Aux origines du mot crise. Les "crises" chez Aristote in Aristote et Camus, penseurs pour temps de crise, l'audace de leur prudence

En 2020, Odysseum s’est fait l’écho de la large et généreuse réflexion de Françoise Kleltz-Drapeau, enseignante en philosophie et en éthique et pétrie de culture méditerranéenne ; en s’appuyant sur sa solide connaissance d’Aristote et de Camus, elle avait creusé pour mieux les éclairer les difficiles notions de « prudence » du premier et de « mesure » du second.

Voir : Éthique aristotélicienne et éthiqiue camusienne

et aussi, après l’assassinat de Samuel Paty, l’article que nous avons signé à trois :

Devant le monde et l'intolérance, les hommes s'interrogent. "Ni victimes ni bourreaux" répond Camus.

Ces textes ont été repris, fin 2020, dans le dossier thématique « Camus et la Grèce » 

Pendant la longue lutte qu’elle a simultanément menée, durant ces dernières années, face au cancer et avec l’aide de la thérapeutique médicale comme amicale, au cœur de la crise sanitaire qui venait s’ajouter aux autres crises de notre monde, elle a voulu approfondir sa réflexion en un ouvrage qu’elle a pratiquement pu terminer avant de nous quitter, en septembre dernier. Cette monographie vient de paraître : Aristote et Camus penseurs pour temps de crise, l’audace de leur prudence (LePublieur.com).

Elle y développe, entre autres, une réflexion sur le mot « crise » – cet état au demeurant permanent de l’humanité confrontée à la gestion du risque en situation d’incertitude – en éclairant puissamment la manière dont Aristote traite des diverses crises que traverse le monde de son époque. C’est le sujet de ces « bonnes pages » que Odysseum propose à son public afin de lui permettre de remettre en perspective, selon les mots du poète, que le futur n’est plus ce qu’il avait l’habitude d’être. Nous les faisons suivre d’un court extrait de son introduction où elle définit son beau projet.

Agnès Spiquel et François Chapuis

1/ AUX ORIGINES DU MOT « CRISE »

En 1976, Edgar Morin s’interrogeant sur ce qu’était une crise écrivait :

« cette notion, en se généralisant, s’est vidée de l’intérieur. À l’origine, krisis signifie décision : c’est le moment décisif dans l’évolution d’un processus incertain qui permet le diagnostic. Aujourd’hui, crise signifie indécision : c’est le moment où, en même temps qu’une perturbation surgissent les incertitudes. »1

Pour parler de temps de crise, il nous faut donc revenir à son origine grecque. Ce mot vient du verbe krinein qui signifie passer au crible, au sens le plus concret de trier, séparer des grains. C’est ce sens que l’on retrouve dans le prêche que prononce le père Paneloux dans La Peste : « Dans l’immense grange de l’univers, le fléau implacable battra le blé humain jusqu’à ce que la paille soit séparée du grain. »2 À cette signification très matérielle va s’ajouter le sens de choisir puis celui de décider, décréter. Dans la langue religieuse, la krisis désigne l’interprétation que l’on peut faire d’un signe en décidant s’il est mauvais ou non. Dans le vocabulaire juridique il va désigner le jugement, c’est-à-dire la décision que l’on prend3. Pour montrer le lien entre Aristote et Camus pour qui la métaphore médicale est essentielle, reprenons le sens que le mot krisis revêt dans la médecine hippocratique4. Pour ce qui concerne notre sujet retenons les points suivants : chez le médecin grec du Ve siècle avant notre ère le mot krisis désigne l’acmé dans une maladie, cet instant crucial, ce point d’inflexion qui se traduit par un changement brutal dans l’état du malade, ce moment très précis où tout peut dévier en bifurquant ou vers le pire, ou vers le mieux. En ce sens, on peut le relier au kairos5 cet instant fulgurant et souvent opportun, où l’on se trouve sur le fil du rasoir.

