalliques, est en pleine croissance. La technologie met en œuvre un faisceau laser ou d’électrons qui provoque la fusion des particules métalliques, déposées ou projetées à la forme voulue. Elle propose une solution de substitution à la fonderie de précision pour une large gamme d’alliages : inox, base nickel, cobalt ou cuivre. Plus rarement des bases titane ou aluminium, plus compliquées à mettre en œuvre.
En amont de la filière, les fabricants de métaux en poudre fournissent la matière première. Ces poudres métalliques existent depuis plus de quarante ans, mais il a fallu les adapter, en modifiant la taille des grains. A ce stade, "il y a très peu d’acteurs français. En fait, nous sommes probablement les seuls", relève Adeline Riou, responsable des ventes et du marketing des poudres métallurgiques d’Erasteel (filiale d’Eramet). Erasteel produit des poudres sur trois sites, mais le seul à fournir des produits adaptés à la fabrication additive est situé à Irùn, dans le pays basque espagnol (les autres sont en France et en Suède). Adeline Riou, par ailleurs vice-présidente du groupe de travail fabrication additive de l’Epma (European powder metallurgy association), note une cassure dans la courbe de croissance cette année, avec un passage progressif de la R&D à la production de série. "La demande augmente, donc nous augmentons nos capacités de production", affirme-t-elle.
La grande majorité de ces poudres est importée et le marché est partagé entre Erasteel, le suédois Hoganas, l’anglais LPW, le canadien Tekna et quelques autres. En conclusion d’une rencontre organisée autour de l’acier par MPE Media le 3 juin, le directeur général de la Fédération forge-fonderie Jean-Luc Brillanceau tirait la sonnette d’alarme sur la nécessité, pour les fondeurs français, d’acquérir la technologie de fabrication des poudres, matières premières d’une nouvelle technologie à même d’avoir un impact sur les activités de l’un des plus vieux métiers au monde. "Nous exerçons des métiers de tradition, qui ont beaucoup évolué, mais peut-être pas suffisamment, et pas assez vite", regrette-t-il.
La PME Beam fabrique les machines qui mettent en œuvre la technologie LMD (par projection à travers une buse de poudre fondue par un faisceau laser). Elle diffère du selective laser manufacturing (frittage sélectif par laser), qui consiste à étaler une couche de poudre, fondre au laser la base de la forme sélectionnée, puis étaler la couche suivante... jusqu'au montage complet de la forme. Son responsable R&D, Jonathan Fréchard, note, comme Erasteel, une accélération cette année, avec des ventes fermes dans l’aéronautique qui seront annoncées au Bourget. Mais également une diversification dans le nucléaire, le ferroviaire, le naval, le spatial…
L'intégralité de l'article : http://www.usinenouvelle.com/article/la-france-ne-doit-pas-rater-le-cap-...
Source : L'usine nouvelle
http://www.usinenouvelle.com/