Marolles et l'héritage catullien au XVIIe siècle

Avec nos remerciements à M. Alain Génetiot, directeur de la Revue d'Histoire Littéraire de France ainsi qu'à M. Claude Blum directeur des éditions Classiques Garnier pour avoir donné leur accord à la publication de cet article sur ODYSSEUM

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GRIFFEJOEN-CAVATORTA (Constance), « Marolles et l’héritage catullien au XVIIe siècle », Revue d’Histoire littéraire de la France, 119e année - n° 4, 4 – 2019, p. 905-916

 

 

Déployant des efforts aussi inégalés que diversement appréciés, souhaitant se tailler « un empire incontesté2 », Michel de Marolles (1600-1681) a traduit presque tous les poètes latins, de Lucain à Martial en passant par Ovide et Virgile3. Bien que la vocation d’exhaustivité qui caractérise son entreprise puisse conduire à minorer les spécificités de chacune de ses traductions, c’est à un seul de ses ouvrages, celui qui concerne Catulle et qui parut en 16534, que nous souhaitons nous intéresser.

Au XVIIe siècle, Marolles est le premier et le dernier à avoir traduit la totalité des Carmina Veronensis5. En effet, dans son ouvrage intitulé Les Amours de Catulle, et paru en 1680, Jean de La Chapelle n’insère qu’une partie des poésies du Véronais6. De même, seules quelques pièces sont traduites par Pierre-Égasse du Boulay7, ou encore par Bussy-Rabutin qui en orne sa Correspondance8. La responsabilité de Marolles fut donc bien lourde et il importera d’apprécier ici le rôle que put jouer dans la transmission de l’héritage catullien un traducteur certes « consciencieux » mais souvent jugé « brouillon9 ».

Tout d’abord, il est certain que le Catulle de Marolles sert un objectif global d’utilité car les vers latins qui apparaissent dans l’ouvrage sont traduits et abondamment expliqués dans des notes10. Cet outil commode n’a pourtant pas beaucoup plu. En effet, élaborée dans un souci d’exactitude et de clarté, la traduction se veut fidèle à l’original mais délaisse souvent l’agrément qui aurait conduit le public à en goûter la lecture. La traduction de Catulle est dès lors, comme celle des autres poètes auxquels Marolles s’est intéressé, souvent négligée sinon dépréciée. Cependant, la composition de cet ouvrage révèle sans doute les véritables objectifs du traducteur qui semble moins soucieux de l’approbation de ses contemporains que désireux de vivifier l’héritage des savants qui, à la Renaissance, reçurent et commentèrent Catulle.

UN OUVRAGE VISANT L’UTILITÉ

L’ouvrage que fit paraître Marolles en 1653 comble un vide car aucune traduction en français des poèmes de Catulle ne lui préexiste11. Ainsi, comme l’écrit Charles Sorel dans La Bibliothèque françoise, « on est fort obligé à un autheur qui a pris la peine de les mettre en nostre langue12 ». Le recueil jusqu’alors réservé aux lecteurs capables de comprendre le latin13 est dès lors accessible « au plus large public, et tout particulièrement à celui des femmes, à qui l’enseignement n’ouvrait pas la voie des savoirs antiques14 ».

La traduction de Marolles rend Catulle non seulement accessible, mais aussi plus convenable, et en l’absence de ce second effort, le premier serait demeuré inopérant. En effet, une traduction de Catulle n’est possible qu’à la condition de lisser toutes ses obscènes aspérités. Il y a dans Catulle des «endroits que l’honnêteté ne permettait pas d’expliquer plus clairement15 ». La traduction de la pièce adressée à « Célie » en constitue un exemple probant :

Célie, nostre Lesbia, cette Lesbia que Catulle aimoit plus que soi-même, ny que tous ses proches, s’abandonne maintenant dans tous les carrefours et dans tous les coins de rue aux magnanimes descendants de Remus16 .

Le verbe « s’abandonner » qui traduit le latin « glubere » rend bien compte de l’intention du poète de dénoncer la lubricité de Lesbie, mais édulcore le sens exact beaucoup plus cru17. Ici, traduire littéralement les « ordures » du Véronais aurait compromis la réception de son œuvre. Ainsi, grâce à l’édition-traduction proposée par Marolles, lectrices et lecteurs n’ont plus la contrainte de renoncer à Catulle en raison des expressions licencieuses qui abondent dans le recueil. La lecture du poète est désormais compatible avec la chasteté de la langue française et la moralité du public.

L’utilité de l’ouvrage réside aussi dans son exhaustivité. Aucune pièce n’est supprimée18, alors que plusieurs éditions antérieures sont obscenitate sublata19. De fait, Marolles enveloppe mais il ne pratique pas de coupes et épargne ainsi au texte d’importantes mutilations. S’offre alors au lecteur du xviie siècle une vision globale du recueil.

Par ailleurs, par ruse ou par naïveté, il arrive parfois à Marolles de signaler clairement les passages qu’il a été contraint d’adoucir. Il affirme ainsi que le poète emploie au troisième vers de la poésie 38 « des termes que l’honnêteté ne peut souffrir20 ». Il pourrait dès lors être assez commode de s’y reporter. Grâce à ces « poteaux indicateurs des meilleurs morceaux21 », le commentateur facilite donc la tâche des lecteurs désireux de connaître la signification exacte des expressions les plus licencieuses.

