Décadence et mythe de l'âge d'or - Suétone, Vita Neronis, chapitre 11 Interrogations politiques

Texte à traduire – Espoirs déçus : exemple du règne de Néron

L’espoir d’un nouvel âge d’or, exprimé par Virgile dans sa quatrième Bucolique, est malheureusement resté vain. Après Auguste, mort en 14 après J.-C., la terreur et la violence font un retour en force sous les règnes de Tibère (de 14 à 37), de Caligula (de 37 à 41), puis de Néron. Le règne de ce dernier se caractérise par le meurtre et les extravagances : il fait assassiner sa mère, sa femme Octavie, son frère Britannicus, exige le suicide de son précepteur, le philosophe stoïcien Sénèque ; il scandalise par sa passion pour le chant, le théâtre et les courses de chars. Il s’offre lui-même en spectacle, foulant aux pieds la dignité de la fonction d’empereur et la virtus Romana. Le biographe Suétone, pour illustrer la perversité et le vice de cette époque, insiste notamment sur la démesure dont fit preuve Néron dans l'organisation des spectacles offerts au peuple.

Spectaculorum plurima et varia genera edidit : juvenales, circenses, scaenicos ludos, gladiatorium munus. Juvenalibus senes quoque consulares anusque matronas recepit ad lusum. Circensibus loca equiti secreta a ceteris tribuit commisitque etiam camelorum quadrigas.

Ludis, quos pro aeternitate imperii susceptos appellari « maximos » voluit, ex utroque ordine et sexu plerique ludicras partes sustinuerunt ; notissimus eques Romanus elephanto supersidens per catadromum decucurrit ; inducta < est > Afrani togata, quae « Incendium » inscribitur, concessumque < est > ut scaenici ardentis domus supellectilem diriperent ac sibi haberent ; sparsa < sunt > et populo missilia omnium rerum per omnes dies : singula cotidie milia avium cujusque generis, multiplex penus, tesserae frumentariae, vestis, aurum, argentum, gemmae, margaritae, tabulae pictae, mancipia, jumenta atque etiam mansuetae ferae, novissime naves, insulae, agri.

Caius Suetonius Tranquillus, De vita duodecim Caesarum libri, VI (Vita Neronis), chap. 11.

Exemple d'introduction :

  • Présentation de l'auteur, du contexte et de l’œuvre
  • Situation de l'extrait et résumé ; mise en perspective par rapport au thème du chapitre (« décadence et mythe de l'âge d'or »)
  • Annonce du plan qui sera suivi dans le développement

Suétone est un écrivain de la fin du Ier siècle et du début du IIe siècle après J.-C., auquel on doit de nombreux ouvrages de grammaire, de littérature et d'histoire, dont la Vie des Douze Césars, ensemble de biographies consacrées aux empereurs romains, de Jules César à Domitien. Le sixième livre de la Vie des Douze Césars porte sur la vie de Néron, devenu empereur à l'âge de dix-sept ans, en 54. Les premières années de son règne, grâce à l'influence de son précepteur Sénèque, se caractérisent par une bonne administration de l'empire ; par la suite, les actes de Néron seront marqués par la démesure et la violence passionnelle. Au chapitre 11, le biographe illustre la perversité et le vice de cette époque en évoquant l'organisation des différents spectacles offerts au peuple par l'empereur, passionné par les courses de chars, le chant et le théâtre ; ce texte constitue ainsi une satire politique du règne de Néron. L’intérêt de ce texte réside dans son apparente objectivité, qui cache en réalité un texte moralisateur et satirique.

1- Exemple de développement :

I. Une chronique, en apparence objective, du règne de Néron :

 

Le texte de Suétone a toutes les apparences d'un récit objectif, dans lequel le biographe se contenterait de faire la chronique des événements du règne néronien.

1) Une chronique du règne de Néron :

Suétone se contente, en apparence, de rapporter des faits :

- Il n'intervient pas dans le récit : absence de marques de l'énonciation (1ère personne, verbes d'opinion, etc.). Le récit est écrit à la 3e personne, et les sujets des verbes sont :

* soit Néron lui-même (edidit, recepit, tribuit commisitque, voluit), soit des gens qui ne sont pas nommés (plerique, notissimus eques Romanus, scaenici) ;

*soit des choses (sujets des verbes passifs inducta est, sparsa sunt) ;

* soit un sujet indéterminé de 3e personne, dans la tournure impersonnelle concessum est (l. 13) qui évite de nommer précisément le responsable de la décision.

