Procédure de Mise en service d’un nouveau système

 

Un nouveau système arrive dans l’entreprise. Ce système est considéré d’occasion.

Pour les besoins de la formation, le système est considéré comme étant d’occasion. Le service maintenance se charge donc de la première mise en service.

Le document que vous remplirez servira de première fiche technique de l’historique de la machine.

 

Sommaire

1)  Consignation. 1

a)  Débrancher le système de toutes les énergies. 1

I.    Energie électrique. 1

II.  Energie pneumatique. 2

b)  Condamner l’alimentation électrique. 2

c)  Condamner l’alimentation pneumatique. 3

2)  Identifier le régime de neutre. 4

3)  Campagne de resserrage des connexions électriques. 6

4)  Contrôles hors tension. 7

a)  Vérifier les mises à la terre (à l’ohmmètre) 7

b)  Vérifier les continuités des masses. 8

c)  Contrôle de l’isolement des conducteurs actifs entre eux (au mégohmmètre) 9

d)  Contrôle de l’isolement des conducteurs actifs par rapport à la terre (au mégohmmètre) 11

e)  Contrôle moteur. 11

f)   Contrôle des calibres de protection. 15

g)  Contrôle de la boucle de sécurité. 17

5)  Contrôles sous tension. 19

a)  Raccorder l’énergie électrique. 19

b)  Baisser les disjoncteurs, Ouvrir les porte-fusibles et déconsigner  20

c)  Vérifier les tensions d’alimentation en puissance. 20

d)  Vérifier les tensions en Amont et Aval des transformateurs pour chacun des départs. 21

e)  Raccorder l’énergie pneumatique et traquez les fuites. 22

6)  Contrôle des différents modes de marche et d’arrêt. 22

a)  Tester les modes arrêt du système. 22

b)  Tester les modes de marche. 22

7)  Bilan. 23

 

 

 

 

1)Consignation

 

a)  Débrancher le système de toutes les énergies

 

I.            Energie électrique

Le système vient d’arriver dans l’atelier (machine d’occasion). On va donc se mettre dans la situation réelle en débranchant complètement ce système de toute source d’énergie.

 

II.            Energie pneumatique

 

 

 

b) Condamner l’alimentation électrique

 

 

c)   Condamner l’alimentation pneumatique

 

 

 

La consignation est terminée

 

 

 

 

2)Identifier le régime de neutre

Dans l’armoire électrique du nouveau système, il est prévu la protection des personnes selon le régime de neutre de l’entreprise d’où il vient. Le régime de neutre doit être adapté à l’entreprise dans laquelle vous êtes. Si les disjoncteurs ne conviennent pas au régime de neutre de l’entreprise d’accueil, ils doivent être remplacés.

 

Comment identifier le régime de neutre de l’ancienne entreprise du système ?

La réponse se trouve dans l’armoire électrique, en analysant les disjoncteurs.

3 cas possibles puisqu’il existe 3 types de régimes de neutre différents.

 

a)  Régime TT (Neutre à la Terre, Masses à la Terre)

 

Dans ce régime de neutre, le disjoncteur est TETRAPOLAIRE, cela veut dire qu’il coupe l’alimentation par 4 contacts (3 phases + 1 Neutre).

Il est dit DIFFERENTIEL, cela veut dire qu’il est capable de faire la différence entre ce qui est consommé par un récepteur dans l’installation et une fuite de courant par la TERRE.

                                      

                                          

Regardez bien dans l’armoire électrique. Un disjoncteur différentiel TETRAPOLAIRE est-il présent ?

Si la réponse est non, alors le régime de neutre du système n’est pas TT.

S’il s’agit bien d’un disjoncteur différentiel TETRAPOLAIRE, le régime de neutre peut être TT, mais aussi TNS. Si c’est le cas, le câblage électrique du système ne sera pas différent.

 

 

b) Régime IT (Neutre Impédant, Masses à la Terre)

Dans ce régime de neutre, le disjoncteur de tête est TETRAPOLAIRE, cela veut dire qu’il coupe l’alimentation par 4 contacts (3 phases + 1 Neutre).

C’est dans ce régime de neutre que la coupure est réalisée au 2ème défaut (pour la continuité de production).

Au 1er défaut, le courant est limité par l’impédance (on peut l’appeler Résistance pour mieux comprendre) qui équipe le Contrôleur Permanent d’Isolement. Ce courant de défaut n’est alors pas dangereux.