Enfin, même traduit, Catulle « ... s’entend [...] malaisément en quelques endroits22», comme l’affirme Marolles lui-même dans sa préface. Ce dernier, soucieux de restituer le sens des poésies « avec toute la clarté qu’il [lui] est possible23 », s’est donc efforcé de résoudre les difficultés propres à l’œuvre en rendant plus limpide la syntaxe du texte et en expliquant dans d’abondantes notes placées à la fin de l’ouvrage les références ou allusions historiques, géographiques, civilisationnelles. Marolles donne par exemple d’utiles précisions au sujet de Sirmion dans une note liée à la pièce 32 :

Sirmie, ou Sirmion. Le Poëte retournant de la Bithynie, où il avoit suivi Memmius, saluë Sirmion comme sa Patrie. Or Sirmion est une peninsule dans le lac de Benac ou de la Garde, aupres de Verone d’où estoit Catulle24

Les notes sont également précieuses dans la mesure où elles facilitent l’identification des divinités « cachées » derrière les épithètes érudites. Ce procédé est fréquent chez Catulle et explique en partie le titre de « docte » que lui attribuèrent, dès l’Antiquité, Tibulle25, Ovide26 ou encore Martial27. Ainsi, dans les remarques consacrées à l’épithalame de Thétis et Pélée considéré comme le joyau des Poésies de Catulle, Marolles éclaire le terme « Éricine » :

Ericine, Vénus appellée Erycine d’une Montagne de Sicile qui portoit le nom d’Erix, sur laquelle Enée avoit basti un Temple en l’honneur de sa divine Mere28.

La complexité du texte catullien découle aussi de l’attribution à la même divinité d’épithètes distinctes. La « Reyne de Golgos » désigne également la déesse de l’amour :

Golgos, Ville de Cypre sous la protection de Venus29.

Et Marolles rend plus aisée encore la compréhension du texte en nommant en marge la divinité désignée par l’épithète30, ce qui permet aux lecteurs de ne se reporter à la fin de l’ouvrage que s’ils souhaitent obtenir des explications approfondies.

Ainsi, selon l’avis de Charles Sorel, l’ouvrage de Marolles « donne mesme du soulagement à ceux qui la savent (la langue latine), ne trouvans pas toujours les explications si prestes31». Il rejoint ici Saint-Évremond qui, malgré sa très fine connaissance du latin, affirme qu’il « profite en mille endroits des recherches laborieuses de nos traducteurs32 ».

Par conséquent, les travaux de Marolles sont sans doute nécessaires « pour la satisfaction de ceux qui ne sçavent pas la langue latine33 » et même de ceux qui la connaissent : ils « trouvent leur motivation et leur légitimation dans le projet de transmettre des œuvres du passé et de les rendre accessibles aux lecteurs contemporains34 ». C’est « l’œuvre d’un pédagogue » qui souhaite « faire connaître et comprendre à son public un ensemble de textes qui lui est étranger35 ».

Certes, le public mondain a priori visé peut désormais, grâce à Marolles, lire avec facilité le recueil du Véronais. Mais pouvoir et vouloir sont deux choses distinctes, et il reste à apprécier le succès d’une semblable translation. Fut-elle capable de plaire, et d’augmenter par là le prestige et la valeur de Catulle ?

UNE TRADUCTION PEU APPRÉCIÉE

Un premier constat s’impose : la traduction de Catulle par Marolles semble trouver peu d’échos. Dans ses Quelques réflexions sur nos traducteurs, datées de 1669, Saint-Évremond ne fait pas la moindre référence aux ouvrages de l’abbé, tandis qu’il vante le travail de Perrot d’Ablancourt, de Vaugelas, de Pierre du Ryer ou encore de Georges de Brébeuf36.

Dans la préface des Amours de Catulle, où sont insérées les traductions de trente poésies du Véronais, Jean de La Chapelle ne nomme pas son prédécesseur mais il est clair que c’est à son travail qu’il fait référence en des termes peu élogieux :

Il y avoit longtemps que je me plaignois du peu de soin de la pluspart de ceux qui ont entrepris l’interpretation des Poëtes galans de l’Antiquité; ils nous donnent de longues et défatiguantes dissertations sur chaque Vers qu’on pouroit expliquer avec moins d’embaras & plus de plaisir, pour ceux qui veulent étudier ces anciens Auteurs37.

De fait, les remarques placées à la suite des poésies traduites par Marolles incitent par leur contenu à nuancer parfois le projet de clarté et de facilité du traducteur.  En effet, elles font figurer à plusieurs reprises des vers issus d’autres recueils de poésie latine, cités pour éclairer le passage de Catulle, mais qui risquent fort de manquer leur but, puisqu’ils ne sont pas traduits. Par exemple, afin d’expliquer les « divinités des rivages » dans la poésie 4 des «Louanges d’un Brigantin », Marolles s’appuie sur deux vers du chant I des Géorgiques de Virgile, mais s’arrête au latin38. Son ouvrage n’est-il plus destiné aux lecteurs qui ne maîtrisent pas la langue latine ?

