Traduction juxtalinéaire vers 1127 à 1171

Notes

  1. Maigres provisions du soldat en campagne.
  2. Le verbe ἀνθρακίζω est un hapax.
  3. On s’attendrait à ce que le génitif partitif soit au pluriel ; la présence du singulier est peut-être une allusion grivoise.
  4. Aristophane modifie l’expression usuelle ὁ Ζεὺς ὕει. Cf. exemples de prières cultuelles pour faire venir la pluie.
  5. Ce nom propre est formé sur le substantif κωμάρχης désignant celui qui dirige (ἄρχω) un village (κώμη).
  6. Mesure équivalent à un peu plus d’un litre et correspondant à la ration quotidienne de blé pour un homme.
  7. Manès est un nom commun d’esclave ; quant à Syra, comme Thratta plus haut, c’est un nom de servante qui fait référence à leur pays d’origine.
  8. Le voisin est venu accompagné d’un esclave à qui il s’adresse ici.
  9. Littéralement : tandis qu’on est sur le même chemin.
  10. L’expression désigne usuellement la cigale.
  11. Le terme grec se rattache au verbe φηλόω-ῶ, « tromper » : la figue paraît mûre sans l’être.
Ἥδομαί γ' ἥδομαι   Je me réjouis, oui, je me réjouis
κράνους ἀπηλλαγμένος

