Entrez dans la maison du Poète tragique à Pompéi

Particulièrement bien préservée, la maison exhumée en 1824 dans la région VI (insula 8, n°5) fut dite "du Poète tragique" en raison de la mosaïque qui ornait le sol du tablinum : elle représente la préparation des acteurs d’un chœur théâtral (voir dans l’article "La maison du Poète tragique décrite par Ernest Breton"). Elle a beaucoup frappé les imaginations et le romancier anglais Edward George Bulwer-Lytton en a fait la demeure de son héros, nommé Glaucus.

En effet, malgré sa petite taille, cette maison à la décoration raffinée est l’une des plus caractéristiques du type de la domus pompéienne : au moment de l’éruption du Vésuve, elle appartenait sans doute à un marchand enrichi, peut-être un orfèvre car un grand nombre de bijoux furent exhumés dans les deux boutiques en façade ainsi que divers instruments en bronze et en fer qui durent servir à leur fabrication. On y trouva aussi plusieurs squelettes.
On pénètre aujourd’hui dans la maison par l’entrée de service, le posticum. Mais les visiteurs antiques passaient par le vestibule (3).

 

Plan Maison Poète tragique

Plan de la maison du Poète tragique d’après l’ouvrage de William Gell (Pompeiana, 1832), repères d’après Ernest Breton (Pompeia, 1870), légendes A. Collognat.

1 et 2. Officina ou taberna, boutique gérée par le dominus (le maître de maison). Elles donnent sur la rue et communiquent avec le vestibule.
3. Vestibulum, entrée. Elle est ornée de la fameuse mosaïque du chien avec l’inscription "Cave canem" ("Attention au chien").
A. Atrium, grande salle carrée ou rectangulaire. C’est la partie de la maison ouverte aux visiteurs. Une large ouverture dans le toit (compluvium) laisse passer la lumière et les eaux de pluie, que recueille un bassin, l’impluvium. Derrière se trouve la base en marbre du cartibulum, un guéridon de pierre qui sert d’autel pour les cérémonies religieuses.
9. Loge du portier ? Escaliers de service menant à l'étage supérieur, où est logé le personnel, sous les combles.
4, 5 , 6, 8, 11, 12, 13. Cubicula, chambres. Plusieurs pièces de repos où l’on peut s’allonger (cubare) sont disposées sur les côtés. Celles qui donnent sur l’atrium sont utilisées pour la réception des hôtes, celles qui donnent sur le péristyle pour l’usage familial.
B. Tablinum, bureau. Ouvert des deux côtés, il sert de salle de réception pour le maître de maison qui peut le fermer par des paravents en bois. Il marque la séparation avec la partie privée de la maison.
7. Ala, aile. C’est une sorte de petit salon, de chaque côté de l’atrium, muni de sièges et fermé par des rideaux.
C. Oecus, salon.
E. Peristylum, péristyle. Il abrite un petit jardin (viridarium), souvent agrémenté d’un bassin avec des poissons (piscina). Dans un angle, le lararium (10), l’autel réservé au culte domestique.
F. Culina, cuisine. Dans un coin, la latrina, que nous appellerions aujourd’hui « les toilettes ».
G. Triclinium, salle-à-manger. Elle est équipée de trois banquettes sur lesquelles on s’allonge pour manger.
14. Posticum, entrée secondaire. Utilisée pour le service, elle donne sur l’arrière de la maison
En principe, la domus traditionnelle n’a pas de fenêtre sur l’extérieur. Les seules pièces qui s’ouvrent sur la rue sont les boutiques en façade.

Photo Maison Poète tragique
Photographie de la maison du Poète tragique au XIXe siècle, © Wikimedia commons
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