Par ailleurs, certaines indications paraissent confuses et partant inefficaces, comme l’explication géographique de la Bithynie dans la note 7 de la pièce 10 «De l’Amie de Varus» :

C’est une Province de l’Asie bornée vers l’orient des Paphlagoniens & des Mariandins, vers le Septentrion de la Mer Pontique, vers l’Occident du Propont, & vers le Midy de la Phrygie et de la Misie39.

Il est peu probable que ces précisions parviennent à éclairer le lecteur. Tout se passe comme si Marolles oubliait parfois l’objectif fixé.

Cependant, le principal grief imputé aux traductions de Marolles est l’absence d’élégance soulignée notamment dans le Parnasse réformé de Gabriel Guéret (1641-1688) où nous lisons que le traducteur « maltrait[e]40 » des poètes tels que Martial et Horace car il « étouff[e] leur délicatesse » et « profan[e] leurs grâces ». De même, dans une lettre à Heinsius du 2 janvier 1659, Chapelain affirme que Marolles « assassine41 » les auteurs de l’Antiquité tant ses traductions sont mauvaises. L’emploi de la prose dans sa traduction, que Marolles juge « beaucoup plus propre, et plus naturelle que les vers42 » constitue déjà un choix risqué, comme l’a bien montré Roger Zuber43. En outre, revendiquant l’héritage de « Vigenère, l’anti-Amyot d’autrefois44 », Marolles se dit partisan d’une méthode qui préfère la rigueur à la beauté. Il considère en effet que « la perfection de ceux qui se mêlent de traduire » consiste à « rendre clairement le sens d’un auteur sans y rien changer », et rejette ainsi l’exemple de ceux qui dans leurs versions « retranchent à dessein des choses qu’ils appellent inutiles, et en ajoutent d’autres qu’ils nomment nécessaires45 ». Mais, en 1653, quand il fait paraître sa traduction de Catulle, cette méthode préférant les « traductions savantes » aux « trahisons galantes46 », n’est pas celle qui plaît le plus. Le public contemporain souhaite en effet que l’auteur « accommode à [s]a guise » le poète traduit et s’emploie à le « rajeunir47 », comme l’affirme nettement La Fontaine dans « La Matrone d’Éphèse ». Marolles quant à lui rejette « la beauté d’une création libre48 », alors que la beauté de la traduction aurait pu servir l’auteur original en permettant « d’attirer l’attention sur lui49 ».

Cette opinion négative consistant à reprocher à Marolles son manque d’élégance est reprise dans plusieurs ouvrages du XVIIIe siècle tels que la Bibliothèque française de Claude-Pierre Goujet (1697-1767) :

Mais lui-même a-t-il rendu un grand service au poète et au public par sa traduction ? C’est une question qu’il n’est pas difficile de décider quand on connaît le mauvais goût de ce traducteur, et l’extrême rapidité avec laquelle il composait50.

De même, l’article que l’abbé de Castres consacre au traducteur n’est guère flatteur, mais son objectivité lui confère une certaine valeur puisqu’il reconnaît. simultanément plusieurs qualités à Marolles « peu estimé mais digne d’éloges à beaucoup d’égards51 ». L’abbé de Castres évoque la « très grande utilité » de ses traductions car il est «communément exact et fidèle à rendre non seulement le sens mais tous les mots de la phrase», mais il voit surtout dans ces traductions « de bons matériaux qu’il ne s’agit plus que de mettre en œuvre et d’embellir52 ». En effet, d’après lui, les traductions de Marolles, « très serviles et très plates53 » pèchent par leur « sécheresse54 ».

L’abbé de Castres n’omet pas de mentionner le jugement négatif des contemporains de Marolles et notamment celui de Ménage qui, pour montrer son peu de considération pour le travail « si maussade » de Marolles, écrivit sur l’exemplaire de la traduction de Martial qu’il lui avait offert « Épigrammes contre Martial55 ».

Nous pouvons en effet percevoir que l’abbé de Marolles peine à trouver des expressions élégantes quand il s’agit de restituer le texte de Catulle. La traduction qu’il propose d’une des plus fameuses pièces, le carmen 85, celui qui incita Fénelon à placer le Véronais « au comble de la perfection pour une simplicité passionnée56 » justifie peut-être les critiques adressées à l’abbé :

Je hai, & j’aime en mesme temps : demandes-tu peut estre pourquoy j’en use de la sorte ? Je ne le sais pas : mais je sens que cela se fait en moy, & j’en suis tourmenté57.

Retrouve-t-on dans cette traduction la grâce de « ces paroles négligées où le cœur saisi parle seul dans une espèce de désespoir58 » ? La traduction de Marolles est d’autant plus susceptible de créer une vive déception que lui-même souligne dans sa préface la délicatesse de Catulle, « poète très élégant et très poli », mais aussi « très enjoué », employant une langue où « la grâce » rivalise avec «la pureté». Reprenant le jugement d’Ovide59, il compare la « douceur de Catulle » à « la majesté de Virgile60 ». De même, dans la dédicace adressée à Monseigneur le Prince Palatin, Marolles évoque « une Poësie fort delicate, qui fut les delices de son temps, & l’un des Ouvrages les plus polis & les plus enjoüés de la langue Romaine sous l’Empire du premier des Cesars61 ». Cependant, comme nous l’avons vu, chacune de ces élogieuses mentions accroît le fossé qui sépare la terne traduction de son éclatant modèle.

