publié le 11 avr 2022 par Hélène HORSIN MOLINARO
Depuis février 2021 le robot Perseverance de la Nasa arpente la surface de Mars, pour la première fois, il a enregistré « l’environnement sonore » de la planète rouge. Une équipe internationale dirigée par un enseignant-chercheur de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier et regroupant des scientifiques du CNRS et de l’ISAE-SUPAERO a publié dans Nature le 1er avril 2022 l’analyse de ces sons, obtenus grâce à l’instrument SuperCam construit en France sous l’autorité du CNES.
L’ambiance sonore de la planète rouge a été enregistrée par Perseverance pour la première fois le 19 février 2021 au lendemain de son arrivée sur Mars. Ces sons se situent dans le spectre audible de l’humain, entre 20 Hz et 20 kHz. Ils révèlent que Mars est calme : hormis le vent, les sources sonores naturelles sont rares.
Les scientifiques se sont aussi intéressés aux sons générés par le rover lui-même : les ondes de chocs produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity. L’étude de la propagation sur Mars de ces sons, dont le comportement est parfaitement connu sur Terre, permet de caractériser les propriétés acoustiques de l’atmosphère martienne. Les scientifiques ont ainsi montré que la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 m/s, contre 340 m/s sur notre planète. Le plus surprenant est qu’il existe deux vitesses du son sur Mars : une pour les aigus et une pour les graves. Autre différence, l’atténuation du son est plus forte sur Mars que sur Terre, particulièrement les aigus qui se perdent très vite, même à faible distance contrairement aux graves. Tous ces facteurs rendraient une conversation difficile entre deux personnes séparées de seulement cinq mètres. Ils sont dus à la composition de l’atmosphère de Mars (96% de CO2, 0,04% sur Terre) et la très faible pression à sa surface (170 fois plus faible que sur Terre). Après un an de mission, cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore ont été captées au total.
► Voir le communité de presse sur le site du CNRS.
► Écouter le tout premier son martien.