Marathon : De la guerre au sport, la course de tous les exploits

Pistes pour la classe

  • Les guerres médiques
  • L’entraînement des athlètes
  • La palestre et le gymnase
  • Les personnages célèbres de l’Antiquité
  • Gloire et victoire

Le marathon désigne une course à pied sur route de 42,195 kilomètres, soit la distance de Marathon à Athènes. Il a été créé, sur une idée du linguiste Michel Bréal, pour les premiers Jeux olympiques modernes à Athènes en 1896, à la suite de leur rénovation en 1894 par le Baron Pierre de Coubertin. Depuis les Jeux olympiques de Los Angeles en 1984, la course est ouverte aux femmes. En dehors des Jeux olympiques qui ont lieu tous les quatre ans, d’autres marathons réputés sont organisés chaque année à travers le monde : Paris, Tokyo, Berlin, Chicago, Londres, New York, Boston. Le marathon fait aussi partie des épreuves des championnats du monde d’athlétisme qui ont lieu tous les deux ans.

Quelle que soit la compétition, cette course de fond sollicite des qualités d’endurance exceptionnelles et pousse les athlètes à l’exploit, les records du monde actuels étant détenus par le kényan Eliud Kipchoge avec un temps de 2 heures, 1 minute et 9 secondes et la kenyane Brigid Kosgei avec un temps de 2 heures, 14 minutes et 4 secondes. En 2024, aux Jeux olympiques de Paris, les marathoniennes et marathoniens vont concourir lors du dernier week-end, faisant de cette course une sorte de point d’orgue athlétique de la plus grande compétition sportive internationale contemporaine. Si les Jeux olympiques antiques ne comportaient pas d’épreuve de marathon, c’est pourtant bien du côté de l’Antiquité grecque qu’il faut chercher les sources du marathon contemporain. Quelle est l’origine de cette course aujourd’hui si populaire et médiatisée ? Quelle survivance de l’Antiquité grecque peut-on encore y déceler ?

Du côté de l’Attique...

Marathon, c’est avant tout une ville de Grèce, située sur la côte au Nord-Est de l’Attique, à 42,195 kilomètres d’Athènes. Dans l’Antiquité, on parlait du dème (circonscription administrative mise en place par Clisthène en 508-507 avant J.-C.) de Marathon qui correspondait à un important dème de l’Attique. Il s’agissait d’une plaine située entre le Pentélique et le Parnès.

L’étymologie du nom marathon viendrait du grec ancien μάραθος / marathos ou μάραθον / marathon qui signifie le fenouil, plante très répandue dans la plaine de Marathon. Le nom du dème signifierait donc « un endroit riche en fenouil ».

Deux sources mythologiques expliquent l’origine du nom de Marathon. La première l’attribue au héros Marathon, fils d’Épopée, roi de Sicyone, et petit-fils de Poséidon. Du vivant de son père, Marathon quitte Sicyone, chassé par l’injustice et la violence de son père. Il se réfugie alors en Attique et donne son nom au dème. La deuxième source mythologique l’attribue au héros Marathos, un Arcadien qui a accompagné Échedémos dans l’expédition des Dioscures contre l’Attique. Marathos s’est sacrifié volontairement parce qu’un oracle avait exigé une victime humaine pour assurer la victoire aux assaillants. 

Thésée est un héros important pour les habitants de Marathon car c’est là, comme nous le rapporte Plutarque, que le héros tue le taureau qui semait la terreur dans la plaine (Plutarque, Thésée, XIII) et qu’il conclut son pacte d’amitié avec Pirithoos, le roi des Lapithes (Plutarque,Thésée, XXIX).

À l’époque archaïque et classique, avant l’organisation en dèmes de l’Attique mise en place par Clisthène, Marathon faisait partie avec Oenoé, Probalinthos et Tricorythos de la tétrapole de Marathon. Une tétrapole correspondait à quatre cités fédérées pour la défense d’intérêts communs ou qui se mettaient sous le patronage de la ou des mêmes divinités qu’elles honoraient en commun. Pour la tétrapole de Marathon, il semble que la divinité protectrice ait été Dionysos en l’honneur duquel un temple avait été édifié.

La bataille de Marathon : un exploit militaire !