L’effort qu’impose à Marolles la traduction des obscénités catulliennes semble aggraver ces maladresses. Marolles reconnaît qu’il n’a pu être aussi « scrupuleux à rendre diligemment le sens62 » des passages obscènes. Cependant, il aurait sans doute été possible d’« envelopper63 » les obscénités sans imposer au texte une trop grande altération de sa signification. En effet, si Marolles réussit parfois à adoucir un terme sans trop le trahir comme lorsqu’il rend « scortillum » par « petite coquette64 » qui peut relever de l’euphémisme, en revanche quand il choisit « homme de néant65 » pour « irrumator », il substitue à une dépravation morale un avilissement social et s’éloigne donc beaucoup de sa source. Cette distance plonge même le texte dans une certaine obscurité quand Marolles traduit « ut decuit cinædiorem » par « comme elle entend parfaitement toutes choses66 ». Le lien avec le texte original est devenu très lâche comme l’atteste également dans le carmen 6 la traduction de « nescio quid scorti » par « je ne sais quoi de vilain67 », où Marolles semble restituer mécaniquement le neutre latin.

À la lumière de ces quelques exemples, et l’ouvrage de Marolles pourrait en fournir beaucoup d’autres, nous saisissons mieux sans doute les jugements négatifs qui ternissent sa tâche. Car si, comme nous le lisons dans le Dictionnaire de Moreri, « il ne cessa de travailler avec une application continuelle et de mettre au jour un nombre infini de traductions », celles-ci, aux yeux de la majorité de ses contemporains, « ne sont pas des plus parfaites » et Marolles mourut « le plus infatigable, mais non le plus exact, ni le plus habile auteur du royaume68 ».

Quoi qu’il en soit, montrant Catulle tel qu’il « est » au public tel qu’il est devenu, – préférant les vers et la modernisation, appréciant surtout que naisse du legs une œuvre neuve –, Marolles paraît échouer par son inadaptation. Mais si Marolles n’adopte pas, quand il traduit, les principes à même de plaire à ses contemporains et de vivifier l’intérêt de ces derniers pour Catulle, c’est peut-être parce que la réactualisation de l’entreprise philologique qui connut à la Renaissance son âge d’or, constitue à ses yeux le principal enjeu.

MAROLLES ET L’HÉRITAGE RENAISSANT

Lorsque Marolles choisit, en 1653, de consacrer un ouvrage au recueil de Catulle, il redonne à ce dernier une actualité après un assez long silence éditorial, puisque les dernières éditions françaises datent de 161669. En cela, il tente déjà de renouer avec l’engouement que suscita Catulle au siècle précédent70. En effet, depuis la princeps parue à Venise en 147271, les éditions foisonnèrent, les vers de Catulle suscitèrent l’intérêt de nombreux philologues tel Marc-Antoine Muret72, et son influence se répandit chez les poètes tant néo-latins73 que français74. Montaigne, qui fut l’élève de Muret, reconnut également la valeur du Véronais et Marolles mentionne le prestigieux jugement de « l’un des plus savants hommes de son temps ». En effet, il évoque le passage des Essais qui place Catulle dans le panthéon des poètes latins :

Nostre Michel de Montagne dans son chapitre des livres, nous dit : qu’en la Poësie, Virgile, Lucrece, Catulle & Horace ont tousjours semblé tenir de bien loin le premier rang 75 .

Si l’ensemble de l’entreprise menée par Marolles traduit son admiration pour la ferveur que provoqua à la Renaissance la redécouverte des textes latins et grecs, l’édition-traduction de Catulle contribue à elle seule à en faire la démonstration. En effet, Marolles enrichit par exemple ses remarques de nombreuses références aux auteurs de l’Antiquité. Ainsi, à propos de la ville de Cyrène mentionnée dans la poésie 7 « À Lesbie », l’abbé précise que « le nom de cette ville se trouve dans Strabon, dans Justin & dans Pline, qui dit au dix-neuvième livre, que son terroir est fertile en Benjoin » et que « Quinte Curse et Lucain parlent elegamment des Oracles qui s’y rendoient76 ». Il précise par ailleurs que « les Juventiens estoient d’une illustre famille de Rome, de laquelle parlent Tite-Live & Pline77.» Enfin, à propos de «Calaïs et Zethes Enfans de Borée qui estoient ailés», il explique que leur «fable est amplement décrite dans le second livre d’Apollonius, dans le quatrième de Valerius Flaccus, dans les Pythies de Pindare » et, soulignant parfaitement la continuité de cette culture, « dans le livre des Hymnes de nostre Ronsard78 ».

