Portrait de jeune femme dit « Portrait du Fayoum » "L'Européenne"

Fayoum collier

 

• Crocodilopolis, également connue sous le nom d’Arsinoë, était une ville célèbre de l’Égypte antique, l’une des plus anciennes du pays, réputée pour ses temples consacrés au dieu-crocodile Sobek : c’est sur son site que fut construite Médinet-el-Fayoum, actuelle capitale du gouvernorat du Fayoum, dans l’oasis du même nom, à une centaine de kilomètres au sud-ouest du Caire.

• Les spécialistes pensent que les portraits du Fayoum pouvaient être du « prêt-à-porter » comme du « sur mesure ». S’ils reflètent les caractéristiques précises de l’individu, certains semblent cependant représenter des types proposés déjà tout prêts à la vente, puis adaptés à l’acheteur, qui choisissait ainsi un portrait à la fois ressemblant et flatteur.

• Le peintre a utilisé l’encaustique, à base de cire d’abeille, dont il a admirablement exploité la densité pour le modelé du visage, des cils, des sourcils et de la chevelure. Pour montrer la richesse du vêtement, il a appliqué des feuilles d’or à l’aide de blanc d’œuf : une technique que reprendront les peintres d’icônes.

• La carnation très claire de la jeune femme est à l’origine du surnom que la tradition artistique a donné à son portrait : « l’Européenne ». La dorure sur le cou recouvre un collier de perles : ajoutée après la mort, elle donnait à la défunte une sorte d’aura divine.

 

Spectantem specta, ridenti mollia ride.

« Regarde qui te regarde ; souris doucement à qui te sourit. »

Ovide, L’Art d’aimer, livre III, vers 513

Ce portrait de jeune femme fait partie d’un type de portraits funéraires provenant de l’Égypte romaine, que l’on appelle les portraits du Fayoum, du nom de l’un des principaux sites où ils ont été retrouvés. Datées du Ier au IVe siècles après J.-C., ces œuvres anonymes, peintes sur bois, étaient insérées dans les bandelettes des momies au niveau du visage. Elles représentent des membres des classes supérieures ou moyennes de la société égyptienne, de culture grecque et romaine, vêtus et coiffés à la mode de Rome. Ce sont les portraits peints les plus anciens jamais découverts.

Fayoum 2

 

Réalisés du vivant de leurs modèles pour les accompagner dans l’au-delà, les portraits du Fayoum perpétuent la tradition des rites funéraires égyptiens tout en s’inscrivant dans l’héritage pictural grec de l’école d’Alexandrie. Ils témoignent ainsi du métissage des cultures dans l’Égypte post-alexandrine.

Par-delà les siècles, ces portraits ont gardé une puissance évocatoire irrésistible pour qui les découvre. « Images d’images, ombres portées du "rêve d’une ombre" qui passa, peintures : avec eux nous traversons les ombres et les rêves - l’ombre où la mort se ramasse, le rêve que la vie condense - pour revenir au point de départ magiquement adressé : un regard qui n’est ni question ni réponse mais silence et arrêt, témoin muet de ce qui fut. » (Jean-Christophe Bailly, L’Apostrophe muette, essai sur les portraits du Fayoum, Fernand Hazan, 1997)

Entre conscience de l’éphémère et désir d’éternité, la demoiselle d’Antinoé, au regard doux et pensif, n’en finit pas de nous attirer.

 

Fayoum collier

 

• Crocodilopolis, également connue sous le nom d’Arsinoë, était une ville célèbre de l’Égypte antique, l’une des plus anciennes du pays, réputée pour ses temples consacrés au dieu-crocodile Sobek : c’est sur son site que fut construite Médinet-el-Fayoum, actuelle capitale du gouvernorat du Fayoum, dans l’oasis du même nom, à une centaine de kilomètres au sud-ouest du Caire.

• Les spécialistes pensent que les portraits du Fayoum pouvaient être du « prêt-à-porter » comme du « sur mesure ». S’ils reflètent les caractéristiques précises de l’individu, certains semblent cependant représenter des types proposés déjà tout prêts à la vente, puis adaptés à l’acheteur, qui choisissait ainsi un portrait à la fois ressemblant et flatteur.

• Le peintre a utilisé l’encaustique, à base de cire d’abeille, dont il a admirablement exploité la densité pour le modelé du visage, des cils, des sourcils et de la chevelure. Pour montrer la richesse du vêtement, il a appliqué des feuilles d’or à l’aide de blanc d’œuf : une technique que reprendront les peintres d’icônes.

• La carnation très claire de la jeune femme est à l’origine du surnom que la tradition artistique a donné à son portrait : « l’Européenne ». La dorure sur le cou recouvre un collier de perles : ajoutée après la mort, elle donnait à la défunte une sorte d’aura divine.

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