La Guerre des Gaules

Il n’y a pas une mais des Gaules à l’époque romaine. La Gaule Cisalpine et la Gaule Transalpine sont sous contrôle romain, et la Gaule dite « indépendante » n’est pas unie en 58 av. J.-C. Certains des peuples qui la composent entretiennent des alliances économiques et politiques parfois anciennes avec Rome, comme les Eduens, considérés comme « frères de sang » par le Sénat romain.

Le premier triumvirat (alliance politique nouée entre les anciens adversaires César, Pompée, et Crassus en 60 av. J.-C. ) permet à César d’obtenir la charge de Consul et le gouvernement de provinces, dont la Gaule transalpine en 58 av. J.-C. C’est à ce titre qu’il répond à l’appel des Eduens qui demandaient l’aide de Rome contre une migration du peuple Helvète, qui semait le trouble sur leur territoire.

Pour César, c’est l’occasion d’assurer le prestige de Rome et d’ouvrir de nouveaux marchés économiques : il répond donc à l’appel et renvoie les Helvètes sur leurs terres, sur le plateau suisse.

On lui demande ensuite d’arbitrer des conflits entre cités gauloises ; il dit chercher à pacifier les territoires. Des révoltes éclatent contre la présence romaine, d’abord isolées, puis les Carnutes, peuple gaulois, forment une coalition et lancent une insurrection générale à Cenabum (Orléans). Vercingétorix, jeune chef arverne, est choisi pour la diriger.

En 52 av. J.-C., Vercingétorix parvient à mettre les Romains en difficulté, mais est mis en déroute lors de la « bataille de la cavalerie », connue par César. Il se replie alors à Alésia dans l’oppidum des Mandubii et envoie ses cavaliers mobiliser une armée de secours, qui lui permettrait de prendre en étau l’armée de César.

César juge que l’oppidum ne peut être pris que par un siège. Il installe deux lignes de fortifications entourant l’oppidum : la première est une ligne dite de contrevallation, dirigée contre les assiégés, et la seconde est la ligne de circonvallation, orientée contre l’armée de secours. Des avant-postes surveillent les mouvements des Gaulois.

Les fouilles successives ont mis en évidence la structure des fortifications : sur la ligne de contrevallation, un Gaulois voulant sortir de l’oppidum et accéder au camp romain devait franchir deux fossés, l’un à fond plat, l’autre en V, puis éviter des pièges, tels que des trous dans lesquels sont plantés des pieux, des branches gênants les mouvements, traverser un dernier fossé, et enfin gravir un agger (levée de terre fortifiée) protégé de branches et de tours.

Ces ingénieuses fortifications adaptent la stratégie de Scipion Emilien pour le siège de Numance en 134 – 133 av. J.-C., contre les celtibères d’Espagne. Il n’y avait alors pas de circonvallation car les assiégés n’attendaient pas d’armée de secours.

Les secours de Vercingétorix arrivent après 30 jours de siège. Les forces en présence sont très importantes : d’après César, on compte pour les Romains 12 légions soit 50 000 à 72 000 hommes, et 10 000 alliés Germains, et pour les Gaulois, 80 000 assiégés aidés des 248 000 hommes de l’armée de secours.

L’armée de secours attaque la ligne de circonvallation sur son point le plus faible, le mont Réa, tandis que Vercingétorix attaque la contrevallation, prenant ainsi les Romains en tenaille. L’armée romaine remporte finalement la bataille, grâce à l’intervention de la cavalerie germaine.

Le lendemain, Vercingétorix tient conseil et demande à César ses exigences. À la demande de César, les chefs et leurs armes lui sont livrés. La guerre n’est pas terminée mais le pôle principal de résistance est vaincu. Vercingétorix disparaît jusqu’au triomphe de César à Rome en 46 av. J.-C., avant d’être renvoyé en prison et exécuté.

Les conséquences de la guerre en Gaule et en Italie

En Gaule, la population est décimée, et de nombreux Gaulois sont vendus en esclavage. Le passage des légions a provoqué des destructions et pillages systématiques, des terres sont confisquées par le conquérant romain. Les peuples perdent leur indépendance politique et la Gaule est soumise à une administration nouvelle.

Une reconstruction est cependant favorisée par la romanisation politique et culturelle qui éclot au Ie siècle. La Gaule bénéficie à moyen terme de son intégration dans le système économique et politique romain et de la formation d’une nouvelle élite qui veut s’intégrer à l’empire.

Alésia a également une conséquence immédiate sur la politique romaine. Au milieu du Ie siècle av. J.-C., la République romaine est troublée par des rivalités personnelles. C’est la richesse et l’étendue du réseau de clientèle qui détermine l’élection des grands généraux et aristocrates.

La guerre des Gaules permet à César de s’enrichir, d’accroitre son prestige, et d’avoir une armée fidèle sous son commandement. Cependant, il peine à défendre ses intérêts à Rome pendant la campagne, et le Sénat, sous l’influence de son rival et gendre Pompée, le démet de son commandement.

Rentrant de la guerre des Gaules, César franchit le Rubicon avec ses légions en armes. Il entre dans l’illégalité car ce cours d’eau sépare sa province du territoire de Rome et son commandement militaire se limite juridiquement à la Gaule.  Cet événement initie la guerre civile qui opposa ses partisans à ceux de Pompée, et la fin de la République romaine après la défaite de Pompée en 48 av. J.-C.

Histoire des fouilles d'Alésia au Musée d'Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye

topographie Alesia

Topographie d’Alésia, Album des fouilles de 1862, Musée d’Archéologie Nationale, Saint-Germain-en-Laye.

photographie

Photographie du mont Auxois, Musée d’Archéologie Nationale, Saint-Germain-en-Laye

dessin aquarellé armes

Dessin aquarellé représentant des armes d’Alise, 1860-1861, Edouard Flouest, Musée d’Archéologie Nationale, Saint-Germain-en-Laye

querelle

Illustration de la querelle Alise / Alaise par Prosper Mérimée, 1906, Musée d’Archéologie Nationale, Saint-Germain-en-Laye

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