C’est à l’apparition du 2ème défaut que le disjoncteur déclenche, détectant un court-circuit à travers les masses.

Dès l’apparition du 1er défaut, le Contrôleur Permanent d’Isolement le détecte et le signale. Le service maintenance a pour mission de trouver ce défaut.

 

On reconnaît le régime de neutre au disjoncteur de tête d’installation qui doit être TETRAPOLAIRE magnétothermique.

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Regardez bien dans l’armoire électrique. Le disjoncteur de tête est-il TETRAPOLAIRE ?

Si la réponse est non, alors le régime de neutre du système n’est pas IT.

Si la réponse est oui, le régime de neutre du système peut être IT, mais aussi TNS (voir Régime de neutre TNS plus bas). Dans ce cas, le câblage électrique de votre installation ne sera pas différent.

 

 

c)   Régime TN (Neutre à la terre, Masses au Neutre)

Dans ce régime de neutre, le disjoncteur peut être TETRAPOLAIRE (TNS) ou TRIPOLAIRE (TNC).

REGIME TNC (Terre & neutre sont confondus) -> Ce régime est interdit pour les installations en câbles souples dont la section est inférieure à 10mm² pour le cuivre, 16mm² pour l’aluminium. Donc, peu probable pour les petites installations comme celles de l’atelier du lycée.

Dans ce régime, le disjoncteur ne doit pas couper le neutre puisque le neutre et la terre sont un seul et même fil.

Le disjoncteur sera donc TRIPOLAIRE, pour couper les 3 phases en cas de défaut.

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REGIME TNS (Terre & neutre sont Séparés) -> Dans ce régime, le disjoncteur sera TETRAPOLAIRE, il peut être aussi DIFFERENTIEL (voir régime de neutre TT).

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Regardez bien dans l’armoire électrique. Le disjoncteur de tête est-il TRIPOLAIRE ?

Si la réponse est non, alors le régime de neutre du système n’est pas TNC.

Si le disjoncteur est simplement TETRAPOLAIRE magnétothermique, le régime de neutre du système peut être TNS mais aussi IT. La différence se fera au niveau de l’installation de l’entreprise, le câblage électrique du système ne sera pas différent.

Si le disjoncteur est TETRAPOLAIRE magnétothermique et DIFFERENTIEL, le régime de neutre du système peut être TNS mais aussi TT (voir régime de neutre TT). Dans ce cas, le câblage interne du système ne sera pas différent, la différence se fera au niveau de l’installation de l’entreprise.

 

 

 

 

LE REGIME DE NEUTRE DU SYSTEME A ETE IDENTIFIE

 

 

 

 

 

 

3)Campagne de resserrage des connexions électriques

Chacun sait que les connexions des appareils électriques doivent faire l’objet d’un resserrage TOUS LES ANS. C’est un dispositif qui est nécessaire pour éviter les dysfonctionnements mais SURTOUT contre les INCENDIES.

Une connexion défaillante peut générer des étincelles suffisamment répétées pour favoriser un départ de FEU

Nous ne connaissons rien à l’historique de ce nouveau système. Par défaut, le resserrage de TOUTES les connexions électriques doit être réalisé. Dans l’armoire électrique mais aussi dans les boites de dérivation.

 

 

 

4)Contrôles hors tension

a)  Vérifier les mises à la terre (à l’ohmmètre)

Vous devez vérifier que tous les appareils raccordés à la terre par un fils VERT/JAUNE sont bien raccordé à la terre. En général, une barrette de terre permet le raccordement de tous ces appareils.

Ensuite, vérifiez que la barrette de terre est bien connectée à la platine de l’armoire électrique

 

Vous pouvez maintenant réaliser tous les contrôles. Si la barrette de terre est trop loin pour les cordons, référez-vous à la platine.

 

b) Vérifier les continuités des masses

Dans un premier temps, contrôle de la liaison à la terre de l’armoire électrique ainsi que de sa porte !

 

Les tests ne doivent pas être perturbés par un revêtement isolant (ex : peinture)

 

Toutes les masses métalliques doivent être reliées à la masse.

 

Les masses par rapport à la terre puis les masses entre elles

Un maximum de contrôles est souhaitable, il faut traquer les masses métalliques

 isolées des autres par de la peinture par exemple

 

 

 

c)   Contrôle de l’isolement des conducteurs actifs entre eux (au mégohmmètre)

Les conducteurs actifs sont les 3 phases ainsi que le neutre.