Marathon doit avant tout sa célébrité à la bataille qui s’y est déroulée en 490 avant J.-C. lors de la première guerre médique opposant les Grecs aux Perses. Notre principale source concernant cette bataille est l’historien grec Hérodote qui en fait le récit dans ses Ἱστορίαι / Historíai (Histoires ou Enquêtes) rédigées vers 445 avant J.-C. et traitant des guerres médiques.

Ces guerres opposent les cités grecques à l’Empire Perse. Elles correspondent à deux expéditions militaires : la première menée par le roi achéménide Darius et la seconde par son fils Xerxès. En 498 avant J.-C/, la révolte de l’Ionie, cité grecque d’Asie Mineure, contre la domination de l’Empire perse de Darius qui ne cache pas sa volonté impérialiste, marque le début de la première guerre médique. Athènes envoie vingt trières et Erétrie cinq, mais cela n’empêche pas la défaite ionienne. 

Dès lors, Darius ne cache plus sa volonté d’imposer son autorité en Grèce et pour punir Athènes et Erétrie de leur aide aux insurgés ioniens, il monte une expédition dirigée par Datis et Artapherne en direction de la Grèce. Sa flotte traverse la mer Egée, droit vers l’Attique, en soumettant au passage Naxos, Délos et Erétrie. Sur les conseils d’Hippias, ancien tyran exilé d’Athènes qui espère reprendre le pouvoir, la flotte perse composée d’environ 600 trières débarque à Marathon le 12 septembre 490 avant J.-C. La plage de Marathon est en effet longue d’environ quatre kilomètres, ce qui permet aux 20 000 à 30 000 soldats perses et à la cavalerie de s’y déployer. Les Athéniens envoient Philippidès, un coureur messager, à Sparte afin de demander des renforts. Mais les Spartiates, qui célèbrent les karneia (festivités en l’honneur d’Apollon), doivent observer une période de trêve sacrée et ils ne peuvent venir à l’aide des athéniens avant dix jours. Seule la petite citée de Platée envoie des renforts. Les forces grecques, estimées à environ 9 000 hommes, prennent place, sous la conduite du stratège Miltiade, sur la colline dominant la plaine. Malgré leur nette infériorité numérique, les Grecs - des hoplites - sont plus lourdement armés que les Perses. Le fait de combattre en rangs serrés, en phalange, leur donne rapidement l’avantage. Tous les athéniens sont au combat : l’enjeu que constitue la survie de leur cité leur donne sûrement un surcroît de courage et de pugnacité. Miltiade fait preuve d’une stratégie élaborée : il fait bloquer les sorties de la plaine pour empêcher les Perses de progresser vers Athènes et envoie sa phalange la plus aguerrie contre les ennemis ainsi que huit rangs de soldats sur les flancs.

Voici le récit fait par Hérodote de l’attaque des Grecs (livre VI, 112) :

« Ἦσαν δὲ στάδιοι οὐκ ἐλάσσονες τὸ μεταίχμιον αὐτῶν ἢ ὀκτώ. Οἱ δὲ Πέρσαι ὁρέοντες δρόμῳ ἐπιόντας παρεσκευάζοντο ὡς δεξόμενοι, μανίην τε τοῖσι Ἀθηναίοισι ἐπέφερον καὶ πάγχυ ὀλεθρίην, ὁρέοντες αὐτοὺς ὀλίγους καὶ τούτους δρόμῳ ἐπειγομένους, οὔτε ἵππου ὑπαρχούσης σφι οὔτε τοξευμάτων. Ταῦτα μέν νυν οἱ βάρβαροι κατείκαζον· Ἀθηναῖοι δὲ ἐπείτε ἀθρόοι προσέμιξαν τοῖσι βαρβάροισι, ἐμάχοντο ἀξίως λόγου. Πρῶτοι μὲν γὰρ Ἑλλήνων πάντων τῶν ἡμεῖς ἴδμεν δρόμῳ ἐς πολεμίους ἐχρήσαντο, πρῶτοι δὲ ἀνέσχοντο ἐσθῆτά τε Μηδικὴν ὁρέοντες καὶ τοὺς ἄνδρας ταύτην ἐσθημένους· τέως δὲ ἦν τοῖσι Ἕλλησι καὶ τὸ οὔνομα τὸ Μήδων φόβος ἀκοῦσαι. »