- L'évocation des jeux offerts au peuple fait partie des éléments habituels des biographies d'empereurs de Suétone (il l'a fait aussi pour les prédécesseurs de Néron). En effet, les jeux romains sont organisés par l’État (jeux scéniques, jeux du cirque), ou constituent un munus (l. 3 ; ce terme signifie « obligation », « charge », mais aussi « don », « présent », et, par extension, « spectacle offert » au peuple par des magistrats ou des empereurs). Les jeux publics font donc partie intégrante de la vie quotidienne à Rome (c'est la tradition du panem et circenses – « du pain et des jeux » –, c'est-à-dire la distribution gratuite de blé et la gratuité des places de spectacle pour le peuple).

2) Un inventaire :

Suétone semble énumérer une liste de détails dans un souci de précision, sans formuler de jugement de valeur :

- une liste de jeux : juvenales, circenses, scaenicos ludos, gladiatorum munus (l. 2-3). Le texte suit un plan précis : il commence par une phrase introductive (spectaculorum plurima et varia genera edidit) et se poursuit par l'examen des différentes sortes de jeux (Juvenalibus, l. 3 ; puis circensibus, l. 5 ; puis ludis pro aeternitate imperi, l. 7 et suiv.).

- une liste de détails concernant des « innovations » introduites par Néron, telles que : loca equiti secreta a ceteris tribuit ; camelorum quadrigas ;

- des anecdotes, en apparence retenues pour leur caractère original ou plaisant, concernant des faits extraordinaires, comme le spectacle d'un numéro de funambule impliquant un éléphant (l. 10 et suiv.) ;

- une liste des cadeaux offerts au peuple par Néron : le mobilier d'une maison à des acteurs, divers cadeaux au peuple (énumérés des lignes 17 à 22).

II. Un texte moralisateur et satirique :

 

Derrière l'objectivité apparente de l'inventaire, le lecteur perçoit l'intention moralisatrice et satirique de Suétone à l'égard des innovations introduites par Néron dans ses spectacles.

1) La démesure :

Le texte de Suétone, par l'emploi de plusieurs procédés, suggère la démesure et souligne les excès de Néron, dont le but est de flatter le peuple. Ces procédés sont :

- la construction en asyndète. Le texte tout entier prend la forme d'un inventaire, et l'énumération de toutes les actions menées par Néron dans le domaine artistique acquiert une valeur d'accusation, renforcée par les asyndètes (absence de mots de liaison entre les phrases) → les asyndètes soulignent le caractère inéluctable des changements, on a le sentiment que rien ne pourra arrêter Néron dans son élan de réformes.

- l'emploi du superlatif maximos (l. 8) : d'après Suétone, Néron est à l'origine de cette appellation de Ludi Maximi. Il existait déjà à Rome des Ludi Magni (« Grands Jeux » ; ces Ludi Magni figurent parmi les plus anciens jeux organisés à Rome, et comportaient des courses de chars et des représentations théâtrales). Maximi est le superlatif de Magni : le choix de ce superlatif par Néron (quos appellari « maximos » voluit) montre la volonté de l'empereur de se démarquer, de proposer au peuple toujours plus de spectacles.

- la répétition de l'adjectif omnis lorsque Suétone s’apprête à énumérer les cadeaux offerts au peuple : missilia omnium rerum per omnes dies. La démesure de Néron, est, dans ce passage, soulignée également par la préposition per (= tout au long de, sans discontinuité), par l'adverbe cotidie (« chaque jour »), le CDN cujusque generis (« de chaque espèce »), et l'adjectif multiplex (« varié »).