Reportez-vous au schéma électrique de puissance.

Ouvrez tous les disjoncteurs et portes-fusibles afin d’éviter les retours.

 

Résultat attendu : On mesure un isolement électrique. Ce qui implique que la résistance ohmique doit être très grande.

La valeur minimale tolérée est 1000Ω pour 1volt. Comme le réseau de l’atelier est triphasé 400 volts : 400 x 1000 = 400 000 Ω

400 000 Ω = 400 kΩ = 0,4 MΩ (Méga ohms)

L’échelle du mégohmmètre, comme son nom l’indique, est le méga ohm. La valeur minimale attendue est donc 0,4 Méga ohms.

 

 

d) Contrôle de l’isolement des conducteurs actifs par rapport à la terre (au mégohmmètre)

Résultat attendu : Même chose qu’au paragraphe précédent : 0,4 MΩ

 

 

e)  Contrôle moteur

 

Tous les moteurs du système doivent être contrôlés.

è Afin de savoir combien de moteurs équipent ce système, reportez-vous au schéma de puissance électrique.

 

Le contrôle d’un moteur se fait en 3 étapes :

-         Contrôle des bobinages

-         Contrôle de l’isolement des bobinages entre eux

-         Contrôle de l’isolement des bobinages par rapport à la masse.

 

Avant de réaliser vos contrôles, vous devez enlever les barrettes de couplage…

…puis remettre les écrous afin de permettre un bon contact électrique.

La fiabilité des tests en dépend.

 

Contrôle des enroulements (le multimètre en position Ohmmètre)

 

Résultat Attendu : Les valeurs ohmiques des enroulements (bobinages) doivent être égales. Si une petite différence apparaît, cela est probablement dû à un défaut mineur de connexion (encrassement). La valeur réelle peut être décimale et votre appareil manque de précision. La valeur lue est donc légèrement faussée.

Ce qui est important est de s’assurer que l’intensité consommée par chacun des enroulements est très sensiblement la même (en lecture) pour chacun d’entre eux lorsqu’ils seront alimentés.

 

 

Contrôle de l’isolement des enroulements entre eux (le multimètre en position Ohmmètre)

Il s’agit de contrôler que les enroulements ne se touchent pas

 

Résultat attendu :

L’affichage OL veut dire « Over Load ». Traduction : « au-delà du calibre ». En clair : la valeur du calibre de l’appareil ne permet pas la lecture puisqu’elle est trop haute.

Comme nous vérifions que les enroulements sont bien isolés entre eux, la valeur attendue est une très grande résistance électrique : 0,4MΩ

Il est donc normal que le multimètre affiche cela.

Si l’ohmmètre indique une valeur, vérifiez votre appareil ou votre point de mesure et confirmez votre mesure au mégohmmètre si besoin.

 

 

 

Contrôle de l’isolement des enroulements par rapport à la masse (au mégohmmètre en position 500v)

Testez votre appareil !

Faites toucher les pointes de touche (photo 1) et appuyez sur le bouton jaune. Comme il y a continuité, l’appareil doit afficher une valeur proche de 0.

A l’inverse (photo 2), lorsqu’on ne fait pas toucher les pointes de touche, la valeur lue doit être très grande. Cela est tout à fait normal puisque vous mesurez la résistance de l’air !

Contrôlez maintenant l’isolation des enroulements par rapport à la masse du moteur

Résultat attendu : On mesure un isolement électrique. Ce qui implique que la résistance ohmique doit être très grande.

La valeur minimale tolérée est 1000Ω pour 1volt. Comme le réseau de l’atelier est triphasé 400 volts : 400 x 1000 = 400 000 Ω

400 000 Ω = 400 kΩ = 0,4 MΩ (Mégaohm)

L’échelle du mégohmmètre, comme son nom l’indique, est le méga ohm. La valeur minimale attendue est donc 0,4 Méga ohm.

 

Lorsque le contrôle du moteur est réalisé, le couplage doit être fait par rapport à la tension d’alimentation de l’atelier. Attention, il peut être différent.

 

 

f)    Contrôle des calibres de protection

Il s’agit de vérifier si tous les disjoncteurs différentiels, disjoncteurs magnétothermiques, fusibles, relais thermiques sont conformes à une bonne protection des biens et des personnes

Le schéma électrique de puissance doit vous aider à faire ce contrôle :

 

Exemple du disjoncteur différentiel :

D’après le schéma de puissance, le disjoncteur différentiel a un calibre de 4A - 30mA. Le disjoncteur présent dans l’armoire électrique correspond bien à ce calibre.

