Homère, grand poète épique grec Ὁ Ὅμηρος

  • L’Iliade et l’Odyssée sont au fondement de la culture gréco-latine et bien au-delà. Homère est le Poète par excellence. Tous les écrivains antiques le citent de mémoire, car il est à la source des Humanités. Il est le premier « haut langage », le premier choc poétique où la parole oscille entre violence et tendresse. 
  • Le rythme de l’hexamètre dactylique, la construction formulaire et les épithètes homériques sont autant d’aides à la récitation et à un art de la parole poétique chantée.
  • On parle de « question homérique » pour désigner les recherches qui portent sur Homère, son existence et l’apparition des deux épopées. Les chercheurs sont aujourd’hui encore divisés à ce sujet.
  • Pour en savoir plus : Tout Homère, Albin Michel — Belles Lettres éditeurs, Paris 2019.

Homère est traditionnellement considéré comme le père des deux épopées, l’Iliade et l’Odyssée, fondatrices de la culture occidentale et de bien au-delà. Si son existence relève pour une part de la légende, Homère fait bien partie de ces aèdes dont l'existence en Ionie au VIIIe siècle avant J.-C. est attestée. Les Anciens évoquèrent par de nombreux récits, chantés par les aèdes, la guerre et la chute de Troie que les archéologues situent au XIIe siècle avant J.-C. Homère est, au VIIIe siècle av. J.-C., à la fois la signature collective donnée à ces récits qui se sont peu à peu agglutinés et une voix singulière. Les Anciens ont écrit de multiples Vies de l’aède, souvent contradictoires. De nombreuses cités (Milet, Chios, Smyrne, Colophon,...) se disputèrent son origine. De multiples œuvres, différentes selon les époques, lui ont  été attribuées.

Il est traditionnellement considéré comme le père des deux épopées, l’Iliade et l’Odyssée, fondatrices de la culture occidentale, et bien au-delà. Si son existence relève pour une part de la légende, Homère fait partie de ces aèdes dont l'existence en Ionie au VIIIe siècle avant J.-C. est attestée. Les Anciens ont écrit de multiples Vies de l’aède, souvent contradictoires. Plusieurs cités (Milet, Chios, Smyrne, Colophon,...) se disputèrent son origine. De nombreuses œuvres, différentes selon les époques, lui ont  été attribuées.

Aveugle, sans patrie précise, toujours en voyage, ce poète errant est à la source des Humanités. Son œuvre immense formait pour les Anciens un monde objectif qu'il convenait d'étudier : les enfants grecs, dans les écoles, se nourrissaient presque exclusivement de ses épopées. En effet, ce monde que représentait l'Iliade et l'Odyssée était porteur d'une vérité qu'il fallait interpréter.

L'Iliade chante le monde des dieux et des héros et leurs affrontements. Cependant, elle n'est pas seulement le poème de la violence mais aussi un hymne à la compassion : les héros comme Achille pleurent. Et lorsque dans l'Odyssée, l'aède Démodocos relate la chute de Troie et le massacre de ses habitants, il évoque la douleur des femmes emmenées en esclavage, heurtées par les lances qui les blessent. L'Odyssée chante, quant à elle, le retour du héros Ulysse dans son royaume d'Ithaque, mais seulement après un voyage initiatique où il devra affronter durant dix ans monstres et merveilles.  

Les premiers historiens grecs (Hérodote, Thucydide) se sont déjà demandé dans quelle mesure Homère mêle la fiction à l'histoire ; il a fallu attendre les temps modernes, les progrès de la critique historique et surtout la constitution de l'archéologie comme science à partir des travaux d’Heinrich Schliemann sur le terrain (1870 - 1874) pour que l'on commence à ressusciter l'arrière-plan historique de la guerre de Troie à travers le prisme poétique de l'Iliade.

L’idée que l’Iliade et l’Odyssée seraient le fruit « d’une longue tradition orale couchée par écrit sous Pisistrate » est une fantaisie répandue par Friederich August Wolf à la fin du XVIIIe siècle. Dans ses Prolegomena, il présente ainsi Homère comme une sorte de « barde » des temps anciens, figure archétypale du poète romantique.

Les philologues actuels, outre les linguistes, ont depuis longtemps établi que ce sont les savants alexandrins (Zénodote en premier, puis Aristarque et ses disciples) qui ont établi la "vulgate" que nous lisons aujourd'hui. Les études les plus récentes portent toujours sur la  question de la transmission des textes homériques.

Ce qu'écrit Platon :

 

ἀναγκαῖον εἶναι ἔν τε ἄλλοις ποιηταῖς διατρίβειν πολλοῖς καὶ ἀγαθοῖς καὶ δὴ καὶ μάλιστα ἐν Ὁμήρῳ, τῷ ἀρίστῳ καὶ θειοτάτῳ τῶν ποιητῶν, καὶ τὴν τούτου διάνοιαν ἐκμανθάνειν, μὴ μόνον τὰ ἔπη, ζηλωτόν ἐστιν. 

 

[…] il est indispensable que vous passiez du temps avec les autres poètes, qui sont nombreux et bons, et en particulier avec Homère, le meilleur, le plus divin des poètes, celui dont il est enviable de connaître la pensée et pas seulement les vers.

Platon, Ion, 530 b-c

  • L’Iliade et l’Odyssée sont au fondement de la culture gréco-latine et bien au-delà. Homère est le Poète par excellence. Tous les écrivains antiques le citent de mémoire, car il est à la source des Humanités. Il est le premier « haut langage », le premier choc poétique où la parole oscille entre violence et tendresse. 
  • Le rythme de l’hexamètre dactylique, la construction formulaire et les épithètes homériques sont autant d’aides à la récitation et à un art de la parole poétique chantée.
  • On parle de « question homérique » pour désigner les recherches qui portent sur Homère, son existence et l’apparition des deux épopées. Les chercheurs sont aujourd’hui encore divisés à ce sujet.
  • Pour en savoir plus : Tout Homère, Albin Michel — Belles Lettres éditeurs, Paris 2019.
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