L’étude de P-M Schuhl sur « l’instant propice »6 ainsi que les analyses de Jankélévitch dans Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien7 éclairent ces notions. Pour Hippocrate, par exemple dans le traité Des pronostics, la crise est le moment où la maladie entre dans sa phase décisive, dans les « jours critiques ». Pour lui, ces journées sont essentielles, elles « jugent » l’importance de la maladie et il est vital que le médecin sache repérer ce temps de crise, laisse à la maladie son rythme pour atteindre le moment exact qu’il faudra choisir pour intervenir. Il devra respecter le tempo, la juste mesure temporelle de la crise, devrait-on dire en retrouvant ici l’un des nombreux sens du mot mesure, fondamental comme nous le verrons pour Aristote et pour Camus.

Pour mieux comprendre ce sens médical de la crise et voir en quoi elle appelle des hommes capables de la penser, reprenons le célèbre premier Aphorisme d’Hippocrate à propos duquel nous avons sollicité des hellénistes et des médecins pour nous aider à en mieux voir les enjeux8:

« La vie est courte, o bios brachus
L’art est long, è dè technè macrè
L’instant opportun est aigu, o dè kairos oxy
L’expérience est incertaine, è dè peira sphalerè
La crise est difficile, è dè krisis kalèpè. »

La difficulté, la rapidité d’exécution, l’urgence opposée à la durée de l’apprentissage pour devenir un homme de l’art, cette expérience qui pourtant reste incertaine tant l’instant que le médecin doit saisir pour agir est difficilement saisissable, telles sont les réalités auxquelles se sont toujours heurtés les médecins. Tels sont les obstacles auxquels les soignants ont été confrontés pendant Covid, à la différence près que la société, les gouvernants, les médias, avaient les yeux braqués sur les soignants et les chercheurs et que le grand public ignorait que ces incertitudes étaient le lot constant de la recherche et du soin. En ce temps de crise chacun découvrit, ou réapprit, qu’avant d’atteindre la paisible assurance de la science, il fallait en passer par les incertitudes de la recherche.

     En Grèce, la notion de crise n’est pas le monopole de la pensée médicale. Dans la droite ligne de la conception hippocratique de la crise, l’historien Thucydide raconte la guerre du Péloponnèse qui se déroula entre 431 et 404 avant notre ère. Les crises, que ce soit la guerre entre Athènes et Sparte ou la crise sanitaire et morale que fut l’épidémie qui au début du conflit ravagea Athènes, sont pour lui des moments de vérité qui vont « discerner », révéler. Elles sont, pour reprendre un mot lui aussi issu de krisis, le « critère » qui va déterminer ce qu’est une situation et, plus encore, ce qu’est la nature humaine. En effet, quand il décrit au livre II de L’Histoire de la guerre du Péloponnèse l’épidémie qui s’abattit sur Athènes, il utilise, semble-t-il pour la première fois en grec, l’expression « anthropéia physis »9 nature humaine. L’historien décrit cette épidémie après en avoir lui-même été atteint. Au paragraphe 50, il écrit : « Le caractère de cette maladie passa en effet toute expression (kreisson logou) de façon générale, la dureté avec laquelle elle frappait chacun n’était plus selon la nature humaine (kata ten anthropéian phusin). » Au paragraphe 53, le texte explique comment cette épidémie rend manifestes les instincts les plus bas de cette nature humaine. En ce sens, la maladie est un critère qui distingue dans les citoyens d’Athènes les pulsions qui, avant, ne se manifestaient pas. Jacqueline de Romilly traduit ainsi ce passage qui trouve un écho dans La Peste de Camus et fait réfléchir à ce que peut être de nos jours une crise sanitaire comme Covid : « Crainte des dieux ou lois des hommes, rien ne les arrêtait : d’une part on jugeait égal (krinontès en homoio) de se montrer pieux ou non, puisque l’on voyait tout le monde périr semblablement. » À cela fait écho la remarque de Camus qui, dans la peste d’Oran rappelle ce qui se passa durant une peste qui à Milan vit le même dérèglement des valeurs : « Si l’épidémie s’étend, la morale s’élargira aussi. Nous reverrons les saturnales milanaises autour des tombes. »10 Notons également que l’on trouve dans les « Appendices » de La Peste, un « Commentaire de Stephan sur Thucydide et Lucrèce »11 : Camus a parfaitement lu le texte de Thucydide. Si son interprétation du sens religieux de cette peste ne concerne pas directement notre sujet, il est évident que l’impuissance des médecins, la façon dont une maladie incompréhensible les désarçonne, la manière dont ce mal met au jour les tréfonds de la nature humaine, tous ces éléments ont été assimilés par l’auteur de La Peste. Cette remarque en témoigne : « Ainsi ces textes qu’on peut lire avec distraction en temps ordinaire montrent leur vrai visage à celui qui a déjà éprouvé l’expérience dont ils parlent. »12 Camus sait tirer les leçons de la description des crises passées.