 

Si le schéma de puissance n’indique rien, dans ce cas vous n’avez aucune possibilité de réaliser ce contrôle. Vous devez renseigner cette information dans votre document compte-rendu.

 

Exemple du porte-fusible :

Même chose, le schéma comporte tous les éléments.

 

Vérifiez bien que le fusible correspond et qu’il est en bon état.

Si le schéma de puissance n’indique rien, dans ce cas vous n’avez aucune possibilité de réaliser ce contrôle. Vous devez renseigner cette information dans votre document compte-rendu.

 

Exemple du Relais thermique, disjoncteur magnétothermique, variateur de vitesse :

 

Un moteur électrique peut être protégé par 3 appareils différents.

 

Dans tous les cas, vous vous reportez soit au schéma de puissance, soit à la plaque signalétique du moteur.

 

Cas du relais thermique ou disjoncteur magnétothermique type GV :

 

 

Cas du variateur de vitesse :

Le variateur de vitesse peut pendre différentes formes selon le constructeur.

Au-delà de faire varier la vitesse de rotation du moteur cet appareil participe aussi à la protection du moteur.

Il convient donc de se rapporter à la documentation technique de cet appareil.

Pour vérifier dans les paramètres que la valeur de réglage de la protection correspond à l’intensité nominale du moteur.

Si vous ne pouvez pas faire ce contrôle, vous devez renseigner cette information

dans votre document compte-rendu.

g)  Contrôle de la boucle de sécurité

Le principe général est de vérifier qu’il y a continuité dans la boucle de protection.

Vous devez identifier la chaîne de sécurité dans le schéma électrique.

3 cas différents peuvent se présenter

 

 

 

Les contrôles hors tension sont terminés

 

 

 

 

 

5)Contrôles sous tension

 

Rappel : Si le disjoncteur de tête n’est pas différentiel, le système ne peut pas être mis sous tension. Notre régime de neutre étant TT, les raccordements à la terre doivent être également conformes à ce régime de neutre.

 

 

Au début de la procédure, vous avez consigné les énergies électriques et pneumatiques

 

a)  Raccorder l’énergie électrique

 

Lorsque vous êtes occupés à raccorder le système, vous n’avez aucun contrôle sur ce qui se passe en bas, à proximité ou à l’intérieur du système. La précaution de consigner avant les contrôles hors tension est justifiée par votre protection, celle des autres ainsi que celle du système qui n’a encore pas été mis sous tension auparavant.

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b) Baisser les disjoncteurs, Ouvrir les porte-fusibles et déconsigner

 

Vous pouvez maintenant protéger la zone, vous équiper et déconsigner.

 

c)   Vérifier les tensions d’alimentation en puissance

Vous aurez besoin du schéma électrique de puissance afin de connaître les tensions en jeu.

Le réseau de l’atelier vous délivre une tension triphasée de 400v alternatif.

 

 

 

d) Vérifier les tensions en Amont et Aval des transformateurs pour chacun des départs

 

 

 

e)  Raccorder l’énergie pneumatique et traquez les fuites

Ouvrez la vanne d’air comprimé après avoir déconsigné, puis contrôlez la pression de service (régler si nécessaire).

Vous devez être attentif aux fuites sur cette première portion du circuit et y remédier si nécessaire.

La documentation technique du constructeur doit préciser la pression minimale nécessaire au bon fonctionnement.

 

 

 

6)Contrôle des différents modes de marche et d’arrêt

 

a)  Tester les modes arrêt du système

Arrêts d’urgence, portes, carters, tous ces éléments participent à la protection des personnes.

Ils doivent être vérifiés dans leur fonctionnement mais aussi dans leur fixation.

Lors de chaque arrêt de sécurité, vous devez entendre le bruit d’air qui s’échappe de la purge réalisée par l’électrovanne générale.

 

 

b) Tester les modes de marche

Le système est équipé de plusieurs modes de marche : manuel, pas à pas, Automatique.

En utilisant la documentation technique, vérifiez le bon fonctionnement de chacun de ces modes.

 

 

 

7)Bilan

Les tests et contrôles sont terminés. Dans le but de laisser une trace de l’état de santé du système à son arrivée dans l’entreprise, complétez la fiche compte-rendu des tests réalisés.

 

Cette démarche est importante pour alimenter l’historique du système.

 

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