- l'accumulation des nominatifs apposés à missilia, dans les l. 17 à 21 : elle contient une critique sous-jacente, car elle évoque les excès de Néron dans ses cadeaux au peuple (milia avium, multiplex penus, tesserae frumentariae, … jusqu'à agri). L'accumulation se double d'une gradation, puisque les cadeaux sont de plus en plus importants, par la taille ou par la valeur (la liste part des oiseaux, avium, et aboutit aux propriétés immobilières et foncières : insulae, agri). Cette gradation permet de mieux mettre en valeur les excès de Néron, et contribue à la satire.

Gradation : figure d'insistance, qui consiste à faire se succéder des termes d'intensité croissante (gradation ascendante) ou décroissante (gradation descendante).

Elle rend saisissante la progression d'une idée, d'une émotion ou d'une description.

→ Cette démesure montre la volonté de Néron de flatter le peuple et d’être populaire ; Suétone critique donc la démagogie de Néron.

Définition : démagogie (du grec δῆμος, dèmos, « peuple » et ἄγω, verbe signifiant « conduire », « mener ») =

« art de conduire le peuple », en particulier pour s'attirer ses faveurs (par le biais du vote par exemple) en le manipulant, en le flattant, en attisant ses passions.

2) Le mépris des valeurs romaines :

Les numéros extraordinaires évoqués par Suétone ne sont pas seulement des « innovations » ; ils constituent une atteinte aux valeurs (virtutes) du mos majorum et aux usages romains, car les acteurs et les participants des jeux du cirque ou de l’amphithéâtre sont habituellement des esclaves, des affranchis ou des citoyens déclassés :

- atteinte à la dignitas des senes consulares (« dignité » ; selon Cicéron dans son traité De l'Invention, la dignitas « consiste en une influence honorable, qui mérite les hommages, les marques d'honneur et le respect ») : Néron fait jouer aux Juvénales (recepit ad lusum, l. 4) même des vieillards consulaires (c’est-à-dire d'anciens consuls). Le scandale que cela représente est souligné par l'adverbe quoque (l. 3).

- atteinte au respect que l'on devait aux matronae (la matrone, la femme mariée, bénéficie d'une haute considération dans les familles bourgeoises ou aristocratiques, mais elle doit se montrer digne de la famille de son mari, et faire preuve de vertu) : faire jouer des matrones, âgées de surcroît, constitue un scandale car elles devaient faire preuve de retenue, de pudeur, de dignité.

- atteinte à l'ordre social : Néron porte atteinte aux privilèges de l'ordre sénatorial quand, dans le cirque, il accorde des places séparées aux chevaliers (l'ordre des mots dans loca equiti secreta, qui met en valeur equiti, souligne l'aspect scandaleux de cette innovation). Le scandale réside aussi dans le mélange des deux ordres (c’est-à-dire les  chevaliers et les sénateurs) et des deux sexes (ex utroque ordine et sexu), souligné par le pronom plerique (« un très grand nombre de gens »), dans le but de jouer, de surcroît, des rôles comiques (ludicras partes, l. 9) où ces gens se rendent ridicules.

- atteinte aux usages romains par l'adoption de coutumes grecques (Suétone dénonce l'hellénisation de la société romaine) :

* goût de l'exotisme (oiseaux exotiques : avium cujusque generis ; chameaux remplaçant les chevaux dans les jeux du cirque),

* goût pour les concours, pour les performances artistiques ou sportives accomplies par des citoyens, voire des membres de la noblesse, comme cela se faisait en Grèce dans les compétitions d'athlétisme par exemple : performance d'un chevalier romain très connu, notissimus eques Romanus, descendant d'un éléphant sur une corde de funambule (Suétone emploie sans doute à dessein, pour décrire ce numéro, un terme grec : catadromum). Le scandale est souligné par l'emploi du superlatif, en tête de proposition (notissimus).

* goût du luxe, visible dans la dilapidation et le gaspillage des richesses (une maison incendiée pour un spectacle : ardentis domus) et dans la démesure des cadeaux offerts aux acteurs (supellectillem) et au peuple (gradation des l. 16-22).

Exemple de conclusion :

  • Bilan des idées et procédés principaux
  • Exemples d’ouvertures possibles (sur d’autres œuvres : textes, peintures, films, etc.)