La crise passe au crible les hommes, et les jugements par lesquels les hommes distinguent ce qui est bien ou mal s’effacent en un temps où tout devient égal. Comme l’expliquera Camus en 1946 dans la conférence La Crise de l’homme : « au moment où nous osons penser que rien n’a de sens » alors Hitler, la terreur et le meurtre peuvent être « justifiés »13. C’est aussi cela que nous montre le récit de Thucydide : une crise est ce qui révèle, juge, la nature humaine et, en même temps, révèle la fragilité des jugements qui organisent la collectivité en dehors des moments de crise. En ce sens, on comprend en quoi elle est un moment de bascule, un instant où tout peut aller vers le bien ou vers le mal, ces jours « critiques » où il nous faut décider, si tant est que nous ne laissions pas ces jours décider pour nous.

2/ LES « CRISES » CHEZ ARISTOTE

   Aristote vécut une période caractérisée par de nombreuses crises. Nous en retiendrons trois qui peuvent être mises en parallèle avec celles que vécut Camus et celles que connaît notre temps.

La crise des Idées

Dans la pensée et la vie d’Aristote, il y eut un moment de crise, celui de la rupture avec la théorie des Idées de son maître Platon. Il le décrit précisément dans l’Éthique à Nicomaque :

« On admettra peut-être qu’il est préférable, et c’est pour nous une obligation, si nous voulons du moins sauvegarder la vérité, de sacrifier même nos sentiments personnels, surtout quand on est philosophe : vérité et amitié nous sont chères l’une et l’autre, mais c’est pour nous un devoir sacré d’accorder la préférence à la vérité. »14

La double rupture, intellectuelle et amicale, ici évoquée renvoie au fait qu’Aristote fut l’ami et le disciple fidèle de Platon jusqu’au moment où intervint une rupture suscitée par la manière dont les platoniciens associèrent les Idées de mathématisation du monde qu’impliquait leur culte des Nombres, cette manière de penser le réel d’une façon essentiellement quantitative au détriment de la dimension qualitative à laquelle Aristote donnait une importance considérable. Nous reviendrons sur le sens de cette scission mais notons déjà qu’Aristote paraît l’avoir vécue, dans sa dimension de rupture avec des amis, comme une krisis aux divers sens de ce mot. Cette divergence intellectuelle est un moment de bifurcation : Aristote se sépare de la théorie platonicienne des Idées. Elle est aussi ce qui passe au crible, au sens où Aristote « trie » ce qu’il conserve ou non de son maître. En « jugeant » ainsi Platon, dans l’acception juridique de la krisis, Aristote met au jour, révèle, ce qui sera la nature même de sa propre pensée qui est une volonté de concevoir le réel de façon rationnelle sans pour autant le mathématiser à outrance. Or, l’extrait de l’Éthique à Nicomaque montre que cette rupture très abstraite fut vécue concrètement comme une crise personnelle, oikéïa dit le texte grec. Il suffit de lire les livres VIII et IX de l’Éthique à Nicomaque, intégralement consacrés à l’amitié, pour comprendre l’importance qu’eut pour l’auteur cette rupture avec ses amis. La philia, sujet de ces deux importants chapitres, n’est pas seulement l’amitié car la gamme de ses sens va de l’amitié à l’amour et désigne en fait tous les liens intenses qui unissent les humains et font de nous, pour le dire en termes camusiens, des êtres pas seulement « solitaires » mais aussi « solidaires ». Certes, Aristote se sait philosophos, ami et même amant du savoir, mais la manière dont il dut se séparer de ses amis lui fut douloureuse, comme le fut la rupture, elle aussi intellectuelle avec ses compagnons de lutte que Camus dut vivre au moment de la crise avec les sartriens qui suivit la publication de L’Homme révolté.