« Un intervalle de huit stades séparait les deux armées. Au premier signal, les Athéniens franchirent en courant cet espace. Les Perses, les voyant accourir, se disposèrent à les recevoir ; mais remarquant que, malgré leur petit nombre et le défaut de cavalerie et de gens de trait, ils se pressaient dans leur marche, ils les prirent pour des insensés qui couraient à une mort certaine. Les barbares s'en faisaient cette idée ; mais les Athéniens les ayant joints, leurs rangs serrés, firent des actions mémorables. Ce sont, autant que nous avons pu le savoir, les premiers de tous les Grecs qui aient été à l'ennemi en courant, qui aient envisagé sans effroi l'habillement des Mèdes, et qui aient soutenu la vue de leurs soldats, quoique jusqu'alors le seul nom de Mèdes eût inspiré de la terreur aux Grecs. » 

Les flancs grecs prennent en tenaille l’armée perse qui s’effondre. Les Perses s’enfuient et les Grecs les poursuivent jusqu’à la mer. Le bilan des pertes est lourd du côté perse. Selon Hérodote (Livre VI, 117), « Ἐν ταύτῃ τῇ ἐν Μαραθῶνι μάχῃ ἀπέθανον τῶν βαρβάρων κατὰ ἑξακισχιλίους καὶ τετρακοσίους ἄνδρας, Ἀθηναίων δὲ ἑκατὸν καὶ ἐνενήκοντα καὶ δύο. Ἔπεσον μὲν ἀμφοτέρων τοσοῦτοι. / Il périt à la journée de Marathon environ six mille quatre cents hommes du côté des barbares, et cent quatre-vingt-douze de celui des Athéniens. Telle est au juste la perte des uns et des autres. »

Après cette éclatante victoire, les Grecs doivent prévenir une riposte perse. Des soldats perses ont réussi à embarquer sur des navires, leur objectif étant de débarquer à Phalère pour attaquer Athènes. Les hoplites grecs font donc une marche forcée de sept à huit heures vers Phalère et arrivent juste avant l’ennemi qui doit capituler. Ceci marque la fin de la première guerre médique.

Marathon, le lieu qui fait rimer courses avec exploits

Marathon devient donc dans l’imaginaire populaire, le lieu de tous les exploits : c’est l’endroit où les Athéniens, en minorité, ont sauvé, grâce à leur farouche détermination et à leur courage, leur civilisation d’une horde de Barbares. Si l’on en croit Hérodote, les hoplites grecs ont couru vers l’ennemi, malgré leur lourd armement, mettant ainsi la course, et donc la dimension athlétique, au cœur de la bataille et de la guerre.

D’autres exploits physiques entourent la légende de l’endroit. Le premier haut fait, très connu, concerne le soldat qui a couru la distance de Marathon à Athènes pour y annoncer la victoire avant de mourir d’épuisement. Ce fait, non mentionné par Hérodote, l’est par Plutarque dans ses Oeuvres morales. L’historien cite Héraclide du Pont qui aurait indiqué que l’annonce de la victoire avait été faite par le coureur Thersippe d’Erée. Mais Plutarque ajoute que d’autres historiens attribuent l’annonce de la victoire à l’hoplite Euclès ou Euclée dont les dernières paroles auraient été : « χαίρετε‘ καὶ χαίρομεν » / kairete kai kairomen / « Réjouissez-vous ! Nous avons vaincu ! » Lucien de Samosate dans son Histoire véritable (chapitre XIX) mentionne aussi un hémérodrome (c’est-à-dire un coureur professionnel qui est chargé de transmettre un message sur une journée) mort dans les mêmes circonstances mais il le nomme Philippidès. Si le nom du messager reste incertain, il est néanmoins vraisemblable que Miltiade dut envoyer un coureur pour devancer ses troupes qui rentraient vers Athènes afin de faire face à une possible riposte perse. Des théories scientifiques modernes concluent que ce célèbre coureur serait mort d’un coup de chaud foudroyant, dû à une hyperthermie.

Le deuxième exploit est celui du coureur Philippidès qui a parcouru la distance entre Athènes et Sparte, soit environ 240 kilomètres, pour prévenir les Spartiates que les Perses avaient débarqué à Marathon et pour solliciter leur aide. C’est Hérodote qui nous relate cet épisode dans le livre VI, chapitre 105 et 106 de ses Histoires. Le dieu Pan serait apparu à Philippidès, près du mont Parthénion, pour lui demander pourquoi les Athéniens ne lui rendaient aucun culte. Face au rapport de Philippidès, les Athéniens ont par la suite bâti une chapelle en l’honneur de Pan au-dessus de la citadelle, lui ont fait des sacrifices annuels et ont organisé des courses de flambeaux. Ces courses se déroulaient de la façon suivante. Un homme, une torche à la main, courait, de l'autel du Pan jusqu'à un certain but, sans éteindre son flambeau. Si le flambeau de celui qui courait le premier s'éteignait, il le cédait au second, et celui-là au troisième, si le même accident lui arrivait. Si le troisième était aussi malheureux, le prix n'était adjugé à personne. 