Marolles se veut le truchement, au sens premier d’interprète, non seulement du poète lui-même qu’il veut restituer avec fidélité sans entretenir avec lui de « rivalité linguistique79 », mais aussi de toute une tradition de recherches sur le texte catullien. Ainsi, son ouvrage laisse voir la richesse des commentaires que Catulle put faire naître au siècle précédent. Dans les remarques qui occupent une place très importante dans l’ensemble de l’ouvrage80, il ne cesse de se référer à ceux qui avant lui proposèrent une édition de Catulle. Il prend appui sur les remarques des philologues et le reconnaît explicitement : Antonio Partenio81 (1456-1506), Ange Politien82 (1454-1494), Marc-Antoine Muret83 (1526-1585), Achilles Statius84 (1524-1581), Joseph-Juste Scaliger85 (1540-1609), et plus rarement Janus Dousa86 (1545-1604), Palladius Fuscus87 (Palladio Fusco, 1460 ?-1520) ou encore Adrien Turnèbe88 (1512-1565). La « révérence affichée89 » de Marolles envers les philologues est donc particulièrement nette : comme les « anciens “imitatores”, il fait parade de ses rapports avec ses sources90 ».

Joseph Scaliger est celui auquel il manifeste la plus vive reconnaissance, comme l’attestent les remarques sur la pièce 17 « À une certaine Colonie » :

Tout le commencement de cette piece estoit fort corrompu, & et nous avons l’obligation à Scaliger de sa restitution, lequel nous a donné beaucoup de lumieres pour en découvrir le sens 91

Marolles fait également mention des débats qui opposent les philologues, la rivalité la plus pregnante étant celle de Muret et de Scaliger. Ainsi, nous lisons dans les remarques sur la pièce 26 ces précisions au sujet d’une petite maison :

Ce n’est point de la maison de Furius Bibaculus dont parle le Poëte, selon la pensée de Muret, mais de la maison de Catulle, au jugement de Scaliger 92 .

Le plus souvent, Marolles suit Scaliger au détriment de Muret93, mais il lui arrive aussi plus rarement de prendre ses distances avec le premier, comme le prouve une remarque sur la poésie 28 « À Verannie et à Fabule » :

Surquoy Scaliger qui fait une longue observation l’embarrasse luy-mesme si fort qu’on voit mal aisément ce qu’il veut dire94.

L’ouvrage de Marolles laisse donc apparaître toute la complexité des modalités de l’héritage. Il s’agit pour le traducteur et commentateur d’engager un dialogue avec ceux qui avant lui éditèrent Catulle.

Son ouvrage est d’autant plus savant qu’il insère entre les poésies de Catelle et ses remarques des citations d’Érasme95, de Lilius Giraldus96 (1479-1552), mais aussi un passage d’une préface en latin tirée d’une édition de Pétrone datant de 158797. De même, il fait figurer avant le premier poème de Catulle les vers introductifs d’Ausone et de Sannazar au sujet de l’œuvre de Catulle, puis un paragraphe en prose de Joseph Scaliger. L’édition de Marolles construit par conséquent tout un patronage savant : Marolles se veut l’héritier des humanistes et cherche à se placer dans la continuité de l’entreprise philologique qui s’est épanouie au siècle précédent.

Ainsi donc Marolles, « athlète98 » de la traduction, mérite-t-il peut-être ce titre pour son endurance plus que pour l’élégance de sa foulée. Quiconque, à l’instar de Saint-Évremond, « aime que la connaissance de l’antiquité devienne plus générale99 », trouvera certes un intérêt, même faible, à l’ouvrage de l’abbé. Dans le même temps, quiconque voit en Catulle un excellent poète, aurait souhaité que son traducteur restituât davantage des beautés de ses vers, et qu’ainsi la possibilité fût offerte au public de les admirer et pas seulement d’en comprendre le sens. Adaptée ni aux doctes qui n’ont pas besoin que les poésies soient transcrites en français, ni aux mondains que lassent les références érudites, l’édition-traduction de Marolles est comme bancale en un siècle souvent prompt à mépriser ceux qui peinent à s’adapter à l’évolution du goût. Cela complique assurément la transmission du modèle catullien au XVIIe siècle, mais aussi sans doute au XVIIIe siècle où le rôle joué par Marolles reste une piste à explorer.

Cependant, il est possible de ne plus chausser les lunettes des mondains du Grand Siècle et de voir que la traduction de Marolles, rarement inexacte, a une valeur pour qui, hier et aujourd’hui, n’exige pas d’une traduction qu’elle devienne « une création poétique autonome100 ».

Si l’ouvrage semble s’apparenter à un pâle tribut offert à la splendeur renaissante, et présenter, en un cruel paradoxe, l’utilité d’indiquer que c’est avant surtout qu’il faut chercher les réflexions les plus riches sur la poésie de Catulle, il permet malgré tout de renouveler le dialogue des esprits épris de philologie et d’apprécier les forces qui continuent d’irriguer la République des Lettres.