La crise de la politique

Aristote vécut la fin de la démocratie athénienne. Démosthène avait sans succès tenté de mettre en garde les citoyens d’Athènes contre le roi Philippe de Macédoine. Son fils Alexandre, dont l’éducation fut en partie confiée à Aristote, marqua la fin de ce régime politique qui dura des lois de Solon en -594 à la défaite de Chéronée en -339.  Ainsi, les textes politiques d’Aristote rendent compte de ce que fut une démocratie qui s’éteignit à son époque. Qu’il s’agisse des textes descriptifs, comme la collection des Constitutions de son temps recensées par Aristote mais dont ne subsiste que la Constitution des Athéniens, ou des textes de réflexion sur le pouvoir et les différentes manières de ce que nous appelons aujourd’hui le « vivre en société » comme Les Politiques, la philosophie politique d’Aristote est un exemple de ce que Hegel décrit en comparant la « philosophie qui vient toujours trop tard » à « la chouette de Minerve qui prend son vol au début du crépuscule »15. Le philosophe arrive quand tout est fini, à la fumée des cierges, ou comme Fabrice à la fin de la bataille de Waterloo. Aristote ne pense la démocratie qu’en sa crise, et c’est avec ce recul imposé qu’il sut très exactement décrire ce qui en fut l’apogée. Comme Platon, il avait mis en évidence la manière dont la démocratie, quand la démagogie venait à la dominer, « dégénérait » en tyrannie. Sur le mode comique, Aristophane dans Les Cavaliers décrivait en suivant la métaphore médicale la manière dont son personnage Démos était en « crise ». À ce moment, le poète comique pouvait encore croire que, avec des remèdes violents, la démocratie malade aurait pu retrouver la vigueur de sa jeunesse16. De tels espoirs n’étaient plus possibles du temps d’Aristote et la démocratie mourante permettait seulement de voir, par contraste, ce que le régime bien tempéré imaginé au livre III des Politiques17 proposait pour sauver de façon équilibrée le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple, en une alternance équitable entre les gouvernants et les gouvernés. Dans un chapitre ultérieur nous présenterons plus en détail la réflexion politique que la crise de la démocratie permit à Aristote.

La crise de l’art

Comme la chouette de Minerve se penche a posteriori sur le Siècle de Périclès, les considérations d’Aristote se penchent aussi sur l’art. Elles témoignent de mutations qui furent des crises. Limitons-nous à ce qu’il écrit du théâtre et de la musique.

En ce qui concerne le théâtre, la lecture de La Poétique montre qu’Aristote fonde son analyse essentiellement sur les auteurs d’une période révolue, un peu comme Aristophane le fit dans Les Grenouilles en décrivant la crise de la tragédie et sa dégénérescence chez les auteurs de son temps18. Si Aristote peut définir ce qui fut l’essence du tragique, avec les grandes notions de « terreur et pitié » ou de catharsis par exemple, c’est qu’il regarda à son crépuscule ce qui fut l’acmé de la tragédie grecque. Après Eschyle, Sophocle, et Euripide il y eut, au minimum, une bifurcation dans l’histoire du théâtre. Là encore, en un temps très court, en cet espace si petit que fut la cité d’Athènes, un art connut son apogée et la crise de son déclin.

Dans Les Politiques, Aristote rappelle également que, en ce qui concerne la musique, ce qui entraînait une révolution dans des modes musicaux extrêmement bien définis pouvait amener des crises politiques : un régime dégénérait quand sa musique dégénérait. Cela explique qu’Aristote, comme Platon, donne à la musique un rôle majeur dans l’éducation du citoyen19.

Nous pourrions donner dans la pensée d’Aristote d’autres exemples de crises, mais les cas que nous avons retenus, au-delà du IVe siècle avant notre ère, sont déjà explicites. Quand des régimes politiques, quand des modes musicaux ou des formes théâtrales évoluent de façon telle qu’on ne peut que parler de crise, cela donne à Aristote une expérience qui le rend apte à parler à notre temps. Camus au XXe puis nous au XXIe savons que la crise des idées, celle de la politique, celle de l’art exigent des pensées aptes à les concevoir.