En dépit de son aspect neutre et objectif, le texte de Suétone doit se lire comme une satire du règne de Néron : les vœux d'un retour à « l'âge  d'or », exprimés par les poètes du temps des guerres civiles, n'ont donc pas été réalisés par les empereurs. Suétone reproche à Néron d'avoir bouleversé, par démagogie, les usages romains, mais aussi de mépriser les différences entre les classes sociales et les sexes et de leur avoir ôté toute dignité, toute mesure, toute pudeur, en les ridiculisant parfois. Cette atteinte aux vertus du mos majorum est le signe, pour Suétone, d'une hellénisation de la société, qui s'illustre, dans d'autres passages de la Vie de Néron, par la participation de l'empereur, en personne, à différents spectacles : on le voit ainsi chanter et déclamer des vers en public, ou conduire des chars dans le Circus Maximus. C'est d'ailleurs l'un des clichés que la postérité a retenus de Néron, comme le montrent par exemple le roman Quo Vadis d'Henryk Sienkiewicz, publié en 1895, et les adaptations cinématographiques de cette œuvre, ou encore la bande dessinée Murena de Philippe Delaby et Jean Dufaux. 

 

Prolongements (corpus de documents complémentaires, question et corrigé) :

 

1) Textes antiques : Néron et l’incendie de Rome (64 ap. J.-C.)

 

Dans la nuit du 18 juillet 64 ap. J.-C., un terrible incendie éclate à Rome. Les historiens discutent toujours pour savoir s’il faut en attribuer la responsabilité à l’empereur Néron.

Le hasard, ou peut-être un coup secret du prince (car l'une et l'autre opinion a ses autorités), causa le plus grand et le plus horrible désastre que Rome eût jamais éprouvé de la violence des flammes. […] Pendant ce temps, Néron était à Antium et n'en revint que quand le feu approcha de la maison qu'il avait bâtie pour joindre le palais des Césars aux jardins de Mécène. Toutefois on ne put empêcher l'embrasement de dévorer et le palais, et la maison, et tous les édifices d'alentour. Néron, pour consoler le peuple fugitif et sans asile, ouvrit le Champ de Mars, les monuments d'Agrippa et jusqu'à ses propres jardins. Il fit construire à la hâte des abris pour la multitude indigente ; des meubles furent apportés d'Ostie et des municipes voisins, et le prix du blé fut baissé jusqu'à trois sesterces. Mais toute cette popularité manqua son effet, car c'était un bruit général qu'au moment où la ville était en flammes il était monté sur son théâtre domestique et avait déclamé la ruine de Troie, cherchant, dans les calamités des vieux âges, des allusions au désastre présent. […] On crut que Néron ambitionnait la gloire de fonder une ville nouvelle et de lui donner son nom. Rome est divisée en quatorze régions : quatre restèrent intactes ; trois étaient consumées jusqu'au sol ; les sept autres offraient à peine quelques vestiges de bâtiments en ruine et à moitié brûlés.

Tacite (55-env. 120 ap. J.-C.), Annales, Livre XV, 38-40, traduction de J.-L. Burnouf 1859

Cependant il n'épargna ni le peuple ni les murs de sa patrie. Quelqu'un, dans un entretien familier, ayant cité ce vers grec : « Que la terre, après moi, périsse par le feu ! », « Non, reprit-il, que ce soit de mon vivant. » Et il accomplit son vœu. En effet, choqué de la laideur des anciens édifices, ainsi que des rues étroites et tortueuses de Rome, il y mit le feu si publiquement, que plusieurs consulaires n'osèrent pas arrêter les esclaves de sa chambre qu'ils surprirent dans leurs maisons, avec des étoupes et des flambeaux. Des greniers, voisins de la Maison dorée, et dont le terrain lui faisait envie, furent abattus par des machines de guerre et incendiés, parce qu'ils étaient bâtis en pierres de taille. Le fléau exerça ses fureurs durant six jours et sept nuits. Le peuple n'eut d'autre refuge que les monuments et les tombeaux. Outre un nombre infini d'édifices publics, le feu consuma les demeures des anciens généraux romains, encore parées des dépouilles des ennemis, les temples bâtis et consacrés par les rois de Rome ou pendant les guerres des Gaules et de Carthage, enfin tout ce que l'antiquité avait laissé de curieux et de mémorable. Il regardait ce spectacle du haut de la tour de Mécène, charmé, disait-il, de la beauté de la flamme, et chantant la prise de Troie, revêtu de son costume de comédien.