Un troisième exploit, collectif cette fois-ci, est la marche forcée de Marathon vers Athènes effectuée par les hoplites grecs après leur victoire. Cette sorte de « course en armes » exténuante a pour but d’éviter le débarquement perse à Phalère. 

Une victoire symbolique

Bien plus qu’une simple victoire militaire, la bataille de Marathon va très vite acquérir une dimension symbolique dont les Athéniens vont se servir pour asseoir leur prestige parmi les cités grecques et justifier ensuite leur hégémonie. Malgré leur infériorité numérique, ils ont réussi par leur courage à vaincre un ennemi puissant et redouté. Hérodote insiste sur le très grand nombre de soldats perses. Cet effectif démesuré fait basculer symboliquement le camp perse dans l’hubris (ὕϐρις / l’excès, la démesure). La victoire athénienne s’en trouve d’autant plus  légitimée et auréolée de gloire.

La bataille de Marathon permet aussi de mettre en exergue la piété athénienne. Xénophon dans l’Anabase (livre 3, 2, 11 et 12) évoque l’importance que les Grecs attribuent à la déesse Artémis dans l’issue de cette bataille et le culte qu’elle permet de mettre en place :

« ἐλθόντων μὲν γὰρ Περσῶν καὶ τῶν σὺν αὐτοῖς παμπληθεῖ στόλῳ ὡς ἀφανιούντων τὰς Ἀθήνας, ὑποστῆναι αὐτοὶ Ἀθηναῖοι τολμήσαντες ἐνίκησαν αὐτούς.καὶ εὐξάμενοι τῇ Ἀρτέμιδι ὁπόσους κατακάνοιεν τῶν πολεμίων τοσαύτας χιμαίρας καταθύσειν τῇ θεῷ, ἐπεὶ οὐκ εἶχον ἱκανὰς εὑρεῖν, ἔδοξεν αὐτοῖς κατ᾽ ἐνιαυτὸν πεντακοσίας θύειν, καὶ ἔτι νῦν ἀποθύουσιν. »

« Quand les Perses et leurs alliés vinrent avec une année nombreuse pour détruire Athènes, les Athéniens osèrent leur résister et les vainquirent. Ils avaient fait vœu à Diane de lui immoler autant de chèvres qu'ils tueraient d'ennemis, et n'en trouvant pas assez pour accomplir leur promesse, ils prirent le parti d'en sacrifier cinq cents tous les ans, usage qui dure encore. »

Artémis, déesse sauvage et chasseresse, serait venue en aide aux Athéniens pour repousser la barbarie en leur permettant de résister à l’anéantissement dont les Perses les menaçaient. Pour la remercier, un sacrifice est organisé tous les ans. Le grand nombre d’animaux sacrifiés - 500 chèvres - semble une façon symbolique de rappeler et de laisser vivace le souvenir de la très grande armée perse. Par-delà la célébration annuelle de la victoire, le rite religieux aurait une fonction commémorative : rappeler la victoire de la démocratie sur la tyrannie, tout en mettant en avant la suprématie athénienne.

Le marathon dans les Jeux olympiques modernes

Que reste-t-il de l’esprit de Marathon dans les Jeux olympiques modernes ? Il semble que Michel Bréal en ayant eu l’idée d’une « course de Marathon » pour les premiers jeux modernes de 1896 se soit inscrit dans cette dimension commémorative initiée par les Athéniens. Dans la lettre qu’il adresse à son ami Pierre de Coubertin le 15 septembre 1894, il suggère l’organisation d’une « course de Marathon au Pnyx ». Il ajoute ces quelques réflexions : « Cela aura une saveur antique. Si nous savions le temps qu’a mis le guerrier grec, nous pourrions établir le record. Je réclamerais pour ma part l’honneur d’offrir " la Coupe de Marathon ". » Michel Bréal propose plus précisément de commémorer la marche forcée, de Marathon vers Athènes, des hoplites athéniens. Deux routes s'offrent alors pour le parcours, comme elles s'étaient offertes aux hoplites. La route directe passe par les montagnes, Kifissia et Maroussi. Elle est plus courte, mais plus difficile. Une route plus longue longe la mer par Rafína et contourne le Pentélique. Cette dernière, jugée plus probable pour les hoplites antiques, est choisie pour la « course de Marathon » de 1896. C'est aussi celle du marathon d'Athènes annuel et des Jeux olympiques d'été d’Athènes en 2004.