* * *

Le but du livre

Nous nous demanderons comment ces pensées « parlent » à notre temps, en quoi ce que Covid a brutalement mis au jour doit être une opportunité à saisir pour les entendre, en quoi il y a dans ce moment de l’histoire l’occasion d’échapper à, ou de sombrer dans, de périlleuses formes de dogmatisme. Ces pensées salutaires, au sens le plus concret de ce mot, nous invitent à l’audace de la prudence et à la tension de l’équilibre qui anime la Pensée de Midi. Ces pensées d’un monde contingent, de ce qui, nous dit Aristote, peut « être ou ne pas être, einai kai mè einai »20, font que nous savons que nous vivons, et que nous apprenons à vivre, dans un monde imparfait. Or, la philosophie d’Aristote nous rappelle qu’un monde imparfait est un monde que nous avons la liberté de parfaire. C’est parce que ces deux penseurs vécurent ce que le discours de 1957 prononcé par Camus à l’occasion de la réception du prix Nobel appelle la « galère de son temps »21 qu’ils réfléchirent à une époque qui « dysfonctionne », qui « fonctionne en mode dégradé », diraient les informaticiens. Conséquence : ils surent expliquer en quoi c’est parce que notre monde échappe à une logique marquée au sceau de la nécessité que nous avons la liberté d’agir sur ce bas monde. C’est parce que ce monde malade est sujet à toutes les sortes de pestes, sanitaires ou brunes, que peuvent agir sur lui les médecins, les politiques, les artistes ou les philosophes qui mettent en lumière ces imperfections et, corrélativement, la possibilité pour les hommes de ces temps où règnent les tempêtes de les rendre vivables.

Notes 

  1. Edgar Morin, « Pour une crisologie », in Communications, n° 25, « La notion de crise », sous la direction d’André Béjin et Edgar Morin, 1976.
  2. Camus, La Peste, OC II, p. 99.
  3. André Béjin, « La notion de crise », in Communications, op. cit.
  4. Deux études peuvent en exliquer la complexité : Louis Crocq, « Krisis, crisis, crise : métamorphoses d’un concept », in Revue de médecine psychosomatique, n° 27, 1991. Jackie Pigeaud, La crise : éléments d’histoire de la médecine, C. Defaut, Nantes, 2006.
  5. Patrice Guillamaud, « L’essence du Kairos », Revue des Études Anciennes, n° 90, 1998.
  6. Pierre-Maxime Schuhl, « De l’instant propice », in Revue philosophique, 1962.
  7. Vladimir Jankélévitch, Le je-ne-sais-quoi et le presque-rien, chapitre II, Le Seuil, 1980.
  8. Hippocrate, Aphorisme I et nos remerciements à Michel Barré, helléniste et spécialiste de Camus, ainsi qu’à Bernard Weill, helléniste et médecin.
  9. Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse, II, §50.
  10. Camus, La Peste, OC III, p. 116.
  11. Camus, Appendices de La Peste, OC II, p. 258-261.
  12. Ibid., p. 260.
  13. Camus, La Crise de l’homme [1946], OC II p. 741.
  14. Aristote, Éthique à Nicomaque, I, 4, 1096a15, traduction J. Tricot.
  15. Hegel, Préface des Principes de la philosophie du Droit.
  16. Aristophane, Les Cavaliers, en particulier la fin.
  17. Aristote, Les Politiques, III, 16.
  18. Aristophane, Les Grenouilles, comédie qui célèbre la grande époque d’Eschyle et de Sophocle comparés à Euripide dont les œuvres auraient perdu la vigueur des premiers temps de la Tragédie.
  19. Aristote, Les Politiques.
  20. Aristote, Éthique à Nicomaque, VI, 4, 1140 a12. Aucune traduction ni édition d’Aristote ne faisant autorité, les traductions ici données (avant ou après le texte grec) sont de moi ou du traducteur qui fait consensus pour l’œuvre en question. Mais les chercheurs se sont mis d’accord pour toujours désigner les pages, les colonnes et les numéros de lignes qui aident à se repérer dans le texte grec d’Aristote tel qu’il a été mis au point par les philologues érudits du XIXe siècle ; je donne donc seulement ces indications, qui permettront au lecteur de se repérer dans n’importe quelle édition.
  21. Camus, Discours de Suède, « Conférence du 14 décembre 1957 », OC IV, p. 247.
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