(d’être) débarrassé du casque

τυροῦ τε καὶ κρομμύων. et du fromage avec oignons1.
Οὐ γὰρ φιληδῶ μάχαις, Car je trouve ma joie non pas dans les batailles,
ἀλλὰ πρὸς πῦρ mais au coin du feu,
διέλκων buvant à longs traits
μετ' ἀνδρῶν ἑταίρων φίλων, avec des gars, compagnons et amis,
ἐκκέας, brûlant,
τῶν ξύλων parmi les morceaux de bois,
ἅττ' ἂν ᾖ δανότατα ceux qui font la plus belle flambée,
τοῦ θέρους ἐκπεπρεμνισμένα (les souches) déracinées en été,
κἀνθρακίζων τοὐρεβίνθου mettant sur des charbons ardents2 le pois chiche3
τήν τε φηγὸν ἐμπυρεύων et sur le feu le gland,
χἄμα τὴν Θρᾷτταν κυνῶν tout en baisant la Thratta,
τῆς γυναικὸς λουμένης. ma femme se lavant.
Οὐ γὰρ ἔσθ' ἥδιον Car il n’y a pas plus agréable
ἢ τυχεῖν μὲν ἤδη 'σπαρμένα, que d’une part, les semailles se trouvent déjà faites
τὸν θεὸν δ' ἐπιψακάζειν, et que, de l’autre, la divinité bruine dessus4,
καί τιν' εἰπεῖν γείτονα· et qu’un voisin dise :
«Εἰπέ μοι, « - Dis-moi,
τί τηνικαῦτα δρῶμεν, qu’allons-nous faire à cette heure,
ὦ Κωμαρχίδη;  Comarchidès5 ?
- Ἐμπιεῖν ἔμοιγ' ἀρέσκει  - Boire un bon coup me plaît à moi,
τοῦ θεοῦ δρῶντος καλῶς la divinité faisant du bien.
Ἀλλὰ φαῦσον Eh bien, fais griller
τῶν φασήλων, ὦ γύναι, τρεῖς χοίνικας, des haricots, femme, trois mesures6,
τῶν τε πυρῶν μεῖξον αὐτοῖς, mêles-y des grains de froment,
τῶν τε σύκων ἔξελε, sors des figues,
τόν τε Μανῆν ἡ Σύρα βωστρησάτω 'κ τοῦ χωρίου. et Manès, que Syra7 le rappelle du champ à grands cris
Οὐ γὰρ οἷόν τ' ἐστὶ πάντως Car il n’est pas du tout possible
οἰναρίζειν τήμερον d’ébourgeonner la vigne aujourd’hui
οὐδὲ τυντλάζειν, ni de sarcler dans la boue,
ἐπειδὴ παρδακὸν τὸ χωρίον.  puisque le champ (est) détrempé. 
- Κἀξ ἐμοῦ δ' ἐνεγκάτω τις - Que quelqu’un apporte de chez moi
τὴν κίχλην καὶ τὼ σπίνω· la grive et les deux pinsons ;
ἦν δὲ καὶ πυός τις ἔνδον il y avait aussi du petit lait à la maison
καὶ λαγῷα τέτταρα, et quatre morceaux de lièvre,
εἴ τι μὴ 'ξήνεγκεν αὐτῶν si elle ne les a pas emportés,
ἡ γαλῆ la belette,
τῆς ἑσπέρας· (hier) soir ;
ἐψόφει γοῦν ἔνδον οὐκ οἶδ' ἅττα κἀκυδοιδόπα· ce qu’il y a de sûr, c’est qu’à l’intérieur, je ne sais quoi faisait du bruit et du tintamarre ;  
ὧν ἔνεγκ', ὦ παῖ, τρί' ἡμῖν, apportes-en, petit8, trois pour nous,
ἓν δὲ δοῦναι τῷ πατρί· et donnes-en un à mon père ;
μυρρίνας τ' αἴτησον ἐξ Αἰσχινάδου demande à Eschinadès des rameaux de myrte,
τῶν καρπίμων· parmi ceux qui ont des baies ;
χἄμα τῆς αὐτῆς ὁδοῦ et tant qu’on y est9,
Χαρινάδην τις βωσάτω, qu’on crie à Charinadès
ὡς ἂν ἐμπίῃ μεθ' ἡμῶν, qu’il (vienne) boire un bon coup avec nous,
εὖ ποιοῦντος κὠφελοῦντος τοῦ θεοῦ τἀρώματα.» la divinité étant propice et utile à nos labours. »
Ἡνίκ' ἂν δ' ἀχέτας ᾄδῃ τὸν ἡδὺν νόμον, Lorsque l’insecte sonore10 chante sur un doux mode,
διασκοπῶν ἥδομαι τὰς Λημνίας ἀμπέλους, je me réjouis en passant en revue mes vignes de Lemnos,
εἰ πεπαίνουσιν ἤδη pour voir si elles mûrissent déjà
– τὸ γὰρ φῖτυ πρῷον φύσει – – car c’est un cépage précoce par nature –
τόν τε φήληχ' ὁρῶν οἰδάνοντ'· et en voyant la figue trompeuse11 gonfler ;
εἶθ' ὁπόταν ᾖ πέπων, puis quand elle est mûre,
ἐσθίω κἀπέχω je la mange sans la lâcher
χἄμα φήμ'· et en même temps je dis :
«Ὧραι φίλαι·» « Saisons bien-aimées » ;
καὶ τοῦ θύμου τρίβων κυκῶμαι· et en écrasant du thym je me concocte une tisane ;
κᾆτα γίγνομαι παχὺς et puis j’épaissis
τηνικαῦτα τοῦ θέρους. à cette époque de l’été.

 

 

 

Notes

  1. Maigres provisions du soldat en campagne.
  2. Le verbe ἀνθρακίζω est un hapax.
  3. On s’attendrait à ce que le génitif partitif soit au pluriel ; la présence du singulier est peut-être une allusion grivoise.
  4. Aristophane modifie l’expression usuelle ὁ Ζεὺς ὕει. Cf. exemples de prières cultuelles pour faire venir la pluie.
  5. Ce nom propre est formé sur le substantif κωμάρχης désignant celui qui dirige (ἄρχω) un village (κώμη).
  6. Mesure équivalent à un peu plus d’un litre et correspondant à la ration quotidienne de blé pour un homme.
  7. Manès est un nom commun d’esclave ; quant à Syra, comme Thratta plus haut, c’est un nom de servante qui fait référence à leur pays d’origine.
  8. Le voisin est venu accompagné d’un esclave à qui il s’adresse ici.
  9. Littéralement : tandis qu’on est sur le même chemin.
  10. L’expression désigne usuellement la cigale.
  11. Le terme grec se rattache au verbe φηλόω-ῶ, « tromper » : la figue paraît mûre sans l’être.
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