Accueillir les élèves après un événement traumatique

Un ensemble de principes et de conseils d’actions sont mis à la disposition des équipes pédagogiques et éducatives dans cette page. Ils visent à proposer des réponses immédiates, de court terme, aux questionnements et réactions des élèves après un événement traumatique.

Mis à jour : octobre 2024

Quelques principes pour accueillir la parole des élèves

  • Accueillir l'expression de l'émotion des élèves, sans sous-estimer, y compris chez les très jeunes enfants, leur capacité à saisir la gravité des situations ;
  • Rassurer les élèves : cet événement est exceptionnel, l'école reste un espace protégé ;
  • Être attentif au « niveau de connaissance » que les élèves ont de l'événement : certains élèves peuvent n'en avoir aucune connaissance ; d'autres ne disposer que d'éléments partiels, voire erronés, provenant de sources variées. Il faut aider à clarifier les termes entendus et répétés, pour que les élèves ne restent pas enfermés dans un présent dominé par la peur.
  • Respecter la sensibilité des élèves (le sentiment de peur, d'incompréhension, d'injustice, de révolte...) ;
  • Ne pas hésiter à différer la réponse pédagogique pour prendre du recul et proposer une réponse collective dans le cadre des enseignements ou d’actions éducatives ;
  • Informer les responsables légaux, pour les élèves les plus jeunes, des actions pédagogiques entreprises.

Après évaluation de la situation et en cas de besoin, privilégier les co-interventions, notamment avec les personnels sociaux et de santé, afin de recueillir des paroles d'élèves exprimant un mal-être.

Document à consulter pour l'accueil spécifique des élèves du premier degré Document à consulter pour l'accueil spécifique des élèves du premier degré

Anticiper d'éventuelles difficultés

Des élèves (et leurs familles) peuvent manifester une opposition à toute évocation à l'École de ces événements violents. Les personnels pourront rappeler que ces questions seront abordées par les élèves entre eux et que par conséquent il est nécessaire :

  • de rassurer les élèves par rapport à des événements violents et traumatisants ;
  • de faire jouer à l’école son rôle éducatif en permettant aux élèves de construire un regard éclairé sur les faits quelle qu’en soit la nature ou la violence.

Des enfants peuvent tenir des propos manifestement hostiles ou inacceptables, légitimant, par exemple, les actes violents envers les personnes. Il est du rôle de l’école de rappeler que certains propos (appel à la haine, paroles racistes et antisémites, apologie du terrorisme) constituent un délit, sans entrer en discussion polémique avec les élèves concernés. Ces agissements, lorsqu’ils sont répétés, peuvent conduire à un signalement.

Une possible prise en charge psychologique des élèves

Après des événements traumatiques, les élèves sont exposés, plus particulièrement du fait de leur vulnérabilité, à l'impact médiatique de la crise. Des images violentes, l'expression d'adultes en désarroi, des commentaires au contenu et au ton dramatiques, dans les médias et dans la sphère privée, sont le quotidien du plus grand nombre.

Les élèves ayant besoin d'une prise en charge médico-psychologique seront orientés dès que possible vers les personnels sociaux et de santé de l’établissement.

Les équipes resteront vigilantes à la persistance, le cas échéant, de préoccupations chez certains élèves, manifestée par des comportements inhabituels (isolement, tristesse, agressivité, etc.) et communiqueront vers les personnels spécialisés et les responsables des élèves concernés.

Éviter la désinformation et la diffusion d’images à contenus violents

Les événements violents, comme des attentats ou des catastrophes, génèrent un flux d'images et d'informations d'une extrême densité. Certains éléments relèvent de la rumeur, de la désinformation, de la manipulation ou encore alimentent des théories conspirationnistes. Les enseignants peuvent accompagner leurs élèves dans un travail de réflexion et de mise à distance critique des informations qu'ils reçoivent et diffusent, en questionnant leur usage des médias, en particulier les réseaux sociaux. Ce travail doit aussi leur faire prendre conscience de leur responsabilité en cas de diffusion de contenus violents. Cette démarche s’inscrit pleinement dans l’éducation aux médias et à l’information.