Ressources pour la personnalisation des parcours des élèves à haut potentiel

La scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers est une priorité du gouvernement qui souhaite construire une école pleinement inclusive. Le directeur général de l’enseignement scolaire, Monsieur Edouard GEFFRAY, souligne l’importance d’un repérage du haut potentiel, au plus tôt, et la mise en œuvre d’adaptations et d’aménagements pédagogiques qui permettent d’éviter des situations d’échec, voire de décrochage scolaire. Il rappelle que ces mesures ne sont efficaces que si elles sont accompagnées d’une formation suffisante des professionnels. Ce séminaire national a été conçu pour donner la parole aux professionnels de l’éducation nationale, de la santé et aux chercheurs. Cette approche pluridisciplinaire a été privilégiée, car ce n’est qu’en se fondant sur une vision systémique des particularités et des besoins des élèves à haut potentiel qu’il sera possible d’apporter des réponses adaptées et de mettre en œuvre toutes les dispositions pour que tous les élèves à haut potentiel puissent s'y développer et s'y épanouir.

La prise en compte des élèves à haut potentiel suit la logique pédagogique et éducative des besoins particuliers, avec le souci de leur accompagnement personnel, scolaire et social. Ainsi soulignons-nous la nécessaire transformation des potentialités en réalisations, des compétences en performances. Il ne suffit pas de poser un « diagnostic », en effet la réalité clinique et scolaire montre que la haute potentialité et la réussite dans les apprentissages ne se rencontrent pas toujours à l’école. Le repérage et l’identification des élèves à haut potentiel servent de point de départ, en particulier pour ce qui est, dans ces buts, de la psychométrie, de sa logique et de ses limites. Comment penser la congruence souhaitée entre des résultats d’évaluations psychométriques et des résultats d’évaluations scolaires qui, parfois, semblent en contradiction ? Car, au-delà de l’identification, apparaissent des traits et des profils cognitifs et affectifs, dont la prise en compte est essentielle à l’accompagnement. Cette prise en compte détermine des modalités pédagogiques et de scolarisation qu’il convient d’interroger. Les modalités de scolarisation, qu’elles concernent l’organisation ou les contenus mérite d’être interrogé à la lumière des connaissances dont nous disposons sur le fonctionnement cognitif, psychologique en général de ces élèves. Enfin, l’indispensable formation des enseignants gagnerait à être imprégnée des savoirs actuels sur le phénomène des hautes potentialités cognitives.

Cette présentation a pour objectif de faire un état des lieux des recherches récentes portant sur le saut de classe, de présenter les résultats des travaux menés par Sylvie Tordjman et Jacques-Henri Guignard sur le bien-être scolaire et l’estime de soi auprès d’adolescents qui ont connu un saut de classe. La diversité des possibilités d’ajustement du parcours scolaire, le saut de classe mais également la pédagogie différenciée et l’enrichissement dans certaines disciplines, sera considérée afin d’adapter les modalités d’enseignement en fonction des besoins de l’élève en prenant aussi en considération l’environnement familial et les mesures d’ajustement pédagogique disponibles. Enfin, les intérêts de l’accélération et de l’enrichissement seront replacés dans le contexte de l’environnement scolaire, familial et sociétal. Un modèle sera proposé sur le rôle de certains facteurs d’environnement dans le développement et l’expression du potentiel intellectuel et créatif de l’élève permettant d’ouvrir des perspectives importantes pour l’accompagnement pédagogique, éducatif, et psychologique des enfants à haut potentiel en particulier, mais aussi de tous les enfants quel que soit leur potentiel.

Au Québec, il y a plus de 25 000 élèves doués en âge d’être scolarisés ? En France, près de 250 000 élèves sont concernés. Comment accompagner ces élèves à besoins éducatifs particuliers ? Si la plupart des EHP ne rencontrent pas de difficulté particulière dans leur parcours scolaire. Si cela est vrai, certains d’entre eux, doivent donc bénéficier de réponses individualisées, dans le cadre de la personnalisation des parcours scolaires : accélération, regroupement, densité, complexité, profondeur et enrichissement sont des mesures qui permettent d’adapter leur parcours scolaire à la hauteur de leur potentiel. Quels enrichissements peuvent-être mis en œuvre, dans la classe ordinaire, pour permettre aux EHP de progresser ? Le centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (Montréal, Canada) a développé une expertise dans le déploiement de son accompagnement des élèves doués. Prenant appui sur les théories de l’enrichissement selon Renzulli et Gagné, nous présenterons un tour d’horizon des mesures d’enrichissements les plus couramment utilisées au Québec. Cette synthèse permettra de dégager les limites, avantages et inconvénients de l’accompagnement mis en œuvre.

L’écriture manuscrite est une activité qui permet de communiquer des pensées à l’aide d’un code écrit. C’est une compétence dont l’enfant a besoin pour participer pleinement aux activités scolaires, une difficulté dans le passage à l’écrit peut donc avoir un impact important sur la réussite scolaire et l’estime de soi. Le problème du passage à l’écrit, qu’il soit pathologique ou non, est une difficulté majeure pour un grand nombre d’enfants intellectuellement précoces, pouvant participer à leur échec scolaire. Les causes sont multiples, et les difficultés s’expriment dans la mise en mots de leur pensée, dans le geste même d’écriture, mais aussi dans le respect des contraintes de l’écrit et dans la motivation à écrire. Un diagnostic précoce et un accompagnement sont recommandés. Les élèves à haut potentiel sont des élèves à besoins éducatifs particuliers. La nécessaire prise en compte de la difficulté du passage à l’écrit se doit également d’être singulière, par la mise en œuvre d’aménagements individualisés et adaptés à l’école, un accompagnement graphique spécifique facilitant une approche métacognitive, ou encore par le recours à la compensation de l’outil informatique.

Que ce soit à l’occasion d’une visite médicale dès la maternelle ou jusqu’au lycée, ou lors d’une consultation à la demande d’un enseignant, d’un parent ou de l’élève lui-même, le médecin de l’éducation nationale pourra facilement identifier et accompagner, derrière une dépressivité, des troubles d’apprentissages, l’expression de difficultés comportementales, un harcèlement ou un refus scolaire anxieux, des caractéristiques d’un fonctionnement spécifique lié à un haut potentiel chez l’enfant ou l’adolescent. Il permettra souvent dans ce cas, par une démarche diagnostique appropriée en lien avec tous les professionnels concernés dont les psychologues, et par l’aide à la prise en compte des besoins réels de l’élève, la reprise d’un parcours scolaire serein et d’une co-éducation de l’enfant ou de l’adolescent, sans conflit entre ses parents et ses enseignants.