- Cultes liés au Phare

Les dieux tutélaires du Phare

Il faut prendre en compte trois éléments : la dédicace, la statue du sommet, et les statues de la plate-forme qui entourent la base, en sachant que la statue du sommet n'a peut-être pas toujours été identique, et que les statues de la terrasse ont été découvertes très récemment par les archéologues.

La dédicace, rapportée par Lucien et reprise par Georges le Syncelle, s'adresse aux "dieux sauveurs". Poséidippos disait déjà que le marin qui suivait le feu "ne pouvait pas rater le Sauveur".

La question est de savoir qui sont ces sauveurs :

L'hypothèse de Castor et Pollux, les Dioscures, protecteurs certes des marins, mais qui ne sont pas des dieux - ou du moins pas en même temps - peut être écartée.

Sôter est l'épithète de Zeus, mais aussi de Ptolémée 1er. Reste à expliquer la pluralité.
- La première hypothèse est de voir une divinisation de Ptolémée 1er et de son épouse Bérénice, avec par ailleurs, au sommet, la statue de Zeus sous les traits de Ptolémée.
- La seconde hypothèse est fondée sur le couple des frères Zeus Sôter et Poséidon, auquel un culte est rendu dans la partie occidentale de l'île de Pharos : une épigramme anonyme de l'Anthologie grecque, se référant à une restauration du Phare au VIe siècle, vient lui apporter quelque crédit.

Les cultes dans l'île de Pharos

En dehors du temple de Poséidon que nous venons de mentionner, à l'ouest de l'île,

Pharos reste sous la protection de Protée, dieu des métamorphoses: son culte est attesté au IIIe siècle av. J.-C. non seulement par Poséidippos, mais dans le Roman d'Alexandre du Pseudo-Callisthenes. Julius Valerius Polémius, l'adaptateur latin de ce roman promis à un long succès, prétend que ce culte reste vivant dans l'île à son époque.

Mais c'est surtout le culte d'Isis Pharia, associée au Phare dans les monnaies et protectrice des navigateurs, qui y est particulièrement développé. Ovide se réfère par deux fois à ce culte, dans les Métamorphoses et dans les Amours.
Métamorphoses, IX, Iphis et Ianthé, 770 sq 
Amours, II, Élégie 13 

Le syncrétisme gréco-égyptien

On connaissait l'association d'Isis et du Phare, qui apparaît sur de nombreuses monnaies.
Les dernières fouilles sur le site de Qaitbay par l'équipe du Centre d'études alexandrines, et les diverses statues récemment renflouées, dont on pense qu'elles ornaient la plate-forme du Phare, font apparaître entre autres une statue colossale de reine - probablement Bérénice - en Isis avec son époux en pharaon : on se reportera à l'article d'Isabelle Hairy (2006) sur le site du Centre.

musagora

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