Avec nos remerciements à M. Alain Génetiot, directeur de la Revue d'Histoire Littéraire de France ainsi qu'à M. Claude Blum directeur des éditions Classiques Garnier pour avoir donné leur accord à la publication de cet article sur ODYSSEUM

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GRIFFEJOEN-CAVATORTA (Constance), « Marolles et l’héritage catullien au XVIIe siècle », Revue d’Histoire littéraire de la France, 119e année - n° 4, 4 – 2019, p. 905-916

 

 

Notes 

  1. DYPAC – Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.
  2. Roger Zuber, Les « belles infidèles » et la formation du goût classique, Paris, A.Colin,1968 (rééd. Albin Michel, « Bibliothèque de l’Évolution de l’Humanité », 1995), p. 125.
  3. Voir Marie Claire Chatelain, « La traduction intégrale des poètes latins de l’abbé de Marolles », dans Traduire, trahir, travestir. Études sur la réception de l’antiquité réunies par Jean-Pierre Martin et Claudine Nédelec, Arras, Artois Presses Université, 2012, p. 95-111, notamment l’annexe qui présente l’ensemble des traductions réalisées par Marolles jusqu’en 1662.
  4. Les Poésies de Catulle de Vérone en Latin et en Français, trad. Michel de Marolles, Paris, Guillaume de Luyne, 1653.
  5. À l’édition enprose de 1653 succède en 1676 une édition envers (Catulle. Traduction nouvelle revue et corrigée par Michel de Marolles, Paris, Jacques Langlois, 1676). Marolles insère également dès 1673 une traduction en vers de quelques pièces de Catulle dans le tome premier de sa traduction de Virgile en vers (Paris, Emmanuel Langlois, 1673, p. 419-448).
  6. Jean de La Chapelle, Les Amours de Catulle, Paris, Claude Barbin, 1680. RHLF, 2019, no 4, p. 905-916
  7. Pierre-Égasse du Boulay, Gemmæ poetarum pars prima ex Ovidio, Catullo, Propertio et Tibullo, Paris, Claude Thiboust, 1662. Pierre-Égasse du Boulay fut professeur d’humanités au collège de Navarre.
  8. Roger de Rabutin, comte de Bussy, «Épigrammes choisies de Catulle, Traduction», dans Lettres, éd. L. Lalanne, Paris, Charpentier, 1859, t. VI, p. 609-611. Au XVIIIe siècle, il faut attendre 1771 pour que soit publiée la Traduction en prose de Catulle, Tibulle et Gallus par le marquis de Pezay (Paris, Delalain, 1771).
  9. Roger Zuber, Les «belles infidèles», op.cit., p.137. Voir Louis Auguste Bossebœuf, Un précurseur. Michel de Marolles, abbé de Villeloin, sa vie et son œuvre, Tours, Impression tourangelle, 1911.
  10. Ces apports critiques étant absents de la traduction en vers de 1676, c’est à la seule édition de 1653 que nous nous attachons ici.
  11. Traduisant, outre le recueil de Catulle, ceux deTibulle et de Properce en 1653 et 1654, Marolles est le premier à « transmettre en français le corpus élégiaque des Latins » (Marie-Claire Chatelain, « Marolles, traducteur des Élégiaques latins », dans Théories et pratiques de la traduction aux XVIIe et XVIIIe siècles. Actes de la journée d’études du Centre de recherches sur l’Europe classique (XVIIe et XVIIIe siècles), Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3, 22 février 2008, éd. Michel Wiedemann, Tübingen, Gunter Narr Verlag, « Biblio 17 », vol. 182, 2009, p. 19).
  12. Charles Sorel, La Bibliothèque françoise [...], 2e éd., Paris, Compagnie des Libraires du Palais, 1667, chap. XI, p. 228.
  13. Pour les enjeux de la langue latine entre milieux savants et cercles mondains, voir Emmanuel Bury (dir.), « Tous vos gens à latin ». Le latin, langue savante, langue mondaine, XIVe-XVIe siècles, Paris, Champion, 2005. Voir également Roger Zuber, Les Émerveillements de la raison, Paris, Klincksieck, 1997, p. 99-103 et 197-203.
  14. Emmanuel Bury, «Traduction et classicisme», postface de l’ouvrage de Roger Zuber, Les « belles infidèles », op. cit., p. 496.
  15. Marolles, 1653, préface non paginée.
  16. Ibid., p. 89.
  17. Le verbe «glubere» qui signifie « écorcer» s’entend également,. d’après Gaffiot, dans un sens « priapéen ».
  18. En revanche, deux ans plus tard, Marolles ne traduit pas les trente-six épigrammes les plus licencieuses de Martial (Toutes les Épigrammes de Martial, en latin et en français, avec de petites notes, divisées en deux parties, Paris, Guillaume de Luyne, 1655, 2 vol.). Voir Jean-Christophe Abramovici, « Épurer l’héritage : l’abbé de Marolles, traducteur de Martial », Littératures classiques 2011/2 (no 75), p. 159-163.
  19. Voir par exemple Catulli, Tibulli, Propertii Poemata et elegiæ, sublata obscenitate, Paris, J. Libert, 1616.
