publié le 18 mar 2022 par Hélène HORSIN MOLINARO
Le Dragonfly, Libellule en français, est la 4ème mission du programme américain New Frontiers qui regroupe plusieurs missions spatiales en charge de l’exploration du système solaire. Le lancement est prévu pour 2027, son atterrissage et le début des opérations en 2034. Le cœur de la mission sera constitué d’un drone volant de plusieurs centaines de kilogrammes qui permettra d’étudier une douzaine de sites géologiques différents à la surface de Titan, le plus gros satellite naturel de Saturne.
La mission spatiale Cassini-Huygens (2004-2017), qui a exploré le système saturnien, a permis d’en savoir plus sur une des lunes de Saturne. Titan, dont les paysages et la chimie rappellent ceux de notre Terre, présente une atmosphère et une chimie du carbone et de l’azote à l’origine de molécules organiques complexes et diversifiées. Cette chimie, qui pourrait produire des espèces chimiques clé pour les organismes vivants, garde encore aujourd’hui une grande part de mystères.
La mission Dragonfly est dédiée entre autres à éclaircir ce mystère. Le drone atterrira de manière autonome dans le champ de dunes de Shangri-La pour explorer cette région particulièrement propice au développement d’une chimie d’intérêt pour la vie. Voici quelques mesures de surface prévues :
Les objectifs scientifiques de la mission Dragonfly seront principalement remplis par des mesures de surface, mais certaines mesures programmatiques et scientifiques en vol seront également effectuées :
En ce début d’année 2022, le CNES (Centre national d'études spatiales) et la NASA (National Aeronautics and Space Administration) ont signé un accord de coopération. La contribution française principale porte sur la conception et la construction du système DraMS-GC, un chromatographe en phase gazeuse qui fait partie de DraMS (Dragonfly Mass Spectrometer), un ensemble instrumental permettant une analyse chimique soit par désorption laser, soit par chromatographie en phase gazeuse, couplés à un spectromètre de masse. Ces deux modes d’analyse permettront de rechercher et d’identifier une large palette de composés organiques et de potentielles biosignatures (traces de vie) dans des échantillons d’atmosphère et de surface.
► Voir le communiqué de presse sur le site du CNRS.