Suétone (env. 60-130 ap. J.-C.), Vie de Néron, XXXVIII, 3-6, traduction de M. Cabaret-Dupaty, Paris, 1893, avec quelques adaptations de J. Poucet, Louvain, 2001

 

2) Œuvres modernes

 

a) Tableau d’Howard Pyle

 

tableau
Howard Pyle (1853-1911), Néron tenant une lyre en or avec Rome en flammes, 1897, huile sur toile.
Delaware Art Museum, Wilmington (USA) © wikimedia commons
 

 

b) Deux affiches des films tirés du roman Quo vadis  d’Henryk Sienkiewicz :

 

quo vadis
Affiche du film Quo Vadis d’Enrico Guazzoni (1912) © wikimedia commons
 
quo vadis
Affiche du film Quo Vadis de Mervyn LeRoy (1951) © wikimedia communs
 

 

Questions – D’après ce corpus de documents, quelle image la postérité a-t-elle retenue de l’empereur Néron ? Pour quelle raison, à votre avis ?

 

La postérité a retenu du caractère de Néron sa cruauté, mais aussi son goût pour les arts, le spectacle et la mise en scène. C’est un empereur qui semble mélanger réalité et représentation, comme s’il cherchait à dramatiser ses actes ; on l’a d’ailleurs parfois surnommé « l’empereur histrion ».

Cette image de Néron apparaît notamment dans les récits de l’incendie de 64, que l’on trouve à la fois chez Tacite (« au moment où la ville était en flammes il était monté sur son théâtre domestique et avait déclamé la ruine de Troie, cherchant, dans les calamités des vieux âges, des allusions au désastre présent ») et chez Suétone (« Il regardait ce spectacle du haut de la tour de Mécène, charmé, disait-il, de la beauté de la flamme, et chantant la prise de Troie, revêtu de son costume de comédien »).

Sur le tableau et les deux affiches, on voit Rome en train de brûler, et Néron en train de chanter ou de réciter un poème en s’accompagnant d’une lyre, ce qui témoigne de son goût pour les arts et les spectacles, mais le fait surtout paraître mégalomane, cruel et inconscient. Dans le tableau d’Howard Pyle, sa mégalomanie et son histrionisme sont notamment suggérés par la vision en contre-plongée, qui place Néron en position d’acteur jouant sur une scène, et l’observateur, qui le regarde du bas vers le haut, en position de spectateur. On retrouve ce cliché de Néron chantant devant l’incendie de Rome sur les deux affiches des films Quo vadis, adaptés du roman de l’écrivain polonais Henryk Sienkiewicz (1895). Ce roman a pour sujet l’amour d’un jeune Romain, nommé Marcus Vinicius, pour une jeune chrétienne, Lygie, au temps de Néron, au moment où l’empereur persécutait les chrétiens, accusés notamment d’avoir causé l’incendie de Rome, en 64 ap. J.-C.

On doit essentiellement cette image d’un Néron amoureux des arts et du spectacle au point d’en devenir cynique à Suétone et à Tacite, nos deux principales sources sur cet empereur ; mais le portrait que ces deux écrivains dressent de l’empereur est sans doute très caricatural et subjectif. Suétone, comme Tacite, est un écrivain très hostile à Néron, et, de plus, il écrit 30 ans après la mort de cet empereur : son œuvre n’est donc pas un témoignage direct, puisqu’il n’a pas vécu sous son règne (Suétone est né vers 70 ap. J.-C., après la mort de Néron). Il faut donc être prudent sur la véracité des faits rapportés par Suétone et par Tacite, notamment en ce qui concerne sa responsabilité dans l’incendie de Rome en 64.

 

Traduction guidée, avec séquençage, vocabulaire et éléments d’analyse (exemplaire destiné à l’élève, à compléter)

 

1234

 

Corrigé 

 

1234

 

Besoin d'aide ?
sur