  20. Marolles, 1653, p. 298.
  21. Jean-Christophe Abramovici, art. cit., p. 161.
  22. Marolles, 1653, préface non paginée. 23. Ibid.
  23. Ibid., p. 291.
  24. Tibulle, Élégies, l. III, élégie. 6.
  25. Ovide, Amours, l. III, élégie. 9.
  26. Martial, Épigrammes, l. VIII, épig. 73.
  27. Marolles, 1653, p. 328.
  28. Ibid., p. 3
  29. Voir également les remarques expliquant les épithètes attribuées à Minerve, « habitante d’Itone » (ibid., p. 331), « maistresse du rapide Triton » (ibid., p. 337).
  30. Ibid., p. 133 et 135.
  31. Charles Sorel, op. cit., p. 229.
  32. Saint-Évremond, Quelques réflexions sur nos traducteurs, dans Œuvres en prose, éd. René Ternois, Paris, Marcel Didier, STFM, t. III, 1966, p. 101.
  33. Charles Sorel, op. cit., p. 229.
  34. Stéphanie Loubère, Delphine Reguig, « Hériter en soi aux XVIIe et XVIIIe siècles », dans Penser l’héritage à l’âge classique, Littératures classiques 2011/2, no 75, p. 23.
  35. Marie-Claire Chatelain, «Marolles, traducteur des Élégiaques latins», art. cit., p. 20. Voir également Florence de Caigny, « La traduction de Térence par Marolles. Marolles, érudit, pédagogue ou théoricien?», dans Philologie et théâtre : traduire, commenter, interpréter le théâtre antique en Europe (XVe-XVIIIesiècle), dir. Véronique Lochert et Zoé Schweitzer, Amsterdam, Rodopi, « Faux titre », 2012, p. 95-112.
  36. Saint-Évremond, op. cit., p. 102.
  37. Jean de La Chapelle, op. cit., p. 3.
  38. Marolles, 1653, p. 263. Même observation p. 276, 277 et 279.
  39. Ibid, p. 267.
  40. Gabriel Guéret, Le Parnasse réformé, Paris, Thomas Jolly, 1671, p. 16-17.
  41. Jean Chapelain, Lettres, éd.Tamizey de Larroque, Paris, Imprimerie nationale, 1880, t.II, p.6.
  42. Marolles, 1653, préface non paginée.
  43. « S’il a bien senti qu’un goût nouveau pour la poésie se faisait jour autour de lui, il n’a guère su y répondre. Le fait qu’il traduisait en prose, s’il nous amène à signaler son cas, n’était plus fait pour plaire aux mondains. Quant aux esprits plus pondérés, comme Retz qu’il cultiva un temps, ils avaient une nette préférence pour la prose, mais ils comprenaient mal ce que Marolles allait faire chez les poètes anciens » (Roger Zuber, Les « belles infidèles », op. cit., p. 125.)
  44. Ibid., p. 126.
  45. Marolles, 1653, préface non paginée. Voir Emmanuel Bury, « Bien écrire ou bien traduire : Pierre-Daniel Huet théoricien de la traduction », dans La Traduction au XVIIe siècle, éd. S. Guellouz, Littératures classiques, no 13, octobre 1990, p. 251-260.
  46. Nathalie Grande, « La réception du Satiricon au XVIIe siècle : de la fable misogyne au conte galant », dans Traduire, trahir, travestir, op. cit., p. 347.
  47. Citations extraites de La Fontaine, « La Matrone d’Ephèse » (1682), Fables (XII, 26), éd. J. P. Collinet, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1991, I, p. 508.
  48. Roger Zuber, Les « belles infidèles », op. cit., p. 147.
  49. Ibid.
  50. Claude-Pierre Goujet, Bibliothèque française ou Histoire de la littérature française, t. VI, Paris, Pierre-Jean Mariette et Hippolyte-Louis Guérin, 1747, p. 266. Goujet cite également un long passage critique extrait du Parnasse réformé (p. 266-267).
  51. Antoine Sabatier de Castres, Les Trois siècles de la Littérature française ou le Tableau de l’esprit de nos écrivains, Paris, Nicolas-Léger Moutard, 1779, p. 51.
  52. Ibid., p. 52.
  53. Ibid.
  54. Ibid. L’abbé de Castres souligne à nouveau ce défaut au sujet d’Étienne Algai, sieur de Martignac (1628-1698), « traducteur médiocre » mais « un peu plus élégant que l’abbé de Marolles » (ibid., p. 70).
  55. Ibid., p. 53. Il cite aussi le jugement de Lignières sur les traductions en vers de Marolles : « Linière avait très fort raison de répondre à ce mauvais versificateur qui se vantait de ce que les vers ne lui coûtaient rien, "ils vous coûtent ce qu'ils valent" » (ibid). L'anecdote sur Ménage est également évoquée dans la Bibliothèque française de Claude-Pierre Goujet (op.cit. p. 267).
  56. Fénelon, Lettre à l’Académie, éd. Ernesta Caldarini, Genève, Droz, STFM, 1970, p. 88.
  57. Marolles, 1653, p. 213.
  58. Fénelon, op. cit., p. 88.
  59. Voir Marie-Claire Chatelain, « Le modèle ovidien de l’élégie au xviie siècle », dans Plaintes, pleurs et plaisirs : la poésie élégiaque aux siècles classiques, Tangence, no 109, 2015, p. 17-39. 60. Marolles, 1653, « Vie de Catulle » non paginée.
  60. Ibid., non paginé.