De Marathon au marathon…

Si Michel Bréal a inventé « la course de Marathon », le nom commun n’est pas de son fait. Le nom commun marathon, qui est une métonymie du lieu et plus précisément de l’événement historique, n’est pas attesté dans sa correspondance avec Pierre de Coubertin : il parle uniquement de « course de Marathon ». Mais très vite les commentaires et reportages sportifs commencent à utiliser le nom Marathon, seul, allégé de la première partie nominale « course de... », comme cela se fait pour d’autres épreuves : le (lancer du) javelot, la course du 800 mètres / le 800 mètres... Il semble que cette métonymisation ait été assez rapide car, en 1896, le substantif et adjectif masculin qui en est dérivé, marathonien, est attesté dans le Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey. Ceci est d’autant plus révélateur du succès qu’a connu, dès la première olympiade moderne, la « course de Marathon » qui trouve très vite sa place dans l’imaginaire des Jeux comme une sorte de limite extrême de l’effort humain.

Le nom commun connaît ensuite une évolution sémantique. Par analogie, il devient une épreuve de natation, la natation marathon, qui est aussi une épreuve olympique. Il s’agit de nager 10 kilomètres en eau libre (mer, rivière ou lac). En plus de qualités d’endurance, les athlètes doivent faire preuve d’adaptabilité au milieu naturel et être capable de gérer leurs efforts sur la durée. En danse de salon, le « marathon de la danse » désigne des couples qui doivent danser le plus longtemps possible.

En apposition ou comme deuxième substantif composé, il souligne l’exigence et la durée d’une épreuve sportive ou non : un match-marathon, une séance-marathon…

Au figuré, il correspond à une séquence pénible, éprouvante, liée à une durée anormalement longue. Dire de quelque chose que c’est un marathon revient à en souligner, de manière métaphorique, la pénibilité et la longueur. Par exemple : un marathon diplomatique.

Une autre course actuelle dérive du marathon. Il s’agit du spartathlon, une course à pied d’ultrafond de 246 kilomètres organisée depuis 1983 entre Sparte et Athènes. Elle retrace le parcours de Philippidès qui s’était rendu en 490 avant J.-C. à Sparte pour y demander des renforts. S’il s’agit d’une déclinaison du marathon, ce n’est pas une épreuve olympique. Le record actuel est de 20 heures et 25 minutes, détenu par Yannis Kouros.

Ce qu’écrit Plutarque...

 

Tὴν τοίνυν ἐν Μαραθῶνι μάχην ἀπήγγειλεν, ὡς μὲν Ἡρακλείδης ὁ Ποντικὸς ἱστορεῖ, Θέρσιππος ὁ Ἐρχιεύς· οἱ δὲ πλεῖστοι λέγουσιν Εὐκλέα δραμόντα σὺν τοῖς ὅπλοις θερμὸν ἀπὸ τῆς μάχης καὶ ταῖς θύραις ἐμπεσόντα τῶν πρώτων τοσοῦτον μόνον εἰπεῖν ’χαίρετε‘ καὶ ’χαίρομεν, ‘εἶτ´εὐθὺς ἐκπνεῦσαι. πλὴν οὗτος μὲν αὐτάγγελος ἧκε τῆς μάχης ἀγωνιστὴς γενόμενος. 

 

Héraclide du Pont dit que Thersippe d'Erée apporta la nouvelle de la bataille de Marathon. D'autres prétendent, et c'est le plus grand nombre, que ce fut Euclée. Ils disent qu'il arriva à Athènes encore tout fumant du sang des ennemis ; qu'il tomba de fatigue à la porte des magistrats, à qui il ne dit que ces paroles : « Réjouissez-vous, nous avons vaincu » et qu'il tomba mort à leurs pieds. Euclée du moins apportait la nouvelle d'un combat dont il avait été le témoin, et auquel il avait eu part. 

 

Plutarque, Oeuvres morales, Tome II, traduit par D. Ricard.

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