  61. Ibid., préface non paginée.
  62. Voir Chapelain, Lettre à Graziani du 7 mai 1670, dans Lettres, éd.Ph. Tamizey de Larroque, Paris, Imprimerie nationale, 1883, t. II, p. 685.
  63. Ibid., p.1617. Catulle, Poésies. Texte établi et traduit par Georges Lafaye,revuparSimone Viarre, Paris, Les Belles Lettres, CUF, 2018. G. Lafaye traduit «scortillum» par «petite catin» (ibid., p. 9)
  64. Marolles, 1653, p. 16-17. G. Lafaye traduit « irrumator » par « bougre » (op. cit., p. 10).
  65. Marolles, 1653, p. 16 et 19. G. Lafaye traduit « ut decuit cinaediorem » par « comme il convenait à une telle garce » (op. cit., p. 10).
  66. Ibid., p.10 et 11. George Lafaye traduit «nescio quid scorti» par «je ne sais quellecatin» (op. cit., p. 6).
  67. Louis Moreri, Le Grand Dictionnaire historique, Paris,J ean-Baptiste Coignard, t.V, 1725,  p. 172.
  68. Dans la suite du siècle, le texte sera à nouveau édité dans la collection Ad usum Delphini : C. Valerii Catulli Opera (Albii Tibulli, ... Elegiarum libri quatuor... Sexti Aurelii Propertii,... Elegiarum libri quatuor), éd. Philippe Dubois, Paris, Frédéric Léonard, 1685, 2 vol.
  69. Pour le détail des multiples études consacrées à la réception de Catulle à l’époque préhumaniste et humaniste, voir l’article de Jean-Louis Charlet, « La marque de Catulle sur la Renaissance de l’élégie latine au Quattrocento », dans Présence de Catulle et des élégiaques latins. Actes du colloque tenu à Tours (28-30 novembre 2002), dir. R. Poignault, Tours, Centre de Recherches A. Piganiol, 2005, p. 291, n. 1.
  70. Ibid.
  71. Carmina Catulli, quibus accessere Tibulli. Sulpiciae Elegiae. Propertii Carmina. et Statii Sylvae, (Venetiis), (Vindelinus de Spire), 1472.
  72. Catullus et in eum commentarius M. Antonii Mureti, Venetiis, apud Paulum Manutium, Aldi.filium, 1562
  73. Nicolas Bourbon, Nugæ, 1533, éd. Sylvie Laigneau-Fontaine, Genève, Droz, «Travaux d’Humanisme et de Renaissance », 2008.
  74. Jean-Antoine de Baïf, Les Amours, Paris, Veuve Maurice de la Porte,1552.VoirJean-Antoine de Baïf, Œuvres complètes II. Euvres en rime, Deuxième partie, Les Amours, édition critique sous la dir. de Jean Vignes, Paris, Honoré Champion, « Textes Littéraires de la Renaissance », 2010, 2 vol.
  75. Marolles, 1653, « Vie de Catulle » non paginée. Marolles mentionne encore Montaigne dans ses remarques (ibid., p. 324). De fait, Catulle est cité 37 fois dans l’ensemble des Essais. Pour Ovide, c’est le double, mais Tibulle et Properce ne sont quant à eux jamais cités.
  76. Ibid., 1653, p. 265.
  77. Ibid, p. 283.
  78. Ibid, p. 309-310.
  79. Emmanuel Bury, postface de Les « belles infidèles », op. cit., p. 504.
  80. Les pages consacrées aux remarques (p. 257-388) sont aussi nombreuses que celles du texte catullien.
  81. Carmina Catulli cum commentario Antonii Parthenii, Brixiæ, per Boninum de Boninis de Ragusia, 1485. Cité p. 267, 274, 291, 302 et 306.
  82. Cité p. 259, 294.
  83. Catullus, et in eum commentarius M. Antonii Mureti, Venetiis, apud Paulum Manutium, 1554. Cité p. 258, 266, 279, 283, 284, 306.
  84. Catullus, cum commentario Achillis Statii, Venetiis, in aedibus Manutianis, 1566. Cité p. 262, 297, 306, 307.
  85. Catulli, Tibulli, Propertii nova editio, Lutetiæ, apud Mamertum Patissonium, 1577. Il y a plusieurs dizaines d’occurrences.
  86. Catullus, Tibullus, Propertius, Lugduni Bat., 1592. Cité p. 305.
  87. Catullus, una cum commentariis eruditi viri Palladii Fusci Patavini, Venetiis, per J. Tacuinum de Tridino, 1496. Cité p. 267, 272, 296 et 302.
  88. Cité p. 294 et 297 (nommé Turnebus).
  89. Stéphanie Loubère, Delphine Reguig, art. cit., p. 10.
  90. Roger Zuber, «Les modèles des classiques», dans Les Émerveillements de la raison, Paris, Klincksieck, 1997, p. 175.
  91. Marolles, 1653, p. 277. Voir également à propos de l’épigramme 21 «à Aurelle» : «cette pièce avait été fort corrompue et mal ponctuée : mais elle a été rétablie par Scaliger » (ibid., p. 279).
  92. Ibid, p. 284. Voir aussi p. 266-267.
  93. Le contraire se produit plus rarement (ibid., p. 293).
  94. Ibid., p.285. Il prend aussi ses distances avec Scaliger p.308, et avec Achilles Statius p.307.
  95. Ibid., p. 254.
  96. Ibid., p. 255.
  97. Ibid., p. 256.
  98. Roger Zuber, Les « belles infidèles », op. cit., p. 137.
  99. Saint-Évremond, op. cit., p. 101.
  100. Emmanuel Bury, postface de Les « belles infidèles », op. cit., p. 500.
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